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REVISION DU CODE ELECTORAL : Le CED mécontent


Ceci est une déclaration du Cadre d’expression démocratique (CED) sur la révision en cours du Code électoral qui fait grand bruit. Pour lui, on « est clairement dans une situation d’exclusion » parce que, dit-il, on demande « à la diaspora ce que nous ne pouvons pas demander aux résidents ». Lisez plutôt pour en savoir davantage !

 

On est définitivement engagé dans la régression donc ! 

De la Transition aux deux ans et demi de gouvernance de ceux qui se proclament concepteurs de l’insurrection, on aura noté, à chaque étape importante, de la régression en termes de gouvernance démocratique et politique. Les arrestations arbitraires du désormais prisonnier pour complot, le colonel Barry, la loi cynique inspirée par la soif d’être aux affaires organisant l’exclusion politique, les procédures judiciaires devant la Haute cour de justice et le Tribunal militaire, les arrestations ciblées de citoyens… ! On pensait avoir tout vu ou expérimenté avec ce nouveau vieux régime.

Après une sorte de chantage entre institutions et politiques, nous voilà désormais dans une situation où on attribue le nom Newton à une loi tout aussi d’exclusion que celle qui porte le nom Shérif. Il est vrai que certaines personnes essaient de nuancer les nouvelles dispositions qui retirent la carte consulaire des pièces utilisables pour les élections mais, personne n’est dupe. Si pour 2015, on a exclu des candidats pour pouvoir transmettre le pouvoir, cette fois, ce sont les électeurs qu’on va exclure pour un passage en force. Le président-candidat Roch  aura réussi à tenir parole, mais à la vérité, cette nouvelle disposition est un vrai recul pour notre processus démocratique. Pour toutes les élections, la tendance est à booster la participation (et des candidats et des électeurs) pour légitimer les autorités élues.

Au Burkina où il est plus simple de se faire établir des pièces comme la CNIB et le passeport, on a permis à des résidents le droit de vote à partir d’extrait de naissance. On est donc clairement dans une situation d’exclusion, si on demande à la diaspora ce que nous ne pouvons demander aux résidents.

Depuis des mois, au niveau du CED, nous avons pris les devants pour éviter les crocs-en-jambe de dernières minutes (confère nos différentes sorties médiatiques de l’année).

Aujourd’hui, nous y sommes, le pouvoir en place, désormais candidat déjà en lice pour 2020, a trouvé le créneau pour refuser ce droit citoyen élémentaire que la démocratie offre: la participation.

C’est pourquoi nous condamnons avec la dernière énergie ce projet inique et appelons l’opposition politique  et les Organisations de la société civile (OSC) responsables à prendre leurs responsabilités.

De toute façon et il faut que les acteurs se le tiennent pour dit ! Même si on refuse le droit de vote aux Burkinabè de l’extérieur sous prétexte qu’ils seraient plus favorables à l’opposition, ou qu’on espère un rapprochement avec certains acteurs accablés d’accusation et forcés à l’exil, ce sera le bilan qui fera parler les urnes.A l’évidence, après les deux ans et demi et pour les seuls plans socioéconomiques (vie chère, famine, crise sociale)  et celui des libertés publiques (arrestations et condamnations ciblées et arbitraires), on est encore très loin du compte !Le CED appelle à la mobilisation de tous les acteurs d’ici et de la diaspora, pour exiger et obtenir des frileux de la démocratie la satisfaction de nos droits.

Ouagadougou, le 23 juillet 2018

 

Le Coordonnateur national

 

Pascal ZAIDA

 

 


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