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BLANCHIMENT DE CAPITAUX


Le 5 novembre 2019, a eu lieu, à Ouagadougou, un forum national pour la dissémination des résultats et du plan d’action de l’Evaluation nationale des risques (ENR) de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Le forum a été organisé par le ministère de l’Economie, des finances et du développement à travers la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

 

Le constat général qui se dégage de l’Evaluation nationale des risques (ENR) qui a couvert la période de 2009 à 2016 est que « le risque de blanchiment de capitaux auquel le Burkina est confronté, est élevé, résultant d’un niveau de menace élevé et d’un niveau de vulnérabilité moyennement élevé, en relation étroite avec une faible capacité nationale à lutter contre le phénomène ». S’agissant du financement du terrorisme, pour la même période couverte, le niveau du risque au niveau national est « moyennement élevé » du fait d’une menace globale élevée, imputable aux fortes pressions à la frontière  « Nord » du pays. Le Burkina Faso présente un niveau de vulnérabilité « moyennement élevé » au financement du terrorisme. Ces propos sont du ministre de la Justice, René Bagoro, représentant le Premier ministre, lors de la cérémonie d’ouverture du forum national pour la dissémination des résultats et du plan d’action de l’Evaluation nationale des risques (ENR) de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Le ministre va plus loin en annonçant qu’au regard de l’évolution des faits, il est certain que les données actuelles se sont dégradées pour la plupart, surtout en ce qui concerne le financement du terrorisme. De ce fait, a-t-il ajouté, « ces résultats nous interpellent tous en tant que patriotes de ce pays et en tant qu’acteurs évoluant dans les domaines de la criminalité financière ». Le ministre Bagoro a poursuivi, en incitant les uns et les autres à œuvrer à éradiquer le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme « pour notre survie et surtout pour celle de la génération future ». En tout cas, il a assuré que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour mettre à la disposition des acteurs impliqués dans cette lutte, les moyens financiers et logistiques nécessaires à la réalisation des actions prioritaires définies.  Embouchant la même trompette, la ministre déléguée en charge du budget, Clémence Yaka, représentant le ministre de l’Economie, a insinué que « dans un contexte de rareté des ressources et dans un souci de rationalisation des moyens, une telle démarche qui augure de meilleurs résultats, est la mieux appropriée dans les choix politiques de développement ». Elle a aussi indiqué que dans le combat contre la criminalité financière, le ministère de l’Economie, des finances et du développement agit en tandem avec les autres départements ministériels, principalement les ministères en charge respectivement de la Justice et de la Sécurité.  Les participants à ce forum  sont composés de délégations ministérielles, des gouverneurs de région, des membres du Secrétariat permanent de l’ENR, des membres du Comité national de coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, des membres des groupes techniques de l’ENR, des représentants des tribunaux de grande instance, des représentants du secteur privé et de la société civile, des représentants des institutions régionales et des partenaires techniques et financiers.  Par ailleurs, Robert Tondé, Coordonnateur du Secrétariat permanent pour l’évaluation des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme a confié que les sources du blanchiment de capitaux sont la corruption et la fraude. Il a aussi ajouté qu’au Burkina Faso, les sources de blanchiment de capitaux se situent dans le domaine de l’immobilier et du détournement de deniers publics.

 

Françoise DEMBELE

 

Des concepts de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme

 

– Le blanchiment de capitaux (BC) consiste à dissimuler la provenance de produits d’origine délictuelle ou criminelle pour en masquer l’origine illégale. Ce processus permet au criminel de profiter de ses fruits tout en protégeant leur source

– Le financement du terrorisme (FT)  consiste à réunir des fonds pour la réalisation d’activités terroristes ou à fournir un soutien financier ou quelconque à des groupes ou entités terroristes ou à des terroristes individuels pour la commission d’actes terroristes

– La menace désigne un danger qui existe dans l’environnement d’un système, indépendamment de celui-ci. Dans le cas du BC/FT, la menace représente la fréquence des infractions sous-jacentes qui génèrent des produits illicites (fraudes fiscales, corruption, évasion fiscale, trafic de drogue, détournements de deniers publics) dans le pays. – La vulnérabilité est une faiblesse du système qui le rend sensible à une menace. Dans le cas du BC/FT, la vulnérabilité représente les faiblesses, lacunes ou insuffisances des systèmes financiers ou des méthodes de travail des autorités de poursuite ou de répression du pays.

– Le risque de BC/FT est la probabilité qu’une menace particulière puisse exploiter une vulnérabilité donnée du système

 

Source : Dossier de presse

 


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