HomeA la uneREUNION DES CHEFS D’ETAT-MAJOR DES ARMEES DU G5 SAHEL

REUNION DES CHEFS D’ETAT-MAJOR DES ARMEES DU G5 SAHEL


Il se tient, depuis le 23  octobre dernier à Nouakchott en Mauritanie, la 9e session des Chefs d’état-major des armées (CEMA) du G5 Sahel. Les patrons des armées auxquels s’est joint le commandant de la force Barkhane, cogitent sur la réorganisation du Comité de défense et de sécurité de l’organisation. Cette réunion intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des attaques terroristes, particulièrement au Mali et au Burkina Faso. De juin à septembre, ces attaques se sont soldées par le bilan macabre de près de 500 victimes et des déplacements massifs de populations. Cette reconfiguration forcée de la carte démographique des Etats, pose de nombreux problèmes liés au logement, à l’alimentation, à la santé, à la scolarisation dans les zones d’accueil.  L’impression que tout cela donne est que les réunions du G5 Sahel se succèdent mais tardent à produire des effets sur le terrain où la situation ne fait qu’empirer. L’on est tenté de se poser la question suivante : pourquoi la mayonnaise traîne-t-elle à prendre ? Il y a sans doute la sempiternelle question des moyens qui se pose. Cette 9e session des CEMA a d’ailleurs été mise à profit par l’hôte mauritanien, le général Mohamed Cheikh Elemine, pour appeler à plus de diligence dans la mobilisation des moyens financiers pour plus d’efficacité de l’organisation. « Je saisis cette occasion pour lancer un appel aux instances compétentes pour plaider davantage pour une rapide mobilisation des financements des projets de défense et de développement », a-t-il laissé entendre. Mais il y a aussi des raisons de penser que le G5 Sahel a mal à sa cohésion.

Le G5 Sahel ressemble de plus en plus à une coquille vide

L’on peut avancer pour preuve le limogeage de la 1re équipe de commandement des forces de l’organisation et tous les tiraillements en coulisses qu’il y a eu pour aboutir à la mise en place de l’actuelle équipe. Cette instabilité au sommet des forces combattantes, pourrait traduire non seulement un manque de confiance entre les parties prenantes, mais aussi être symptomatique de potentielles rivalités entre armées sœurs qui se sont parfois combattues autrefois. Une chose est certaine, plus l’opérationnalisation du G5 Sahel tarde, plus les terroristes gagnent du terrain et l’on peut même se demander si avec la mutation rapide des stratégies des ingénieurs du mal, le retard pourra être rattrapé.  En tout état de cause, l’enlisement de la situation sécuritaire est en train de briser l’espoir que les populations des Etats membres plaçaient au G5 Sahel qui ressemble de plus en plus à une coquille vide. Aux yeux de l’opinion, il constitue tout au plus une vache laitière pour des officiers supérieurs qui encaissent, dans d’interminables réunions, des pactoles en termes de frais de mission. Et voilà qui apporte de l’eau au moulin des détracteurs de cette organisation, qui pensent que le G5 Sahel est né avec le péché originel de compter sur l’extérieur pour résoudre les problèmes sécuritaires de ses Etats membres. En attendant, malgré tout, que les sécurocrates du G5 sortent la solution magique de leurs interminables conciliabules, il appartient à chaque Etat de s’assumer.

Saho


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