HomeA la uneSAISIE DES BIENS DU CLAN SASSOU-NGUESSO : Une œuvre de salubrité publique

SAISIE DES BIENS DU CLAN SASSOU-NGUESSO : Une œuvre de salubrité publique


 

L’affaire des biens mal acquis, on en reparle. Car, le 29 septembre dernier, la justice française a ordonné la saisie de plusieurs propriétés soupçonnées d’appartenir  à un neveu du président congolais Denis Sassou Nguesso, en la personne de Wilfried Nguesso. Parmi les biens saisis, il y a une luxueuse villa de 500 mètres carrés au Vesinet, banlieue cossue de la capitale française. Les juges d’instruction s’appuieront sur des signalements de la cellule anti-blanchiment de Bercy, appelée Tracfin, qui, rappelons-le, avait permis de saisir une quinzaine de voitures de luxe à Neuilly-sur-Seine, près de Paris, chez des membres de la famille Nguesso accusée d’avoir détourné à son profit  une partie substantielle de la rente pétrolière du Congo. Sans oublier qu’en 2012, la justice française avait déjà saisi plus de 600 millions d’euros de biens à la famille du président équato-guinéen, Théodoro Obiang Nguema. Le moins que l’on puisse dire c’est que les juges français mènent là un combat utile, qui consiste à vouloir voir clair dans les immenses fortunes amassées par les chefs d’Etat africains qui préfèrent rouler carrosse pendant que leurs peuples respectifs croupissent dans la misère. Cela dit, il faut rendre un hommage appuyé à Transparency International et Sherpa qui, depuis 2008, ont été à l’origine de cette plainte qui commence à porter fruit. Même si, faut-il le reconnaître, les juges auront là un travail de bénédictin qui consiste à établir le lien entre les biens financiers de la famille Sassou Nguesso et les biens saisis. Car en  la matière, on le sait, les gens excellent dans le mensonge et la tricherie.

La justice française doit aller jusqu’au bout de sa logique

Mais comme le dit l’adage, même le voyage le plus long du monde, commence toujours par un pas. Et la saisie des biens du clan Sassou est un pas important dans la lutte contre la fraude et le détournement des deniers publics. Pour peu donc que Sassou et ses proches n’aient rien à se reprocher, ils doivent rester sereins. D’autant qu’ils ont là une belle occasion pour prouver au reste du monde, que les biens qui viennent d’être saisis ont été acquis à la sueur de leur front. Car, nul n’interdit à un chef d’Etat de disposer d’une immense fortune, pour autant qu’il l’ait acquise honnêtement. En tout cas, la justice française doit aller jusqu’au bout de sa logique en procédant à la saisie des biens de tous les chefs d’Etat africains concernés par cette histoire de biens mal acquis. Il s’agit, pour ne pas les nommer, de Théodoro Obiang Nguema, Paul Biya, le défunt Omar Bongo et bien d’autres. C’est à ce prix que l’on pourra combattre le pillage des ressources en Afrique par nos dirigeants. Un pillage devenu endémique et très paupérisant pour les peuples, et  dont l’importance et la gravité sont proportionnelles à la durée au pouvoir des chefs d’Etat. Toute chose qui, par ailleurs, explique le refus obstiné de nos têtes couronnées de créer les conditions de l’alternance politique.

B.O


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