HomeA la uneULTIMATUM LANCE PAR LE CFOP AU CHEF DE L’ETAT

ULTIMATUM LANCE PAR LE CFOP AU CHEF DE L’ETAT


« Si dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’Opposition politique, en concertation avec des organisations soucieuses de l’avenir de la Nation, appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l’Etat et de son gouvernement ». Ces propos sont du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Eddie Komboïgo, qui s’exprimait sur la situation sécuritaire nationale, lors d’une conférence de presse tenue le 9 novembre 2021. La gravité des propos traduit la gravité de la situation d’insécurité dans le pays, qui est allée de Charybde en Scylla. Alors que les Burkinabè n’en finissent pas d’enterrer leurs morts, les forces du mal semblent avoir encerclé tout le territoire national qu’elles grignotent petit à petit en avançant vers le Centre, contraignant ainsi les populations à déserter leurs villages respectifs pour se réfugier dans les centres urbains. Le nombre des Personnes déplacées internes (PDI) a atteint le chiffre record de 1 428 378 en fin août. L’inquiétude a gagné tout le pays, poussant les populations à des mouvements de foule pour réclamer plus de sécurité, comme on l’a récemment vu dans la région de l’Est. Pendant ce temps,  le président Roch Marc Christian Kaboré, visiblement impuissant, s’est enfermé dans un lourd mutisme. L’on comprend donc que l’Opposition politique qui ne veut pas être complice de cette situation plus que délétère, rompe le silence pour mettre le premier des Burkinabè face à ses responsabilités. Le Chef de l’Etat est le garant de l’intégrité du territoire national et il a fait le serment, à son investiture, de la défendre par tous les moyens.

 

 

On peut espérer que la menace de l’Opposition fasse bouger les lignes

 

 

Il n’y a aucun doute qu’Eddie Komboïgo et ses camarades sont dans leur rôle même si l’on peut épiloguer sur le ton et les mots choisis. L’on peut aussi trouver à redire sur le réalisme du délai d’un mois donné au président Roch Marc Christian Kaboré pour trouver des solutions concrètes pour inverser la courbe de l’insécurité ; tant il est évident que cela ne peut se faire par un coup de baguette magique. Il faut donc comprendre que cette menace est juste un moyen de pression et que le délai imparti vaut plus même pour l’Opposition qui doit relever pendant ce temps le pari d’une mobilisation conséquente.  Cela dit, l’on peut même s’interroger sur l’opportunité et l’efficacité de ces grandes manifestations annoncées par le CFOP. En effet, la situation nationale, telle qu’elle se présente aujourd’hui, requiert l’union de tous les fils du pays pour présenter un front uni à l’adversaire. On ne le sait que trop, c’est lorsque le mur présente des lézardes que les cancrelats et autres espèces nuisibles peuvent s’y introduire. En appelant donc les Burkinabè à se dresser contre d’autres Burkinabè alors que le pays peine déjà à panser les blessures nées de l’insurrection populaire de 2014, le risque est grand de le mettre à genoux et le jeter en pâture aux vautours qui rôdent et qui n’attendent que l’occasion pour fondre sur sa dépouille. A ce risque maximal, il faut ajouter le fait que la sécurisation de ces mouvements annoncés de foule, va inéluctablement donner un travail supplémentaire aux forces de défense et de sécurité qui ont besoin de toutes leurs énergies et leur attention pour lutter contre les forces ennemies.  Cela dit, quel que soit l’angle d’analyse où l’on se situe, l’on peut tout de même espérer que la menace de l’Opposition fasse bouger les lignes. L’on se souvient que le départ du CFOP, du dialogue politique, il y a peu, avait occasionné des réaménagements au niveau de l’Exécutif, particulièrement au niveau des portefeuilles de la défense et de la sécurité. Espérons que cette fois-ci, si mouvements il y a, ils soient ceux qui redessinent la carte sécuritaire du Burkina Faso pour repousser loin de nos frontières, les démons qui se repaissent du sang des populations.

 

Sidzabda           


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