HomeA la uneRESULTATS DE LA PRESIDENTIELLE FRANCAISE : Macron pourra-t-il éviter une cohabitation ?

RESULTATS DE LA PRESIDENTIELLE FRANCAISE : Macron pourra-t-il éviter une cohabitation ?


A peine la page de la présidentielle tournée, les Français ont le regard déjà tourné vers les élections législatives de juin prochain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces élections locales ne manquent pas d’intérêt ; tant elles pourraient redessiner la carte des forces politiques en présence dans l’Hexagone. En effet, après un premier tour plutôt serré (avec 27,4% des voix pour Macron, 24% pour Marine Le Pen, 21% pour Jean Luc Mélenchon) et un second tour certes sans véritable suspense, mais riche en enseignements, les législatives des 12 et 19 juin prochains, qui passent déjà aux yeux de certains comme « un troisième tour », s’annoncent comme le véritable baromètre de la vie politique de ces dernières années en France. Et pour cause. Avec ses 58,2%, la victoire du président Macron, pour la deuxième fois consécutive, face à l’égérie du Rassemblement national, Marine Le Pen, passe aux yeux de certains pour une victoire par défaut. Ce, dans un contexte où les résultats du second tour, révèlent une percée du Rassemblement national (RN) dont la candidate  a récolté le score historique et inédit de 41% des suffrages.

 

Le premier quinquennat du quadragénaire président français a pu laisser de nombreux Français sur leur soif

 

C’est dire si en se basant sur l’ensemble de ces résultats des premier et second tours, les jeux des législatives restent largement ouverts. La question fondamentale est de savoir si le président Macron pourra travailler à des ralliements suffisamment stratégiques autour de son programme, pour éviter une cohabitation. La question est d’autant plus fondée que le locataire de l’Elysée est conscient qu’il doit aussi sa victoire à la volonté de nombre de ses compatriotes de faire barrage à l’extrême droite. L’on ne pourrait, pour ainsi dire, parler d’une adhésion pleine et entière à sa politique qui n’a pas toujours fait des heureux en France. La question des « gilets jaunes »  et les manifestations contre la réforme des retraites, sont assez éloquentes à cet effet. C’est dire si le premier quinquennat du quadragénaire président français a pu laisser de nombreux Français sur leur soif, au moment où le mouvement de Jean Luc Mélenchon, par exemple, sortait du premier tour de la présidentielle avec un statut de troisième force politique. Un Jean Luc Mélenchon qui a su se montrer assez proche du continent noir et, de ce fait, aurait la préférence des Français établis sur un continent qui le lui a plutôt bien rendu dans les urnes. Mais, qu’il soit bien compris que ce n’est pas le vote des Français de l’étranger, ni d’Afrique, qui fait, en termes de représentativité,  tout l’intérêt des scrutins qui se tiennent sur les bords de la Seine. Toujours est-il que dans les relations entre la France et le continent noir, les Africains ont besoin de dirigeants français dont le discours rassure. 

 

Les Africains auraient tort de penser que ce sont les changements en France qui les sortiront de l’ornière

 

C’est en cela que la comparaison est difficile avec une Marine Le Pen dont l’héritage du Front national de son père semble lui coller à la peau, si fait que ses idées sont largement une menace plutôt qu’une opportunité pour l’Afrique. Même si dans le fond, il y a des raisons de croire que  la politique de la France en Afrique restera toujours inchangée, quels que soient les dirigeants à la tête du pays. Et De Gaulle ne croyait pas si bien dire lorsqu’il affirmait que « la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». En tout état de cause, les Africains auraient tort de penser que ce sont les changements en France qui les sortiront de l’ornière. C’est dire si au lendemain de la réélection du président Macron, il n’y aura rien de nouveau sous le soleil d’Afrique. Et ce, quels que soient les résultats des législatives de juin prochain, qui passionnent déjà sur les bords de la Seine où les tractations et autres calculs de positionnement ne manqueront pas, s’ils n’ont pas déjà commencé.  Cela dit, on peut voter pour un président sans voter pour son parti lorsque viendra l’heure d’élire les représentants du peuple. Et si en 2017, Macron avait pour lui sa jeunesse et la nouveauté de ses idées, cinq ans plus tard, il a un bilan qui ne parle pas forcément pour lui, avec des réformes qui ont encore du mal à passer et d’autres qui sont loin de faire l’unanimité. Le pari de se constituer une majorité confortable est donc loin d’être gagné d’avance pour Emmanuel Macron. D’autant qu’à en croire même certains sondages, plus de 55% de ses compatriotes espèrent qu’il perdra aux législatives, toute chose qui l’obligera à aller vers une cohabitation.  Qu’en sera-t-il au soir du 19 juin prochain ? On attend de voir.

 

« Le Pays »

 

 


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