HomeA la uneVENTE D’EFFETS ET DE MATERIELS MILITAIRES : Il faut mettre fin à l’anarchie  

VENTE D’EFFETS ET DE MATERIELS MILITAIRES : Il faut mettre fin à l’anarchie  


Le 17 avril dernier, le ministre d’Etat en charge de la défense, Kassoum Coulibaly, était devant la Représentation nationale pour répondre à une question orale portant sur la vente de matériels et effets militaires. « La vente publique d’effets militaires telle que constatée actuellement, s’effectue dans une totale anarchie. Mais il faut reconnaître que sur la question, il y a un vide juridique qui est exploité », a-t-il déclaré. Ces propos ont retenu mon attention. En effet, je me rends compte que le ministre n’a fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte dans la mesure où les effets et matériels militaires, on le sait, se vendent comme des cacahuètes dans bien des coins de rue dans notre pays. Il est vrai que, par moments et par endroits, l’achat de ces effets miliaires, est conditionné à la présentation de la carte professionnelle mais je me laisse convaincre que certains vendeurs ne respectent pas ce principe ; l’essentiel étant pour eux de se faire des sous. En tout cas, je vois mal un commerçant laisser filer un client au motif que ce dernier ne dispose pas d’un document lui permettant d’acheter des effets militaires. Il suffit seulement que le client, pour tromper sa vigilance, lui dise qu’il veut en acheter pour son fils, neveu ou cousin en mission, et le tour est joué. Or, le contexte est tel que la commercialisation des effets militaires (tenues et chaussures) devrait être soumise à une rigoureuse réglementation. Le secteur ne doit pas être laissé entre les seules mains des chasseurs de primes qui, on le sait, ne se fixent souvent aucune limite. C’est pourquoi je souhaite que les autorités secouent le cocotier afin de mettre de l’ordre dans ce secteur qui représente un enjeu important, au regard du contexte sécuritaire qui est le nôtre.

 

Je souhaite que soit comblé le vide juridique dont parle le ministre de la Défense

 

En tout cas, pour moi, le jeu en vaut la chandelle. Car, c’est maintenant que je commence à comprendre pourquoi les hommes armés qui nous attaquent, portent parfois des uniformes militaires. Et chaque fois, il y a une question qui me venait en tête : comment ont-ils pu obtenir ces tenues militaires ? Par endroits, ils ont même eu à commettre des crimes que d’aucuns ont vite fait d’imputer à nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). C’est pourquoi j’invite les uns et les autres à la retenue dans les analyses. Il faut éviter de se laisser aller à des allégations sans fondement et sans le moindre recul. Car, n’oublions pas que les groupes armés terroristes sont ainsi faits qu’ils aiment créer des amalgames. Conscients que la collaboration entre les forces combattantes et les populations peut faire mal, ils font des pieds et des mains pour semer la confusion, espérant ainsi retourner la situation en leur faveur.

Cela dit, et pour revenir à la vente de matériels et d’effets militaires, je souhaite que le mal étant connu, l’on y apporte le remède qui sied. C’est pourquoi je souhaite que soit comblé le vide juridique dont parle le ministre de la Défense afin de mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans la commercialisation des matériels et effets militaires. Et là, je voudrais mettre à contribution l’Assemblée législative de transition (ALT) qui doit y veiller.

 

« Le Fou »


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