CAN GUINEE EQUATORIALE 2015 : Mauvaise entame des Etalons

La 30^e édition de la biennale du football africain a pris son envol le samedi 17 janvier 2015 dans un stade de Bata en Guinée Equatoriale aux couleurs rouges de l’équipe nationale du pays, le Nzalang national. A la suite d’un cérémonial d’ouverture bien orchestré en présence du président de la Guinée Equatoriale, Theodoro Obiang Nguema et de son homologue du Congo, Denis Sassou Nguesso, le Nzalang national et les Diables rouges ont fait jeu égal de 1 but partout avant que les Panthères ne viennent dominer les Etalons par 2 buts à 0.

 

La chevauchée des Etalons débute mal à cette 30^e CAN Guinée Equatoriale 2015. Favorite du groupe A et figurant parmi celles de la compétition pour avoir été vice-championne d’Afrique 2013, l’équipe nationale du Burkina a été stoppée d’entrée par celle du Gabon par la marque de 2 buts à 0. Une victoire bien méritée sur l’ensemble de la partie par les Panthères qui ont su tactiquement jouer leur partition face à « des Etalons » qui semblaient ne pas pouvoir supporter la lourde responsabilité qui pèse sur eux pour son rang à la dernière CAN mais, aussi le fait que le champion d’Afrique en titre, le Nigeria est absent. Pourtant, ce sont les Burkinabè qui donnent l’impression d’avoir beaucoup plus envie en allumant les premières véritables brèches à la 11^e mn avec Bertrand Traoré dont la frappe est repoussée par le gardien des Panthères, Didier Ovono qui a d’ailleurs été bon sur l’ensemble de la partie. Ce fut par la suite, Jonathan Pitroïpa qui, suite à une offensive à la 18^e mn, récupère le ballon, devance le gardien Didier Ovono sortit pour anticiper mais, ne parvient pas à ajuster son centre et à la récupération, les Gabonais amorcent un contre payant puisqu’à la réception, c’est le capitaine et attaquant Pierre Emerick Aubameyang qui parvient à s’en sortir au milieu d’une défense burkinabè avant de voir sa frappe repoussée par le gardien Moussa Germain et toujours à l’affût, le même Aubameyang revient sur un autre shoot qui se retrouve dans les filets. Déjà sur ce but, les Etalons ont montré des insuffisances et du laxisme en défense parce qu’on ne peut pas comprendre qu’un attaquant puisse se permettre deux frappes de suite au cœur d’un axe central où les joueurs burkinabè ne parviennent pas à s’imposer mais, plutôt à admirer le talent d’un adversaire.

 

Les Etalons ont manqué de rigueur tactique

 

Bien en place tactiquement à travers un bon quadrillement du terrain, les Panthères avaient la maîtrise du milieu de terrain où Ibrahim Didier Ndong coordonnait le jeu et des joueurs de couloirs tels que Frédéric Wagha Bulot et Pierre Emerick Aubameyang qui ont parfois mis en difficulté les défenseurs burkinabè. Et sur la première période de la rencontre, les burkinabè ont beaucoup plus laissé l’initiative du jeu aux Gabonais en étant timides avec des passes et des relances souvent approximatives. Le défenseur gauche, Narcisse Bambara a montré des signes de crispation avec des dégagements régulièrement dans le décor. L’enjeu d’une première sortie à une CAN a tout simplement pris le dessus sur ce garçon qui n’a pas trouvé ses repères. Les ratées surtout sur les actions de but, les Etalons en ont eu sans pouvoir être malheureusement réalistes. Ils donnaient l’impression d’être dépassés par l’enjeu ou ont voulu avoir un peu trop de respect pour leurs adversaires. Jonathan Pitroïpa qui échouent dans au moins quatre face-à-face avec le gardien de but, Didier Ovono ou encore Alain Traoré dont pratiquement toutes les frappes étaient dans le décor en dehors de ce coup franc repoussé par le gardien. Il y avait par moment des gestes de débutants et si ce n’est pas le cas, ce sont des signes d’impuissance physique, de manque de compétition voire d’une fin de règne. Ce qui est évident, l’équipe burkinabè n’était pas à la hauteur dans le rythme du jeu même si, comme le disent certains, elle aurait pu mener au score lors de la première partie. Mais, le football réussit aussi aux formations opportunistes, mieux organisées tactiquement avec de l’engagement et à ce niveau, les Etalons manquaient de rigueur dans l’entre jeu et surtout en défense parce que le 2^e but gabonais en est une illustration puisque sur le centre venu de la droite en plein cœur de la défense burkinabè, Malik Evouna n’a aucune peine à rabattre le ballon de la tête pour tromper Moussa Germain Sanou. Les Etalons ont certes fait une bien meilleure deuxième partie avec un Bertrand Traoré qui s’est montré dans l’ensemble à la hauteur mais, cela n’a pas suffi pour mettre en difficulté les Panthères dont le gardien Didier Ovono a été le véritable dernier rempart. Paul Put et ses poulains doivent vite se remettre en cause puisqu’ils n’ont plus droit à l’erreur lors de leur deuxième sortie s’ils veulent poursuivre la compétition.

 

Antoine BATTIONO (envoyé spécial)

 

 

 

 

 

Le match de certains acteurs

A l’issue de la rencontre, certains acteurs se sont prêtés aux questions des journalistes. Ils ont ainsi livré leurs explications sur le match.

 

Paul Put (entraîneur des Etalons)

 

« Nous avons joué avec la malchance »

 

« Nous avons dominé la première partie et nous nous sommes créés des occasions à 100% nettes de but malheureusement, le gardien Didier Ovono était très fort en permettant au Gabon d’engranger des points. Mais, c’est aussi ça le football. Au cours de la deuxième période, nous avons essayé de poursuivre mais, nous avons joué avec la malchance. Le prochain match est capital pour nous et allons le considérer comme le plus important du premier tour. Ce sera à nous de prouver si nous voulons nous qualifier et cela nous oblige à gagner le deuxième match ».

 

Charles Kaboré (milieu et capitaine des Etalons)

 

« C’est une déception pour nous »

 

« Notre état d’esprit est de nous motiver après cette défaite et faire le dos rond. Les équipes que nous avons déjà battues ne sont pas mortes puisqu’elles vivent. C’est une déception pour nous de perdre ce match où nous avons eu de nombreuses occasions mais, nous avons seulement manqué de baraka et de vista devant les buts adverses. Rien n’est perdu et nous devons nous remobiliser puisqu’il reste encore deux matchs ».

 

Moussa Germain Sanou (gardien des Etalons)

 

« Nous n’avons pas su jouer comme d’habitude »

 

« L’entame a été difficile pour nous mais, nous avons su récupérer et vers la fin de la première partie, nous avons eu des difficultés puisque nous n’avons pas pu jouer comme nous avons l’habitude de le faire. Le Gabon a été plus réaliste que nous avec un Didier Ovono qui a fait un très bon match mais, la compétition n’est pas encore finie. Nous allons nous reposer et bien travailler pour aborder les autres matchs avec la meilleure manière possible. Nous n’allons pas tout remettre en cause même si ça n’a pas marché pour notre première sortie ».

 

Aristide Bancé (attaquant des Etalons)

 

« Nous avons le mental et les qualités pour rebondir »

 

« Nous avons perdu certes mais, nous avons eu beaucoup d’occasions et même mener le jeu. Mais les Gabonais ont gagné. En football aujourd’hui, quand tu marques en premier, tu as un certain avantage. Les Gabonais ont mieux géré le match en faisant circuler le ballon et nous courions derrière un but avant d’encaisser un deuxième. Nous avons le mental et les qualités pour rebondir. Dans notre groupe, nous croyons que cela est possible ».

 

Pierre Emerick Aubameyang (attaquant et capitaine des Panthères)

 

« Nous avons bien joué le coup »

 

« Cette victoire a été possible parce que nous avons su mettre les ingrédients nécessaires en construisant bien nos actions même si nous aurions pu faire plus. Mais, nous avons bien joué le coup sur les dernières passes que ce soit avec Levy Clément Madinda ou Frédéric Bulot. Nous avons tout simplement joué notre football et quand nous arrivons à le faire, nous mettons en difficulté notre adversaire et c’est ce qui nous a permis de gagner ».

 

Propos recueillis par A.B (envoyé spécial)