HomeA la uneREPRESSION VIOLENTE DE MANIFS EN TUNISIE: Robocop flingue les acquis de la révolution

REPRESSION VIOLENTE DE MANIFS EN TUNISIE: Robocop flingue les acquis de la révolution


Le 14 janvier dernier, des Tunisiens et des Tunisiennes ont battu le macadam dans la capitale de leur pays. Ils entendaient, par cette manifestation, non seulement commémorer le onzième anniversaire de la chute du régime de Ben Ali, mais aussi  dénoncer les dérives autocratiques du président Kaïs Saïed. Comme l’on pouvait s’y attendre, ce dernier a fait réprimer violemment la manifestation. Des journalistes qui couvraient l’événement, ont goûté aux méthodes barbares du régime au point que l’un d’eux, qui a été sauvagement agressé, s’est vu prescrire 15 jours de repos par un médecin. De tels actes, malheureusement, ne sont pas isolés sous le régime de Kaïs Saïed. Ils s’inscrivent dans une politique générale du régime tendant à liquider les acquis démocratiques engrangés dans la douleur par le peuple tunisien à la faveur de la Révolution du 14 janvier 2011. En rappel, ce jour-là, le peuple tunisien, après une série de manifestations pour protester contre le chômage en général et contre celui des jeunes diplômés en particulier, la corruption et la répression policière, prenait le dessus sur le régime corrompu et autocratique de Ben Ali au pouvoir depuis  1987. Résultat :  le satrape a fui en Arabie Saoudite, laissant derrière lui 228 tués et 2174 blessés. Aussi donc, le peuple tunisien pensait en avoir fini avec l’Etat policier qu’incarnait Ben Ali. Depuis l’avènement de Kaïs Saïed en 2019, plusieurs faits permettent de croire à un retour de l’autocratie et de la remise  en cause des libertés individuelles et collectives dans le pays. Ce recul démocratique est l’œuvre d’un homme. Son nom est Kaïs Saïed, alias Robocop, en  référence à la façon robotique dont il articule.

                                         Le peuple tunisien doit ouvrir l’œil et le bon

 A la mort du premier président démocratiquement élu, Beji Caïd Essebsi,  l’universitaire, expert en droit constitutionnel, à la surprise générale, s’était hissé démocratiquement au sommet de l’Etat face à l’homme d’affaires Nabil Karaoui, avec plus de 70% des suffrages exprimés. En l’élisant ainsi massivement, le peuple tunisien lui a donné les moyens politiques de tirer davantage vers le haut les acquis démocratiques de la révolution de janvier 2011. Pendant la campagne, l’universitaire avait juré, la main sur le cœur, qu’il ferait siennes les valeurs de la révolution. Il avait promis particulièrement de changer le système pour rendre «  le pouvoir au peuple ». Moins de trois ans après, l’on peut dire qu’il est très loin du compte. En effet,  en lieu et place de sa promesse de  rendre «  le pouvoir au peuple », il a érigé le pouvoir d’un seul homme, sa personne. Cela s’appelle l’autocratie. Et ça dure depuis le mois de juillet dernier. En rappel, en juillet 2021, sans autre forme  de procès, il a procédé à la dissolution de l’Assemblée nationale,  s’arrogeant ainsi les pleins pouvoirs pour régenter seul la Tunisie. Et malheur aux Tunisiens et aux Tunisiennes qui osent dénoncer cette gestion solitaire du pouvoir. Kaïs Saïed leur oppose la répression et  leur ignorance du droit constitutionnel. Et comme à ses yeux, nul ne maîtrise cette matière mieux que lui en Tunisie, il est sûr d’avoir raison contre tous ceux qui contestent la légalité voire la  légitimité de ses décisions politiques. En somme, il considère le peuple tunisien comme ses étudiants à qui il professait, du  haut de sa chaire, ses cours de droit constitutionnel. Et cette certitude à avoir toujours raison seul contre tout le monde, est un des ingrédients majeurs de la dictature et de l’autocratie. Un autre ingrédient est son refus de la liberté d’expression. L’illustration de cela a été faite le 14 janvier dernier, avec la barbarie dont ont été victimes les journalistes qui couvraient la marche anti-Kaïs Saïed. Ce dernier a poussé le bouchon jusqu’au point de renier au peuple tunisien, son droit de commémorer la chute du dictateur Ben Ali, le 14 janvier. La raison officielle invoquée pour interdire la marche est liée au Covid-19. Mais derrière cette raison bien commode, pourrait se cacher le projet de Kaïd Saïed de restaurer l’autocratie de l’époque de Ben Ali. C’est pourquoi le peuple tunisien doit ouvrir l’œil et le bon, de sorte à ne pas permettre à Robocop de flinguer les acquis démocratiques de la révolution de janvier 2011.

                                                                    Pousdem PICKOU

 

 


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