HomeBaromètreREVENDICATIONS SOCIALES : Les encadreurs pédagogiques du secondaire haussent le ton

REVENDICATIONS SOCIALES : Les encadreurs pédagogiques du secondaire haussent le ton


La Coordination nationale des syndicats des encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire a animé une conférence de presse ce 26 janvier 2017, à Ouagadougou, en vue d’informer l’opinion nationale des injustices dont est  victime la  corporation.

 

Si rien n’est fait dans les jours, semaines ou mois à venir pour réparer «les injustices dont sont victimes les encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire»,  l’année scolaire  dans le secondaire  risque fortement de ne pas connaître «une fin heureuse».  Ces derniers  ont haussé le ton lors de leur conférence de presse du 26 janvier, pour la toute «première fois dans l’histoire du Burkina Faso indépendant». Selon Arouna Lankoandé, coordonnateur national des syndicats des encadreurs pédagogiques de l’enseignement secondaire, leur corporation a subi et  continue de subir,  depuis  trop longtemps,  des injustices de la part des autorités et il est temps pour elles de réparer ces torts dont il a égrené certains en ces termes :  « C’est la première fois que des agents de l’Etat promus à un concours professionnel et après deux ans de formation dans une école professionnelle, n’ont pas eu à bénéficier de reclassement. C’est dans ce corps qu’on trouve normal d’affecter des salaires supérieurs aux personnels de catégories  inférieures à ceux des encadreurs par le biais du reversement. C’est dans ce corps qu’après avoir travaillé pendant 30 à 40 ans et avoir cotisé 8% de son revenu pour la retraite, on se retrouve pendant trois ans sans revenu parce que les autorités refusent de signer le décret de départ à la retraite, pièce indispensable à cet effet ». A l’en croire, ils sont les seuls,  sur les 147 000 fonctionnaires de l’Etat,  qui vivent ces problèmes, qui se retrouvent dans une situation «de fonctionnaires opprimés, martyrisés, marginalisés, ignorés et à la limite détestés». « Nous croyons que trop,  c’est trop… Nous refusons qu’on nous prenne pour des insensés…», a-t-il fulminé avant de lancer : «…Nous qui sommes dans les catégories  P, avons été oubliés.  Nous voulons qu’on nous donne ce qu’on a donné aux autres ». 

Selon les propos de M. Lankoandé, malgré les négociations, les démarches et approches auprès des autorités et la lueur d’espoir suscitée par le ministre en charge de la Fonction publique lors de sa sortie en septembre 2016, reconnaissant le tort subi par la corporation, le bout du tunnel se fait toujours attendre. Au regard de « cette posture imposée par l’Etat burkinabè qui nous traite comme des parias et des indésirables », les encadreurs pédagogiques ont décidé de maintenir leur lutte. Pour ce faire, ils maintiennent leur refus de participer aux examens certificatifs de la Direction générale des examens et concours (DGEC, ex-OCECOS) et  boycotteront leur participation aux propositions des sujets d’examens, au choix des sujets d’examens nationaux comme le CAP, le BEPC, le BEP, le BAC. Par ailleurs, ils n’entendent pas assurer le suivi des stagiaires de l’Ecole normale supérieure (ENS/UK et de l’Institut des sciences (IDS), sans oublier les visites de classe à leurs frais comme c’était le cas dans la plupart des situations. Ce qui est sûr, c’est que ces encadreurs ne comptent pas reculer « tant que l’Etat ignorera notre existence en tant que fonctionnaires méritants ».

 

Colette DRABO

 

 


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