HomeA la uneBASSIAKA DAO, PRESIDENT DE LA CPF:  « Pour qu’un peuple vive, il faut qu’il arrive à se nourrir de sa propre production »

BASSIAKA DAO, PRESIDENT DE LA CPF:  « Pour qu’un peuple vive, il faut qu’il arrive à se nourrir de sa propre production »


Les activités entrant dans le cadre de la 21e édition de la Journée nationale du paysan (JNP) ont débuté hier 25 avril 2019 à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest. Pendant 72 heures, paysans,  autorités administratives et décideurs politiques échangeront à bâtons rompus autour des problèmes de l’agriculture burkinabè.  Cette édition qui a pour thème : «   Défi de la sécurité alimentaire dans un contexte d’insécurité : Quelles stratégies d’accompagnement des exploitations agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques », est placée sous le patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à qui les paysans vont exposer directement leurs préoccupations, le 27 avril prochain.

 

La 21e édition de la JNP bat son plein depuis le 25 avril dernier à Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest.  En attendant de rencontrer le président du Faso, les participants venus des 13 régions du Burkina Faso apportent leurs contributions dans le cadre d’un forum et des ateliers sectoriels organisés à cet effet.  Pour eux, les choses commencent à bouger dans la mesure où certains cris du cœur des paysans ont été entendus par les décideurs. « Depuis 21 ans, nous réfléchissons et mettons ensemble des actions concrètes.  Cela veut dire que l’appréciation que nous avons de la JNP, est positive.  Si nous continuons à organiser la JNP, cela veut dire que la performance et la durabilité dans la concertation entre les décideurs politiques et les acteurs de terrain que nous sommes, est positive.  C’est en ce sens que j’apprécie cette journée qui permet aux sans- voix de s’exprimer devant les décideurs politiques et de leur proposer des solutions idoines, qui peuvent nous sortir de cette ornière dans laquelle nous sommes embourbés. Assurer la sécurité alimentaire dans un contexte d’insécurité, c’est une réalité que le Burkina vit. ( …) Des recommandations formulées au cours des précédentes JNP, nous avons quelques résultats.  Nous avons recommandé au gouvernement d’accompagner et de créer la Banque agricole du Faso. Aujourd’hui, c’est une réalité parce que la banque est fonctionnelle. Nous avons demandé l’élaboration d’une loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et halieutique avec les décrets d’application. Ce sont des recommandations qui ont été mises en œuvre.   Comment assurer la sécurité alimentaire dans un contexte d’insécurité parce que   pour qu’un peuple vive, il faut qu’il arrive à se nourrir de sa propre production », a déclaré Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF).Cette première journée sera marquée par un forum et des ateliers sectoriels. Il s’agit des ateliers des sous-secteurs environnement, agriculture, élevage, eau et pèche. Ces cadres de réflexion permettront aux participants de discuter à bâtons rompus en vue de formuler des recommandations.Signalons que le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, était aux côtés de celui de l’Agriculture et des aménagements Hydro-agricoles, Salif Ouédraogo, à la cérémonie d’ouverture des travaux. Malgré ses potentialités, a-t-il relevé, l’agriculture burkinabè est handicapée par de nombreux facteurs.  Il s’agit, entre autres, des aléas climatiques, de la volatilité des prix des produits agricoles, des attaques parasitaires, de la non-maîtrise des itinéraires techniques de production, de la faible mécanisation, de l’insuffisance des financements.  Et ces préoccupations seront débattues au cours de cette 21e édition de la JNP. Mais qu’à cela ne tienne, a rassuré le ministre Salif Ouédraogo, le gouvernement burkinabè travaillera à trouver des solutions aux préoccupations des producteurs.  Et des actions ont déjà été menées dans ce sens.  « Les pistes de transformation structurelle de l’économie agricole burkinabè sont tracées par le Plan national de développement économique et social (PNDES) qui entend « développer durablement un secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique productif et résilient, davantage orienté vers le marché et basé sur les principes de développement durable», a-t-il dit avant d’ajouter : «  Dans cette dynamique, les principales actions menées portent sur la mise à disposition d’intrants et équipements de production, l’appui à la structuration des producteurs en sociétés coopératives, la mise en place des Services fonciers ruraux (SFR), l’aménagement de périmètres irrigués, d’espaces pastoraux, halieutiques et forestiers, ainsi que l’appui-conseil aux producteurs. Le lancement de la Banque agricole du Faso par Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, en fin mars dernier, répond au souci de garantir le financement des activités agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques. L’adoption du Code des investissements agro-sylvo-pastoraux, halieutiques et fauniques s’explique par la nécessité de créer des conditions favorables à l’entrepreneuriat rural. Plusieurs projets et programmes de développement sont élaborés et mis en œuvre par l’Etat et ses partenaires dans le domaine agricole, pastoral, forestier et hydraulique avec pour ambitions l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le renforcement de la résilience des populations et l’accroissement des revenus des ménages».

 

Issa SIGUIRE

 

 

 

 

 

 

 

               


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