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CAUTION DES CANDIDATS A L’ELECTION DU PRESIDENT DU FASO  


J’étais devant une gargote à la recherche de ma pitance quotidienne, au moment où la conversation y battait son plein. M’approchant de plus près en tendant une oreille attentive, j’entendis une voix indiscrète lancer cette phrase. « Mon oncle Luc Marius Ibriga, Contrôleur général d’Etat de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), veut que les candidats à l’élection du président du Faso, justifient la provenance des 25 millions de F CFA que chacun d’entre eux, a versés comme caution. » Cette phrase a fait sursauter le Fou que je suis. En temps normal, je ne m’intéresse  pas à la chose politique mais là, j’avoue franchement que j’ai applaudi des deux mains. Car, il ne fait l’ombre d’un doute que cette initiative participe à la transparence, contribue à la lutte contre la corruption, les détournements de deniers publics, etc. Pour moi, le Fou, l’ASCE-LC est dans son bon droit. Elle l’est d’autant plus que sous d’autres cieux, certains n’ont pas hésité à s’acoquiner avec des dictateurs pour financer leur campagne. Le dernier cas présumé en date, est, sans conteste, celui de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, dont la campagne présidentielle de 2007, aurait été financée par le Guide libyen, Mouammar Kadhafi. Et malgré le nombre de printemps écoulés, cette affaire lui colle à la peau comme une sangsue, puisque la Cour d’appel de Paris vient de confirmer sa mise en examen pour corruption passive. C’est dire s’il risque de boire le calice de la honte jusqu’à la lie. Voyez-vous ? C’est donc peu de dire que l’ASCE-LC a vu juste. Vouloir renifler l’odeur du magot de ceux qui cherchent à briguer la magistrature suprême dans un pays où la corruption a pignon sur rue, n’est qu’un acte louable qui ne devait offusquer outre mesure aucun citoyen.

 

 

L’ASCE-LC frappe un grand coup et il faut l’encourager à aller jusqu’au bout

 

 

L’ASCE-LC joue son rôle, ce d’autant que dans ce Faso où l’argent se fait de plus en plus rare, il n’est pas donné à n’importe quel Burkinabè de casquer 25 millions de F CFA; surtout que se faire rembourser n’est pas toujours évident. C’est d’autant plus vrai que la condition première pour y est parvenir, est d’obtenir au moins 10% des voix. En vérité, si certains candidats ont accepté de verser les 25 millions de F CFA, c’est parce qu’ils comptent surtout sur le financement de l’Etat pendant la campagne électorale.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ASCE-LC, à travers cette initiative, frappe un grand coup et il faut l’encourager à aller jusqu’au bout. Il est vrai que les candidats n’ont certainement pas été prévenus dès le départ, d’un tel contrôle qui constitue une première au pays des Hommes intègres. Reste que l’on ne peut douter de la pertinence et de la justesse de cette initiative qui sonne comme une opération mains propres. C’est dire si cela ne devrait pas poser de problème majeur à un candidat qui aura mobilisé sa caution dans la transparence. L’action de l’ASCE-LC est d’autant plus à saluer que c’est à cette étape des choses que chacun des candidats qui ambitionnent de présider aux destinées des 20 millions de Burkinabè, doit montrer patte blanche. En tout cas, ce n’est pas une fois installé dans le fauteuil présidentiel  douillet à Kosyam, qu’un président élu grâce à l’appui des opérateurs économiques et autres qui attendent, en retour, de gros marchés, fera du contrôle et de la transparence, les leviers de sa gouvernance. 

 

‘’Le Fou’’

 

 


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