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VISITE DU PRESIDENT PAUL-HENRI SANDAOGO DAMIBA AU NIGER  : Une virée qui vaut son pesant d’or


Après le Mali et la Côte d’Ivoire, le président du Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est rendu hier, 11 septembre 2022, au Niger. Avec son homologue nigérien, il a eu une séance de travail sur la question sécuritaire. Il s’est agi, pour les chefs d’Etat des deux pays, d’apprécier la situation sécuritaire et de trouver les meilleures stratégies pour coordonner au mieux, selon les termes de la présidence du Faso, la traque contre les groupes armés qui attaquent et traversent la frontière commune aux deux Etats. Et en attendant de voir émerger une stratégie pour réduire la voilure de l’hydre terroriste, on peut dire que cette visite du président Damiba au Niger, vaut son pesant d’or. En effet, le Burkina traverse aujourd’hui la plus sombre période de son histoire à cause des attaques terroristes récurrentes avec leur lot de blessés et de morts. Pas plus tard que le 5 septembre dernier, un bus transportant des enfants et des femmes dans un convoi qui se rendait dans la capitale en provenance de Dori, a sauté sur une mine, faisait 35 morts et 37 blessés. C’est dire si le président Damiba ne peut se payer le luxe de continuer à admirer les lambris dorés du palais de Kosyam. Il est donc légitime que le chef de l’Etat dont le bilan de 5 mois, notamment sur la situation sécuritaire, semble n’avoir pas convaincu la majorité des Burkinabè, aille à la recherche de solutions. Et quoi que l’on dise, le Niger se présente aujourd’hui comme le pays qui se défend le mieux dans ces trois principaux pays du Sahel (Burkina, Niger, Mali) face à la nébuleuse islamiste. Sans tambour ni trompette, le président Mohamed Bazoum a pu contenir un tant soit peu les assauts terroristes, contrairement à ses homologues du Burkina et du Mali qui donnent l’impression de faire plus dans la Com. En tout cas, la dégradation de la situation sécuritaire dans les deux pays, contredit les discours officiels et ceux véhiculés par les soutiens des deux putschistes.

 

Le  président Damiba sait que le peuple le jugera sur le nombre de mètres carrés reconquis

 

Cela dit, la démarche du président Damiba est à saluer car, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le Burkina a besoin d’un nouveau souffle dans la traque contre les groupes armés qui contrôlent plus de 40% de son territoire. Et ces visites tous azimuts donnent à penser que le président Damiba a pris la pleine mesure du péril. Et si tel est le cas, c’est tant mieux ! Car, même l’aveugle sait que le Burkina souffre le martyre et ce depuis 2016.  Et comme le dit l’adage, « aux grands maux les grands remèdes ». Le  pays des Hommes intègres  est si malade qu’il faille de grands remèdes pour éviter que son pronostic vital ne soit engagé. Et si c’est ce qui fait courir tant le soldat Damiba, on ne peut que l’y encourager. Car, il faut bien le dire, bien des Burkinabè commencent à s’interroger sur les capacités réelles du lieutenant-colonel Damiba et de son gouvernement à faire face à la horde terroriste.  En tout cas, la prise de certaines localités telles que les Banwa, a fini par convaincre certains Burkinabè de la fragilité de leur système sécuritaire. Cela dit, on se demande dans quelle ambiance et dans quel état d’esprit les échanges entre Damiba et Bazoum se sont déroulés quand on sait l’aversion du second pour les coups d’Etat. C’est peut-être pour ne pas mettre son hôte mal à l’aise, que Damiba s’est, pour la première fois, débarrassé de son treillis pour enfiler une tenue civile qui s’apparente à un abacost, autrefois tenue officielle sous l’ère Mobutu, pour valoriser la culture zaïroise. Mais si cette invite peut contribuer à renforcer la lutte contre le terrorisme transfrontalier, c’est tant mieux. En tout état de cause, le président Damiba sait que le peuple qui s’impatiente, ne le jugera pas, au terme de la transition, sur les tenues qu’il aura portées durant ses visites officielles, mais plutôt sur le nombre de mètres carrés reconquis et celui de déplacés internes qui auront regagné leurs localités d’origine.

 

  

Dabadi ZOUMBARA

 


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