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VIDEO DE L’OTAGE FRANÇAIS OLIVIER DUBOIS : Une preuve de vie qui entretient l’espoir


« Je m’appelle Olivier Dubois, enlevé le 8 avril 2021 à Gao par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans ». Tel est le contenu d’une vidéo dans laquelle apparaît l’otage français, qui circule depuis quelques jours sur la toile, sans que l’on ne puisse la dater avec exactitude. Toutefois, à en croire certaines sources généralement bien renseignées, son authenticité ne serait pas en doute. Et si l’homme qui apparaît dans la vidéo est bien le journaliste français enlevé, c’est une preuve de vie qui réjouit légitimement sa famille qui l’a fait savoir et qui entretient d’autant plus l’espoir que cela fait près de onze mois qu’Olivier Dubois est tenu au secret par ses ravisseurs. A telle enseigne que certains se demandaient s’il était toujours en vie. Quant au contenu de la vidéo dans laquelle l’otage français adresse plusieurs messages à ses proches et aux autorités françaises, cela soulève plusieurs questions.  Pourquoi maintenant ? Quel est le message derrière cette vidéo qui n’a sans doute pas pu être tournée encore moins divulguée à l’insu des ravisseurs du journaliste français ? A qui est-il adressé ? Aux autorités de Bamako au moment où la question de la négociation avec les terroristes paraît pour le moins une option sur la table? Au gouvernement français qui est directement interpellé dans l’appel au secours du journaliste ?

 

 

 

On se demande si la guéguerre entre Paris et Bamako, ne compliquera pas plutôt le sort de l’infortuné journaliste

 

 

Autant de questions qui restent,  pour l’instant, sans réponse mais qui interpellent vivement sur le sort du pauvre journaliste. D’autant que la diffusion de cette vidéo intervient au moment où les relations ne sont pas au beau fixe entre Bamako et Paris, dans un contexte de retrait de la force française Barkhane du Mali sur fond de tensions politiques et diplomatiques entre les deux capitales. Et si elle devait être une perche tendue par les ravisseurs dans le but d’ouvrir une brèche pour  d’éventuelles négociations, on se demande si la guéguerre entre Paris et Bamako, ne compliquera pas plutôt le sort de l’infortuné journaliste. Une question d’autant plus justifiée que dans ce contexte de guerre en Ukraine, qui mobilise les énergies de la communauté internationale, on peut se demander si Olivier Dubois reste encore une priorité pour Paris. Même s’il y a des raisons de croire qu’une libération du dernier otage français au Sahel et même dans le monde, après la libération, en octobre 2020, de Sophie Pétronin au Mali, serait pain bénit pour le président Macron, candidat à sa propre succession.  Notamment en  termes de dividendes politiques à la veille de l’élection présidentielle du mois prochain en France. C’est pourquoi aucune éventualité ne devrait  a priori être  écartée, si le timing de la diffusion de cette vidéo devait être tout sauf un hasard. Reste maintenant à espérer que les lignes bougeront pour l’otage français dont la famille ne prie que pour sa libération.

 

 

Au-delà de son statut d’otage, Olivier Dubois apparaît comme un symbole

 

 

 Au-delà d’Olivier Dubois, c’est une interpellation sur le sort de tous ces otages victimes du terrorisme, dont la détention prolongée demeure un véritable calvaire pour leurs familles respectives.  A l’instar des journalistes maliens Hamadoun Nianlibouly et Moussa M’Bana Dicko, eux aussi retenus en otage dans leur pays depuis plusieurs mois. Le premier, journaliste radio, a été kidnappé, il y a un an et demi dans la région de Mopti alors qu’il revenait d’un séjour à Bamako. Le second a été enlevé à son domicile à Douentza dans le Centre du pays et conduit vers une destination inconnue.  Sa famille reste sans nouvelle de lui depuis onze mois. Il appartient aux autorités de Bamako, de travailler aussi à leur libération. Car, au-delà de leurs cas, se pose le problème de la liberté d’expression et surtout d’informer dans des zones à fort défi sécuritaire comme les pays du Sahel. Sans oublier un autre problème : les conditions difficiles et surtout dangereuses dans lesquelles travaillent les Hommes de médias dans ces pays où  la sécurité des journalistes qui osent encore se hasarder sur le terrain, est devenue un défi quotidien. C’est pourquoi, au-delà de son statut d’otage, Olivier Dubois apparaît comme un symbole. Celui de toute une corporation devenue un métier à hauts risques dans le Sahel, dans un contexte difficile d’accès aux sources. Mais une corporation qui ne semble pas vouloir abandonner le noble combat de l’information des populations, un droit fondamental consacré par la Déclaration universelle des droits de l’Homme. 

 

« Le Pays »

 

 


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