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REPRISE DES MANIFS AU TOGO


 Jusqu’à quand l’opposition tiendra-t-elle ?

L’opposition togolaise a repris du service en redescendant dans la rue, les 25 et 26 avril dernier. Ainsi, elle entend maintenir la pression sur le régime de Faure Gnassingbé. Si contrairement à ses habitudes, le gouvernement a autorisé la marche, il a cependant modifié les itinéraires pour dévier les manifestants vers des quartiers périphériques, réduisant la visibilité de la manif et son impact sur les activités socio-économiques de la ville ; toute chose qui n’a pas été du goût de l’opposition qui n’a pas voulu respecter les lignes rouges, de peur de voir son mouvement marginalisé. Il s’en est  alors suivi des courses-poursuites avec les forces de l’ordre.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette reprise des manifs de rue au Togo, sonne définitivement le glas du dialogue politique auquel personne ne croyait véritablement en y allant. Elle marque du même coup la fin de la trêve entre l’opposition et le pouvoir. L’évidente  conséquence de tout cela est le retour à la case-départ. L’on se retrouve à nouveau dans cette situation de ni guerre ni paix, avec les conséquences que l’on connaît sur le tissu socio-économique du pays. La question que l’on est en droit de se poser, est celle de savoir si l’opposition peut gagner cette  « guerre» face au camp d’en face.

Il ne fait en tout cas l’ombre d’aucun doute que cette stratégie qui consiste à gagner à l’usure l’opposition et ses sympathisants, a été mise sur pied par le pouvoir.

La répression tous azimuts a aussi ses limites

On le sait, il est difficile de sonner la mobilisation sur une longue durée, non seulement en raison du coût que cela engendre au plan organisationnel, mais aussi parce que les manifestants ont des besoins vitaux élémentaires que la rue ne saurait satisfaire. Et le pouvoir semble en avoir pris conscience.  A cela, vient s’ajouter l’arme supplémentaire de la répression que se réserve le droit d’utiliser Faure Gnassingbé qui bénéficie encore de tout le soutien de l’armée, contrairement à ce qui se passe à Madagascar où la Grande muette s’est mise en marge du conflit politique. Il appartient donc à la coalition des 14 partis de l’opposition d’être imaginative pour contraindre le pouvoir à lâcher du lest.

Cela dit, Faure Gnassingbé ne devrait pas trop se frotter les mains, car la répression tous azimuts a aussi ses limites. Au fur et à mesure que s’empileront les macchabées, la révolte gagnera même les plus indécis et on sait qu’aucune armée, aussi puissante soit-elle, n’est jamais venue à bout d’un peuple debout, même les mains nues. Sans nul doute que la Justice internationale est aussi aux aguets. Il reste maintenant à savoir si les opposants sont prêts à payer le prix fort pour se débarrasser de cette dynastie qui dirige, depuis des décennies, le Togo comme un jardin potager.

SAHO


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