SEMAINE DE POKO : Pourquoi les ouragans ou cyclones portent des noms de femmes
Vous avez sûrement entendu parler des ouragans, typhons ou cyclones Katrina, Irma, Nina, Pauline, Sandy, Nancy, ou Camille. La liste des ouragans, typhons ou cyclones qui portent des noms féminins, peut encore s’allonger. D’autant plus que ce sont eux qui ont fait le plus de victimes. Vous ne vous êtes jamais posé la question de savoir pourquoi ces ouragans ou cyclones ont des noms de femmes ? Moi, si ! Alors, j’ai décidé de faire des recherches. Et j’ai décidé de partager avec vous cette semaine dans notre rubrique Semaine de Poko, les résultats de ces recherches. Pourquoi les ouragans ou cyclones portent-ils uniquement les noms de femmes ? Pourquoi donner des noms aux ouragans ? Qui est chargé de donner les noms ? Comment donner les noms ? Les réponses dans cet article.
Deux services spécialisés s’occupent de nommer les anticyclones, dépressions et ouragans. En Europe, c’est le service météorologique de l’Université libre de Berlin, qui s’en occupe. Pour le reste du monde, c’est l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ces deux services spécialisés chapeautent des organismes régionaux.
Pourquoi nommer les ouragans et les cyclones ?
« Pour aider à identifier rapidement les tempêtes dans les messages d’alerte », explique l’OMM sur son site. Reste la question des prénoms féminins et masculins.
Pourquoi des noms de femmes ?
Les catastrophes étaient associées à des noms féminins, au prétexte que leur humeur était aussi imprévisible que les ouragans. En effet, il fut un temps où catastrophe naturelle rimait souvent avec prénom féminin. Cela a longtemps été le cas. La pratique a depuis évolué, et sont depuis donnés alternativement, d’une année à l’autre, des prénoms masculins et féminins En effet, depuis la fin des années 80, les services spécialisés alternent prénoms masculins et féminins. L’OMM, entre 1950 et 1979, n’utilisait que des prenoms féminins. Mais depuis, elle alterne noms masculins et féminins (aux Etats-Unis, le mouvement féministe dénonçait dans les années 70, la pratique visant à associer phénomènes dévastateurs et prénoms féminins). Il a fallu attendre 1998 pour que l’Université de Berlin se saisisse de cette question. « Le débat a été posté pour savoir si c’était de la discrimination que de donner aux dépressions, et donc au mauvais temps, des noms féminins. Là où les anticyclones, qui apportent du beau temps, avaient des noms masculins », peut-on lire sur leur site. Une liste de prénoms pour six ans est établie, et chaque organisme régional choisit, ensuite, en respectant l’alternance masculin-féminin. Ainsi, fin 2017, lorsqu’en moins d’un mois, quatre ouragans s’étaient successivement abattus sur le Texas, les îles Saint-Martin et Saint-Barthélémy la Guadeloupe et Porto-Rico, ils avaient été nommés Harvey, Irma, Jose et Maria. L’alternance avait ainsi été respectée. Il existe cependant des exceptions : pour les cyclones du Pacifique nord-ouest, chacun des 14 pays propose dix prénoms, et ces derniers sont égrenés par ordre alphabétique du pays proposant, du Cambodge au Vietnam. Quand cette liste de 140 prénoms est épuisée, on en crée une nouvelle.
Rassemblés par Rahamatou SANON
Source : Libération