HomeA la uneTourisme burkinabè : : quelles orientations stratégiques pour une relance du secteur ?

Tourisme burkinabè : : quelles orientations stratégiques pour une relance du secteur ?


Le secteur du tourisme a connu un développement très important ces dernières années. Cette dynamique s’explique par la volonté des pouvoirs publics de faire du secteur un des piliers de l’économie burkinabè. Cela s’est manifesté en 2009 par l’adoption de la Politique nationale du tourisme (PNT) dont la vision est de faire du Burkina Faso une terre d’accueil et d’hospitalité ; une destination attractive, accessible qui offre des produits touristiques de qualité, diversifiés, visibles et compétitifs. Dans la même lancée, le programme présidentiel met l’accent sur l’amélioration de la qualité et de la compétitivité de l’offre touristique ainsi que sur la promotion de l’image du Burkina Faso comme destination privilégiée des touristes et des investisseurs touristiques.

 

Le tourisme est pourvoyeur de devises

 

Des efforts de valorisation et de promotion du patrimoine touristique ont permis d’atteindre en 2013, 506 600 arrivées de touristes qui ont généré plus de 75 milliards de francs CFA de recettes (Hôtellerie et voyages). L’investissement direct dans le secteur pour la période de 2011 à 2015 s’élevait à plus de 30 milliards de francs CFA pour la réalisation d’Etablissements Touristiques d’Hébergement (ETH). L’entrepreneuriat touristique a connu un développement considérable sur toute l’étendue du territoire. En effet, l’on dénombre 140 agences de voyages et de tourisme, 460 établissements touristiques d’hébergement et 183 restaurants de tourisme en 2015.

 

L’industrie touristique rime avec sécurité

 

Depuis 2014, le Burkina Faso a connu des crises sociopolitiques et sécuritaires qui ont eu un impact considérable sur l’évolution du tourisme. En effet, les arrivées de touristes ont baissé de 3,9% et 3,5% respectivement en 2014 et en 2015. Les crises de ces deux dernières années ont entrainé la fermeture temporaire de deux établissements classés quatre (04) étoiles de la ville de Ouagadougou et d’un restaurant de tourisme. L’étude d’impact des attaques terroristes sur l’activité touristique menée par le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a révélé des pertes directes de plus d’un milliard de francs CFA. Cette situation a conduit les acteurs du tourisme à faire de la question sécuritaire le thème central de la rencontre annuelle Administration Nationale -Secteur privé du Tourisme. En effet, cette rencontre, instituée par arrêté N°2011-003/MCTF/SG/DGT du 11 février 2011, se tient cette année à Kaya du 29 au 30 juin 2016 sous le thème : «le tourisme face à la crise sécuritaire internationale : quelles stratégies pour la relance du secteur au Burkina Faso?».

 

Les actions en vue de relancer l’activité touristique

 

Afin de relancer l’activité touristique, le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme compte mettre en œuvre des actions dans les domaines suivants :

 

  1. De la promotion de la destination Burkina :

– mettre en place une stratégie de communication de crise pour rassurer les touristes ;

– vendre la destination Burkina à l’extérieur en participant aux salons majeurs de tourisme à travers le monde tels que la FITUR de Madrid, ITB Berlin, le Salon de Rambouillet et Top Résa en France, le Taipei International Travel Fair, le Salon International Tourisme Voyages de Montréal sans oublier les salons de tourisme de la sous-région ouest-africaine ;

– sensibiliser les organisateurs d’évènements à la prise en compte des programmes sociaux (circuits, excursions, tour de ville, dégustation de mets locaux, etc.) dans les grandes manifestations (conférences, colloques, etc.) conformément aux termes de la circulaire №2014-004/PM/CAB du 16 janvier 2014 de SEM le Premier ministre portant Organisation d’excursions touristiques lors des rencontres et des évènements ;

– mettre en œuvre la Stratégie marketing de promotion de la destination Burkina Faso ;

– organiser la 11ème édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) du 29 septembre au 02 octobre 2016, sous le thème “Pratique du tourisme et éducation” ;

– commémorer la Journée mondiale du tourisme (JMT) le 27 septembre 2016.

 

  1. Du développement de l’entrepreneuriat touristique :

 

– opérationnaliser le Fonds de développement culturel et touristique ;

– lutter contre la concurrence déloyale (para hôtellerie) par l’accompagnement des entreprises touristiques en règle conformément à la circulaire №2014-003/PM/CAB du 16 janvier 2014 de SEM le Premier ministre portant Attribution des marchés publics relatifs à l’hôtellerie, à la restauration et au tourisme ;

– former les agents des établissements touristiques d’hébergement afin qu’ils puissent faire face à des situations sécuritaires.

 

  1. De la valorisation et aménagement touristique :

 

– aménager et valoriser les sites touristiques majeurs autour des grandes villes de rencontres (Laongo, Bazoulé, Sabou, la Guinguette, Dioulassoba, les cascades de Karfiguéla, les dômes de Fabédougou…) pour une meilleure attractivité de la destination ;

 

  1. De la mise en œuvre de projets et programmes touristiques

 

– mettre en œuvre le Programme de renforcement de l’attractivité touristique de la zone de l’Ouest (PRAT/ZO) ;

– poursuivre la mise en œuvre du Programme de renforcement de l’attractivité touristique  des ruines de Loropéni (PRAT/Loropéni) ;

– poursuivre la mise en œuvre du Programme de développement des industries touristiques (PDIT) ;

– mettre en œuvre le Programme de renforcement du Pôle touristique du Centre (PRPT/centre) ;

 

  1. Du développement du tourisme interne :

– poursuivre la mise en œuvre du programme « Connais-tu ton beau pays ? » qui vise à développer la pratique du tourisme par les nationaux ;

– mettre en place un cadre de concertation avec les Collectivités Territoriales ;

– appuyer la mise en place des projets et programmes touristiques locaux ;

 

  1. De l’amélioration du cadre juridique et institutionnel

 

– renforcer le cadre institutionnel (gouvernance, Ressources humaines, infrastructure et équipements) ;

– poursuivre les opérations de recensement et de contrôle des entreprises touristiques ;

– poursuivre l’amélioration du cadre juridique et du climat des affaires dans le secteur.

La mise en œuvre de ces actions permettra certainement de faire du Burkina Faso, une destination à ne pas manquer. Cependant, la relance de l’industrie touristique indique que nous nous investissions tous ; les crises et foyers de tension multiples ne sont pas faits pour attirer les touristes, ce sont nos valeurs humaines qui vendent mieux l’image de notre pays.

 

Vivement que chaque Burkinabè joue sa partition ! 

 

Ministère de la Culture, des arts et du tourisme.


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