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ACCEPTATION DE LA MAIN TENDUE DE ADO


L’heure est vraisemblablement à l’apaisement en Côte d’Ivoire. C’est le moins que l’on puisse  dire! En effet, moins de quarante-huit heures après le discours du président réélu, Alassane Dramane Ouattara (ADO), qui a tendu la main  à l’opposition, on assiste à un changement de ton. L’ex-président Henri Konan Bédié (HKB), son aîné, comme il aime à l’appeler, qui fut aussi son allié d’hier, s’est dit disposé au dialogue. Mieux, les deux hommes se sont rencontrés hier et ont promis d’agir dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Comment ne pas saluer cette disposition d’esprit des uns et des autres à privilégier le dialogue pour une paix véritable et durable en Côte d’Ivoire ? Surtout quand on sait que les violences qui ont émaillé le processus électoral,  ont laissé des dizaines de cadavres sur le carreau. Tout ça pour ça, est–on tenté de s’interroger ?  En tout cas, c’est tant mieux si les uns et les autres ont accepté de mettre de l’eau dans leur vin et ce, dans l’intérêt  supérieur du peuple ivoirien qui a longtemps souffert le martyre à cause des turpitudes de sa classe politique. En témoigne la crise post-électorale de 2010-2011, qui a coûté la vie à plus de 3000 personnes et fait des dizaines de milliers de déplacés.

 

Au regard de la fracture qui caractérise la société ivoirienne, le dialogue se doit d’être inclusif

 

Cela dit, en attendant de connaître les contours du dialogue qui se dessine, il y a lieu d’appeler les différents acteurs à la sincérité et à la franchise. Car, très souvent, c’est ce qui manque aux hommes politiques qui aiment négocier, le couteau dans le dos. Certes, il est vrai qu’au regard de la fracture qui caractérise la société ivoirienne, le dialogue que tous appellent de leurs vœux, se  doit d’être inclusif. Mais certains des préalables posés par le PDCI/RDA risquent de se heurter à un refus de la part du pouvoir. On peut, en effet, comprendre que les autorités ivoiriennes accèdent à certaines revendications en levant le blocus autour des résidences de tous les leaders politiques et en permettant un fonctionnement et un accès normal aux locaux des partis de l’opposition. Mais de là à exiger comme préalable, l’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre des responsables et militants de l’opposition, c’est fort de café ! Car, dans un Etat de droit, rien ne doit arrêter une machine judiciaire en marche.  Cela est  connu au nom du sacré-saint principe de la séparation des  pouvoirs. Tout au plus, l’opposition peut-elle exiger du président ADO, qu’il use de son pouvoir discrétionnaire pour grâcier ses militants au cas où ceux-ci viendraient à être condamnés. Quoi qu’il en soit, le plus grand gagnant dans cette situation, c’est sans doute ADO qui étrenne officiellement son troisième mandat.

 

B.O

 


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