HomeA la uneREPARTITION DES POSTES A L’HEMICYCLE : Des parlementaires récriminent

REPARTITION DES POSTES A L’HEMICYCLE : Des parlementaires récriminent


Le groupe parlementaire « Paix, justice et réconciliation nationale » (PJRN) a rencontré la presse le 15 février 2016 pour faire son bilan des activités de la session inaugurale de la septième législature du parlement burkinabè, qui s’est déroulée du 30 décembre 2015 au 19 janvier 2016. A l’occasion, le groupe parlementaire a décliné ses perspectives dans le but de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir législatif, pour le bon fonctionnement du parlement et le renforcement de la gouvernance politique du Burkina.

Le groupe parlementaire « Paix, justice et réconciliation nationale » est un groupe composé de trois députés de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), deux députés de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), trois députés de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et deux députés du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Le choix de s’adresser à l’opinion publique burkinabè par le truchement des médias dénote, de l’avis des organisateurs de la conférence, de la volonté du groupe parlementaire PJRN de donner son analyse des faits et actions après la session inaugurale, et contribuer de ce fait à la qualité des travaux à l’hémicycle, dans la perspective de renforcer le fonctionnement de l’institution dans le futur. « Nous sommes une force d’opposition, nous allons, exprimer notre position quelles que soient les circonstances », a clarifié François Bacyé du parti NAFA, membre du groupe parlementaire. « Nous avons pour habitude de faire fi de nos appartenances politiques pour regarder dans la même direction, parce que ce qui nous importe, c’est le devenir du Burkina Faso, c’est la paix au Burkina Faso, c’est que l’ensemble des filles et fils de ce pays marchent main dans la main sans tenir compte des divergences politiques », a martelé la présidente du groupe parlementaire, Marie Rose Sawadogo/Ouédraogo, député de l’ADF-RDA. Elle est plus explicite sur l’intérêt de cette communication du groupe en ce sens que le groupe parlementaire PJRN a estimé qu’« il était de bon aloi de communiquer avec le peuple qu’il a la lourde responsabilité de représenter, sur ce qui domine l’actualité de son auguste Assemblée nationale ». Ce qui domine ladite actualité, c’est entre autres, la déclaration de politique nationale du Premier ministre devant les députés, la répartition des postes de responsabilité qui fait encore des gorges chaudes chez bien des députés de l’opposition politique.

Le pouvoir ne doit pas museler l’opposition

L’opposition aurait souhaité être mieux représentée au niveau des postes de responsabilité, à entendre Rose Marie Sawadogo/Ouédraogo, puisque « ces postes permettent d’influer sur les décisions du parlement », a-t-elle confié. Sur 5 vice-présidents à l’hémicycle, l’opposition se console avec 2 postes : 2 postes de secrétaires permanents sur 8 par exemple. Au niveau des parlements communautaires, l’opposition occupe 2 postes sur 8 à l’union inter-parlementaire, 1 poste sur 5 au Comité inter-parlementaire de l’UEMOA, 1 sur 6 au niveau de la CEDEAO et 1 sur 8 au niveau de la Francophonie. Si le partage n’a pas été équitable, Rose Marie et ses collègues Odagou Goula, François Bacyé, Aristide Bazié, pour ne citer que ceux-là, estiment que ce qui importe, « c’est qu’il faut l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut et qu’il puisse produire, analyser et construire ». Le groupe de députés a déploré la répartition actuelle des postes qui, pour lui, biaise le rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Sur le consensus qui a prévalu au choix des vice-présidents à l’Assemblée, François Bacyé de la NAFA a jugé qu’il ne fallait pas faire de blocages inutiles, vu que le pays venait de traverser une grave crise. Ces postes de vice-présidents changeant chaque année, le député Bacyé estime que le consensus ne sera pas la règle chaque fois et que son groupe parlementaire attend de voir dans le futur. Le groupe PJRN est minoritaire à l’hémicycle, mais « c’est la minorité qui fait notre force », a répété plus d’un député après la présidente du groupe. « Lorsque votre voix porte, lorsque vos propositions sont pertinentes, vous pouvez ébranler même le grand groupe », s’est rassuré Odagou Goula de l’UPC, membre du groupe. De son avis, il reste entendu que l’opposition doit se battre pour qu’au prochain renouvellement des postes, elle puisse avoir beaucoup plus de postes de responsabilité pour mieux se faire entendre. Il reconnaît que l’opposition est fragilisée par sa représentativité actuelle à l’hémicycle, ce qui, à ses yeux, est une force. « Le pouvoir ne doit pas chercher à museler l’opposition, mais plutôt ouvrir l’éventail pour permettre à cette opposition de se sentir incluse dans la gestion de l’institution et des affaires du pays et puisse participer au mieux aux débats pour apporter utilement sa contribution », a-t-il conclu.

Lonsani SANOGO

 


Comments
  • CES DEPUTES MANGES MIL DU PJRN N’ONT QU’A FOUTRE LA VRAIE PAIX AU PEUPLE. ILS PEUVENT DEMISSIONNER….

    16 février 2016

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