HomeA la uneBRONCA AUTOUR DE LA CONSTRUCTION DU CHU A KUA

BRONCA AUTOUR DE LA CONSTRUCTION DU CHU A KUA


Les débats continuent de faire rage sur le choix de la forêt de Kua comme site devant abriter le futur Centre hospitalier universitaire (CHU) dont la construction sera entièrement financée par la République populaire de Chine, du moins si l’on en croit les promesses faites par l’Empire du Milieu au lendemain du rétablissement de nos relations diplomatiques. Ces débats se sont même corsés en raison des positions tranchées des uns et des autres, c’est-à-dire de ceux qui sont favorables à l’érection de l’infrastructure de santé sur le site objet de controverse pour désengorger l’hôpital Souro Sanon, trop vieux et trop à l’étroit au centre-ville de Bobo-Dioulasso,  et de ceux qui sont défavorables parce que le projet détruirait la foresterie urbaine de notre capitale économique pourtant très utile en ce qu’elle améliorerait la qualité de l’air et du micro-climat au grand bonheur des populations qui y vivent. On peut raisonnablement douter de la bonne foi des différents acteurs d’autant que l’étude sur l’impact environnemental et social du projet, est toujours en cours, et, à moins de vouloir discuter sur le sexe des anges, on ne peut pas a priori spéculer sur une éventuelle pollution ou non d’une nappe aquifère dont on n’est même pas encore sûr de l’existence sur le site à problème. On a encore en mémoire l’argument spécieux de pollution de la nappe phréatique qui avait été brandi, il y a quelques années par certains activistes de la société civile pour refuser l’implantation des cimenteries CIMASSO à Nasso et CIMFASO sur la route de Bama, alors que les résultats de toutes les études menées dans le cadre de l’édification de ces unités industrielles, dans ces zones, avaient fini par démontrer le contraire.

 

Tout ce jeu de ping-pong aurait été  amusant s’il n’y avait pas un enjeu de taille

 

Même la construction de l’hôpital de référence qui fait l’objet de polémique, avait été refusée par des OSC sur le site initial de Belleville (quartier ouest de Bobo) en 2017 au motif que là-bas aussi, le bassin versant des eaux souterraines allait être souillé par les résidus médicamenteux provenant du CHU, alors que l’étude y afférente avait révélé que le site en question était distant de plus de 3 kilomètres du périmètre de protection rapprochée de la nappe libre. Des tentatives de délocalisation vers les villages de Borodougou, de Nasso et de Banankélédaga, ont toutes été vaines parce qu’il s’est trouvé des leaders d’opinions dans la région pour, à chaque fois, torpiller le projet. La décision du Conseil municipal de Bobo de déclasser une partie de la forêt de Kua pour en faire le site définitif, ne pouvait pas non plus, évidemment, passer comme une lettre à la poste, d’autant que ceux qui y sont farouchement opposés estiment qu’on peut habiller Paul sans déshabiller Pierre en choisissant un site moins boisé afin de préserver les arbres et les arbustes qui  pourraient en faire les frais.  En tout état de cause, tout ce jeu de ping-pong et de ‘’tak-tim-tacké’’ entre adversaires politiques qui, au demeurant, se connaissent bien, aurait été amusant s’il n’y avait pas un enjeu de taille, celui de la réalisation d’une infrastructure de première importance pour tout le Burkina. En tout état de cause, si la polémique autour de l’ouvrage va en se renforçant comme c’est la tendance actuellement, il appartiendra au parti au pouvoir de se raviser et de lâcher du lest en cherchant un autre site, même si, au regard des péripéties antérieures, on est bien fondé à se demander s’il en existera un de consensuel, à Bobo-Dioulasso et alentours.

 Sidzabda


Comments
  • “…..A Kua, la métaphore de l’arbre qui ne doit pas cacher la forêt n’a jamais été aussi édifiante. A bon entendeur…”
    “….Au demeurant, il y va aujourd’hui de l’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso comme de nombreux projets emblématiques du pays, il y a quelques années. La farouche opposition, dont a fait l’objet la construction du grand marché de Ouagadougou sous la révolution, le projet ZACA en 2001, plus récemment la maison de la Culture de Bobo-Dioulasso, ne fait pas moins de ces infrastructures, des vitrines du pays. Que ce soit à Kua ou ailleurs, l’hôpital de référence de Bobo-Dioulasso, fruit de l’amitié sino-burkinabè, fera la fierté de toutes les composantes sociopolitiques du pays.
    Il est donc plus qu’urgent pour les activistes de tous bords, d’abandonner ce débat sur le sexe des anges, de faire confiance au gouvernement pour décider sereinement de la marche à suivre, si l’on ne veut pas tomber dans l’Etat de nature de Hobbes. A Kua, la métaphore de l’arbre qui ne doit pas cacher la forêt n’a jamais été aussi édifiante. A bon entendeur…
    Je voulais m’assurer que ma comprehension de son français trop GROS pour moi est bonne !
    Est ce que tout ceci c’est pour conclure que le débat est sans objet, que construire ce dit hopital de référence sur le site de KUA ne derange point?
    Humblement je pense que si ailleurs on a il est prétendu qu’il a fallu caser des oufs pour faire l’omellette que chacun est fier de consommer, je ne suis point d’avis avec surtout certains exemples choisis par l’auteur qui ne sont que mal à propos (ZACA, Maison de la culture à Bobo etc.).
    Ces vitrines dont l’auteur parle ne saurait être le cas de ce fameurx hopital de référence qui va provoquer dans le futur, “trop de malheurs” pour que nous laissons faire aujourd’hui.
    Ceux qui veulent les vitrines n’ont qu’à les garder pour eux; mais les peulples ont besoin du simple “bien-être” que leur procure DAMA NATURE aux artifices, aux vitrines qui ne vous (surtout aux générations à venir c’st-à-dire à la postérité), ne renverront que la hideuse IMAGE de cet égoisme dont certains de la génération actuelle sont capables et excellent par leurs actes si cupides.

    “….En tout état de cause, tout ce jeu de ping-pong et de ‘’tak-tim-tacké’’ entre adversaires politiques qui, au demeurant, se connaissent bien, aurait été amusant s’il n’y avait pas un enjeu de taille, celui de la réalisation d’une infrastructure de première importance pour tout le Burkina. En tout état de cause, si la polémique autour de l’ouvrage va en se renforçant comme c’est la tendance actuellement, il appartiendra au parti au pouvoir de se raviser et de lâcher du lest en cherchant un autre site, même si, au regard des péripéties antérieures, on est bien fondé à se demander s’il en existera un de consensuel, à Bobo-Dioulasso et alentours….”
    Je pense qu’il existe bel et bien des nombreux SITES PLUS APPROPRIES et très potentiels pour accueillir l’infrastructure envisagée.
    Mieux, que ces sites potentiels peuvent permettre de faire des omellettes sans casser des oeufs.
    En envisageant les choses bien sereinement, nous pouvons faire merveille en preservant les acquis de notre NATURE, de notre si CHER ENVIRONNEMENT DE VIE.
    Parce que ce qui est le plus cher acquis que nous puissions avoir, c’est ce que la nature nous offre, nous met à notre disposition.
    A ce propos, je puisse affirmer que le site de KUA, est dégradé par rapport à son état d’il y a certainement une vingtaine d’années en arrière; je dirai plus même sans risque de me tromper, que cette dégradation ira en s’accentuant si rien est fait pour l’arrêter.
    MAIS JUSTEMENT CE QUE NOUS SOMMES ENTRAIN DE DEFENDRE ACTUELLEMENT, C’EST CETTE PRATIQUE CUPIDE A CIEL OUVERT QUE L’ON VEUT NOUS FAIRE ADMETTRE.
    Le site je ne considère même pas son aspect de FORET CLASSEE ; car il n’a pas été forêt classée pour servir les populations à l’époque de son classement; mais cela était pour servir des intérêts coloniaux.
    Je mets ma main au feu, que ce qui se trame sous nos YEUX EST LA REPLIQUE DE CE CLASSEMENT D’UNE AUTRE EPOQUE SI NOUS PRENONS PAS GARDE.
    Mais, cette pratique sera plus nocive car compromettante pour la postérité que le classement colonial français pour approvisionner en bois pour le RAIL de cette époque.
    NB: J’ai juxtaposé les commentaires de deux reflexions dont la première était faite dans SIGWAYA pour la gouverne des lecteurs.

    28 mai 2019

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