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ADMINISTRATION PUBLIQUE


Je voudrais, cette semaine, aborder un sujet qui me paraît très important. Il s’agit du respect de la hiérarchie dans l’Administration publique burkinabè. Je décide d’en parler parce que le constat que je fais, est alarmant. L’autorité de la hiérarchie est très souvent bafouée au sein de l’Administration publique. Pour quelle raison ? Je ne sais pas trop. Seulement, j’ai déjà vu des agents contester l’autorité de leur premier responsable au motif que celui-ci ne peut rien leur faire ou est de loin, leur cadet. Et cela se constate pratiquement au sein de tous les corps : infirmiers, enseignants, administratifs, journalistes, etc. Il en est de même pour les paramilitaires où la discipline, depuis longtemps, a aussi foutu le camp si fait que l’on voit des policiers, des agents des eaux et forêts ou des douaniers en faire à leur tête. Même l’armée qui est connue pour être une institution où la rigueur devrait être de mise, n’y échappe pas puisqu’il ressort qu’il y a des soldats qui tiennent tête à leur chef. Mais je ne vais pas trop m’attarder sur l’armée, pour la simple raison que je ne connais pas grand-chose de son fonctionnement interne en dehors de ce que je vois et de ce que l’on me rapporte. Mais je reviens à l’Administration publique, de façon générale, pour dire qu’elle est mal en point. Tout se passe, en effet, comme si certains, depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014, se croient tout permis. Car, non seulement ils ne partent au travail que quand ils veulent, mais aussi ils n’acceptent pas qu’on leur fasse des reproches. Ils n’écoutent personne et quand leur hiérarchie leur demande un travail, ils répondent en ces termes : « Je ne peux pas. Tu vas me faire quoi ? ». Mais quand vient la fin du mois, ces travailleurs indélicats et insoumis sont les premiers à courir en banque pour toucher leur salaire. Voyez-vous ? On ne peut pas continuer ainsi. On ne peut pas payer des gens à ne rien faire.

Au plus haut sommet de l’Etat, il faut qu’on fasse preuve d’autorité

 

Il y a tellement de jeunes qui cherchent du travail que l’on ne saurait s’accommoder de paresseux ni de « tricheurs », au motif qu’ils sont des doyens. C’est en cela que j’admire personnellement le secteur privé où de telles choses ne sont pas tolérées. Le moindre faux pas est sévèrement sanctionné et si tu récidives, on te vire. Et tu n’auras à t’en prendre qu’à toi-même. En tout cas, je souhaite que les autorités prennent le problème à bras-le-corps et qu’elles mettent un point d’honneur à instaurer l’ordre au sein de notre Administration publique qui, en sus, est réputée pour être très corrompue. C’est pour cela que j’admire les pays développés où les arrivées et les départs de chaque agent au service, sont automatiquement enregistrés. Ce qui permet un état des lieux facile  de l’assiduité et de la ponctualité des agents, à la fin du mois. Mais chez nous, il y a des gens qui peuvent vous taper deux semaines voire un mois sans se présenter au service et il n’y a rien. Mieux, ils font souvent partie de ceux-là que l’on décore pour services rendus à la Nation. Peut-on se développer dans ces conditions ? Assurément, non ! Si le Rwanda fait aujourd’hui partie des pays les plus respectés sur le continent, c’est à cause de l’attachement de ses fils et filles au travail. Si fait qu’un demi-siècle après le génocide, il a surclassé bien des pays en Afrique, en termes de progrès socio-économiques. Donc, réveillons-nous ! Car, le chemin est encore long. Mais je reconnais qu’au plus haut sommet de l’Etat, il faut qu’on fasse preuve d’autorité. On ne peut pas regarder et laisser faire. Je n’imagine pas cette pagaille du temps du président Thomas Sankara qui descendait, de façon inopinée, dans les services de l’Administration publique et qui, de cette façon, imposait de la rectitude aux agents. Peut-on encore le faire aujourd’hui ? Question à mille tiroirs.

« Le Fou »


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