HomeA la uneVISITE DE BECHIR EN RUSSIE : Un pied de nez aux Américains

VISITE DE BECHIR EN RUSSIE : Un pied de nez aux Américains


« L’ennemi de mon ennemi est mon ami », dit-on. C’est le message que le président soudanais, Omar-el-Béchir, a voulu envoyer aux Américains à travers la visite qu’il a rendue hier, 23 novembre 2017, à Vladimir Poutine. Et c’est peu dire. Car l’occasion a été belle pour le numéro un des Soudanais, de tirer à boulets rouges sur les Etats-Unis qui, pourtant, viennent de lever certaines sanctions imposées à son pays depuis 1997, soit il y a de cela 20 ans environ. Morceaux choisis : « Nous estimons que ce qui s’est passé avec notre pays (…), c’est aussi le résultat de la politique américaine (…) et nous avons besoin d’être protégés contre les actes agressifs des Etats-Unis », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous sommes contre l’ingérence américaine dans les affaires intérieures des autres pays ». Le décor est donc ainsi planté. Car, Omar-el-Béchir, par ces propos, a choisi de mettre les pieds dans un plat faisandé, convaincu que sa démarche plaira à son hôte Poutine dont on connaît la position vis-à-vis des Américains. En le faisant, le président soudanais doit savoir  tout de même qu’il s’attire davantage la furie des Américains qui n’aiment pas les défis. Pourquoi, en effet, prendre partie dans une guerre des titans ? Ne dit-on pas que quand les éléphants se battent, les fourmis  sont obligées de s’éloigner sous peine de se faire écraser ? Certes, on savait qu’Omar-el-Béchir n’était pas en odeur de sainteté  avec les Américains, mais avait-il besoin de s’offrir en spectacle en fanfaronnant aux côtés d’un Poutine qui est tout sauf un démocrate ?

En choisissant d’aller se pavaner en Russie, Omar-el-Béchir est rassuré que rien ne lui arrivera

Mais que voulez-vous ? Ceux qui se ressemblent s’assemblent, a-t-on coutume de dire. Vladimir Poutine se moque du respect des droits de l’Homme dans son pays. Il en est de même pour Omar-el-Béchir qui, d’ailleurs, est sous le coup de deux mandats d’arrêts internationaux, contre lui émis par la Cour pénale internationale (CPI) en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour où ont  péri près de 330 000 personnes, selon les Nations unies. Certes, depuis lors, Béchir continue de voyager, mais il choisit ses destinations. Il sait où mettre les pieds. On se rappelle encore sa mésaventure, en juin 2015, en Afrique du Sud où la Justice, n’eût été la maestria du président Jacob Zuma, lui aurait mis le grappin dessus. En choisissant donc d’aller se pavaner en Russie, Omar-el-Béchir est rassuré que rien ne lui arrivera, la Justice dans ce pays-là ne prenant en compte que la volonté du prince régnant.

B.O


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