TRANSITION POLITIQUE AU BURKINA :La CNCCR appelle à la vigilance

Ceci est une déclaration de la Coordination nationale des comités contre le référendum (CNCCR) sur la situation sociopolitique au Burkina Faso. Elle félicite le peuple burkinabè pour son engagement hautement patriotique et lui demande de ne pas baisser la garde jusqu’à la mise en place d’une transition démocratique civile. Lisez !

 

DECLARATION DE LA COORDINATION NATIONALE DES COMITES CONTRE LE REFERENDUM (CNCCR) SUR LA SITUATION NATIONALE

Camarades militantes et militants de l’Opposition politique légale,

Chers sympathisantes et sympathisants de l’Opposition politique légale,

Chers concitoyennes et concitoyens du Burkina,

Peuple du Burkina,

Après la dernière semaine hautement historique du mois d’octobre 2014 qui a vu la participation effective de l’ensemble des Comités Contre le Référendum (CCR) dans toutes les treize (13) régions et les quarante-cinq(45) provinces de notre pays, à la difficile, âpre et ardue lutte mais combien noble, l’honneur échoit à la Coordination nationale des Comités Contre le Référendum (CNCCR) de vous adresser toutes ses sincères et vives félicitations pour la brillante victoire que notre peuple a dignement remportée sur le système dynastique de monsieur Blaise Compaoré et de ses thuriféraires patentés. En effet, le mardi 28 octobre 2014, à l’appel des partis politiques de l’Opposition politique affiliés au Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), vous êtes massivement sortis dans toutes les rues de notre pays pour exprimer votre désapprobation légitime au maléfique projet de loi portant révision de l’article 37 de notre Loi fondamentale, déposé à la défunte Assemblée nationale par les bons soins du Gouvernement déchu de monsieur Beyon Luc Adolphe TIAO. Cette journée a été la première réussite prémonitoire de la chute du régime Compaoré. Le lendemain mercredi 29 octobre 2014, vous avez poursuivi le combat en répondant nombreux à l’appel de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) à travers une marche-meeting dans la capitale politique et la capitale économique et des marches dans les autres villes du Burkina.

Camarades militantes et militants de l’Opposition politique légale,

En dépit de ces manifestations grondantes de l’immense majorité de notre vaillant et intrépide peuple, le despotisme de monsieur Blaise Compaoré s’est révélé au grand jour par le déploiement de nos Forces de Défense et de Sécurité à travers les principales artères de Ouagadougou pour nous barrer la route de l’hémicycle le jeudi 30 octobre 2014, date historique où se jouait définitivement l’avenir de notre pays.

Grâce à l’exemplarité de votre détermination et de votre sacrifice, vous avez savamment envahi la maison populaire en chassant les ennemis de notre peuple qui étaient sur le point de commettre la dernière forfaiture du régime COMPAORE. Alors, soyez remerciés à la hauteur de la grandeur de votre engagement patriotique!

C’est dans ce contexte que des individus que l’Histoire a accidentellement secrétés comme leaders politiques ont décidé, après avoir montré qu’ils n’étaient pas dignes de la confiance de notre peuple, d’accompagner, toute honte bue, un individu qu’ils ont déifié. Plus grave, ils ont accepté qu’on réprime notre peuple dans le sang pour servir leurs intérêts bassement matériels cependant que des milliers d’élèves sont toujours hors des salles de classes du fait du manque d’infrastructures scolaires adéquates, et dans nos dispensaires, il est difficile de trouver un thermomètre en bon état pour accueillir un malade. Quel scandale!

Chers sympathisantes et sympathisants de l’Opposition politique légale,

Ces sinistres êtres ont logiquement subi la furie légitime de leurs mandants. Cela a contraint l’ex-homme fort du Burkina Faso à signer son acte de démission forcée le vendredi 31 octobre 2014 et marquant du même coup la prise du pouvoir par l’Armée.

Chers concitoyennes et concitoyens du Burkina,

Devant votre farouche résistance aux forces du mal, et après les interventions de la Communauté internationale, la nouvelle Junte a engagé des concertations avec l’ensemble des différentes composantes de notre Nation en vue de l’élaboration d’un projet de Charte de la transition. Ce document qui est d’une importance majeure dans la conduite future des affaires publiques de notre pays vient d’être adopté à l’unanimité, par la conférence plénière du 8 au 9 novembre 2014, des représentants des partis politiques de l’Opposition politique affiliés au Chef de file de l’Opposition politique, des Organisations de la société civile et des Autorités religieuses et coutumières. Ledit document devra être remis aux nouvelles Autorités militaires en début de cette semaine en vue de la convocation au cours de la même semaine d’une nouvelle conférence plénière de l’ensemble des différentes composantes de notre pays pour finaliser le projet de Charte de la transition.

Camarades,

Face à la situation actuelle, la Coordination nationale des Comités Contre le Référendum:

– s’incline devant la mémoire des martyrs, présente ses sincères condoléances les plus attristées aux familles des victimes et souhaite vivement un prompt rétablissement aux nombreux blessés;

– exige que toute la lumière soit réellement faite sur les tueries et les autres cas de violations flagrantes des droits de l’Homme perpétrés lors de ces manifestations;

– tient monsieur Blaise COMPAORE pour responsable de la mort des combattants de la liberté puisque c’est lui qui a fait déployer des militaires à travers les principales artères de Ouagadougou et particulièrement aux alentours de l’hémicycle pour empêcher les citoyens d’assister en tant qu’observateurs aux votes alors que cela est inscrit dans la Constitution;

– vous félicite pour votre engagement hautement patriotique dans la lutte pour la défense ferme des valeurs fondatrices de l’Etat de droit;

– vous exhorte à poursuivre sans relâche la mobilisation jusqu’à la mise en place effective du processus de la transition démocratique civile, consensuelle et apaisée.

Peuple du Burkina,

Pour la CNCCR, les vaillants et intrépides combattants de la liberté tombés sous les balles assassines des militaires, méritent notre respect et doivent donc être inhumés ensemble au cours d’une cérémonie officielle qui va les consacrer martyrs de la liberté et de la paix du 30 octobre 2014. D’ores et déjà, elle demande donc au futur gouvernement de transition d’y veiller.

VIVE L’UNITE D’ACTION ENTRE TOUTES LES FORCES VIVES DE LA NATION !

GLOIRE ETERNELLE AUX PEUPLES EN LUTTE!

Ouagadougou, le 10 novembre 2014

La Coordination nationale