HomeA la uneSITUATION EN LIBYE : S’achemine-t-on vers le bout du tunnel ?

SITUATION EN LIBYE : S’achemine-t-on vers le bout du tunnel ?


 

S’achemine-t-on vers le bout du tunnel en Libye ? C’est la question que l’on pourrait se poser, au regard des derniers développements dans ce pays. En effet, pas plus tard que le 17 avril dernier, l’Organisation des Nations unies marquait son retour dans ce pays qu’elle avait quitté en 2014, au plus fort des combats entre plusieurs factions de milices, qui allaient déboucher sur la partition du pays. Et à en croire son émissaire Martin Kobler, lui et son équipe comptent bien reprendre du service dans ce pays ravagé par la guerre depuis la chute du guide Mouammar Kadhafi, et régenté depuis lors  par deux exécutifs antagonistes dont l’un est installé à Tobrouk et l’autre à Tripoli. Toute chose qui traduit toute la difficulté des  frères libyens à s’entendre sur la personne qui doit présider aux destinées de leur pays. Dans ce capharnaüm, le gouvernement d’union nationale adoubé et porté à bout de bras par la communauté internationale, fait office de troisième larron, qui devrait permettre à la Libye d’espérer sortir du chaos dans lequel il est plongé depuis des années. Mais, ce gouvernement peine à s’installer; lui qui n’a toujours pas pris fonction dans les ministères, occupés par le Parlement non reconnu de Khalifa Gweil. C’est pourquoi l’annonce du retour de l’institution onusienne, peut être perçue comme un soutien de poids à ce gouvernement d’union nationale. Tout comme la visite surprise, hier 18 avril, du ministre britannique des Affaires étrangères, Phillip Hammond, qui a emboîté le pas à ses homologues italien, français et allemand, en allant rencontrer le Premier ministre Fayez al-Sarraj, au moment où le gouvernement de ce dernier cherche à asseoir son autorité à Tripoli ; ce qui devait se traduire dans un premier temps par la reprise en main de trois ministères.

Les signaux sont bons et encourageants

Tout porte donc à croire que la communauté internationale a décidé de prendre le problème libyen à bras-le-corps, en vue de corriger l’erreur qui avait consisté à ne pas assurer le service après-vente, suite à la « neutralisation » du Guide de la grande Jamahiriya. Et c’est cette légèreté occidentale, exprimée en termes de  regrets par le président américain Barack Obama, que l’Occident et l’Afrique payent aujourd’hui au prix fort. Car, cette absence de service après- vente a fait place à la création d’une ruche de terroristes et de jihadistes de tout poil, qui essaiment et endeuillent de nombreuses familles dans de nombreuses parties du monde. Mais,  comme il n’est jamais tard pour bien faire, l’Occident devrait mettre un point d’honneur à poser des actes plus osés, en s’attaquant résolument à la chienlit qui s’est durablement installée en Libye. Car, aujourd’hui, en matière de terrorisme sur le continent africain, tout semble partir de la Libye devenue une véritable patate chaude entre les mains de la communauté internationale. Mais celle-ci doit faire preuve de lucidité dans la gestion de ce dossier, ô combien sensible, en utilisant au maximum la stratégie de la carotte au détriment de celle du bâton, si elle veut se donner des chances de reprendre la main et de redresser la situation dans ce pays. Car, connaissant le nationalisme à fleur de peau des populations arabes, une ingérence mal négociée pourrait contribuer à remettre le feu aux poudres, certainement pour de longues années encore. La communauté internationale marche donc sur des œufs en Libye.  Mais elle devrait, particulièrement l’ONU, savoir profiter du léger fléchissement perceptible en ce moment dans les différentes positions, pour transformer l’essai de son retour dans ce pays.

En tout cas, pour le moment, les signaux sont bons et encourageants. Ce qui peut pousser à l’optimisme. D’autant plus que le peuple libyen, dans sa grande majorité, semble fatigué de cette guerre qui contribue à bien des égards à rendre son quotidien encore plus difficile. Il faut croire que le parlement de Tobrouk s’engagera aussi dans le chemin de la paix, en accordant au gouvernement de Fayez al-Sarraj sa confiance. Ce serait un grand pas supplémentaire vers la paix.

Outélé KEITA


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