HomeLa chronique du fouRETARD DANS LES UNIVERSITES PUBLIQUES DU BURKINA : Le mal n’a que trop duré

RETARD DANS LES UNIVERSITES PUBLIQUES DU BURKINA : Le mal n’a que trop duré


De l’espoir au désespoir! C’est ainsi qu’il convient de traduire la réalité de nos universités publiques, qui se sont transformées, avec le temps, en de véritables briseuses de rêves. La faute à un retard et un chevauchement des années académiques. Le mal est si profond et s’est même accentué au fil des années. Premières victimes de ce mal dont aucun médecin ne semble avoir le remède, les étudiants ne savent plus à quel saint se vouer. Seuls les plus téméraires s’accrochent, se battant dans des conditions extrêmement difficiles pour terminer leur cursus. Et la situation est si désespérante que la joie des nouveaux bacheliers se dissipe très vite, une fois que ces derniers mettent le pied sur le campus ; tant ils se retrouvent confrontés à leurs dures réalités. Par exemple, les promotions 2018 de certaines filières à l’Université Joseph Ki-Zerbo, la plus grande de notre pays, sont toujours en année de Licence, un diplôme qu’on est censé décrocher en trois ans d’études. Mais comment peut-il en être autrement si les nouveaux bacheliers doivent attendre un an à la maison avant d’espérer démarrer leur année académique, au motif que leurs devanciers n’ont pas encore terminé leur année pour leur libérer la place ? Ce problème de places a même souvent provoqué des échauffourées entre des promotions sur le campus de Zogona. C’est la conséquence de l’insuffisance des infrastructures, un mal dont souffrent nos universités depuis des années, et que les différents dirigeants qui se sont succédé, peinent à résoudre.

 

Nos universités publiques souffrent dans leur fonctionnement

 

Pour une population estudiantine estimée à 190 000, le nombre total de places assises n’excède pas 80 000. Ça, ce n’est pas moi qui le dis. C’est le patron du département en charge de l’enseignement supérieur, le ministre Adjima Thiombiano, qui l’avait, lui-même, affirmé en juin 2023, devant les députés. Au problème des effectifs pléthoriques, s’ajoutent celui de l’insuffisance du corps enseignant et l’absence de connexion internet pour une bonne intégration des cours en ligne.Tous ces facteurs réunis, avec un environnement d’études de plus en plus instable du fait des grèves à répétition, expliquent le retard dans les années académiques, qui a commencé en 2006-2007 par quelques mois d’enseignements perdus à causes des manifestations d’étudiants revendiquant de meilleures conditions d’études. Les étudiants et leur Administration sont également à couteaux tirés à propos du système LMD (Licence-Master-Doctorat). En effet, les apprenants dénoncent, parfois avec juste raison, une mauvaise application des textes.  Je ne suis pas juge pour trancher entre les deux parties et dire qui a raison et qui ne l’a pas. Moi, fou, je m’en tiens seulement aux faits. Et le constat est que nos universités publiques souffrent dans leur fonctionnement, si fait que certains ont, par ironie, défini le premier diplôme universitaire qu’est le BAC, comme : «Bienvenu au chômage». Et, ils n’hésitent pas à taxer les temples du savoir de fabriques de chômeurs. Vrai ou faux ? Je ne saurais répondre à cette question. Je retiens seulement que le mal n’a que trop duré, et il faut trouver une solution à cette situation qui n’honore pas notre enseignement supérieur qui, malgré tous ses problèmes, est bien coté dans la sous-région.

 

« Le Fou »


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