HomeA la uneFAIBLE PARTICIPATION AU REFERENDUM DE SASSOU : La réponse humiliante du peuple congolais à François Hollande

FAIBLE PARTICIPATION AU REFERENDUM DE SASSOU : La réponse humiliante du peuple congolais à François Hollande


 

Contre vents et marées, Denis Sassou Nguesso aura réussi à organiser son référendum. En effet, le président congolais n’a pas tenu compte de l’avis des partenaires techniques et financiers de son pays qui estimaient que les conditions d’un scrutin fiable n’étaient pas réunies. Il n’a pas non plus prêté la moindre attention aux récriminations de l’opposition qui est vent debout contre le tripatouillage de la Constitution. Le scrutin qui lui permet de tailler la Constitution à sa mesure pour se donner la possibilité de briguer le mandat de trop à la tête du pays, a donc eu lieu le dimanche 25 octobre courant. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ce vote n’a pas connu un engouement populaire. Les populations ne se sont pas bousculées devant les bureaux de vote. C’est peut-être un signe de lassitude du peuple vis-à-vis de la classe politique en général. Mais, c’est d’abord et surtout, un désaveu cinglant pour le roi Sassou.

L’opposition peut se réjouir du fait  que son appel au boycott a été entendu

Désaveu parce qu’on sait qu’il a fait de cette consultation électorale, une affaire de personne et de survie politique et qu’il a dû mettre les petits plats dans les grands pour la réussir. Le pouvoir congolais n’a pas lésiné sur les moyens pour convaincre du bien-fondé de son funeste projet et à mobiliser le « bétail électoral ». Mais, au regard du peu d’affluence, du fait que des bureaux de vote en ont été réduits à fermer avant l’heure prévue en raison d’une absence d’électeurs, on peut affirmer sans se tromper que Sassou et ses courtisans ont échoué. L’opposition peut également se réjouir du fait  que son appel au boycott a été entendu. Ce manque d’engouement des populations vis-à-vis du référendum de Sassou, est révélateur du rejet de son projet de pouvoir à vie. C’est certainement le scrutin le plus minable que Sassou Nguesso, du haut de sa trentaine d’années de dictature, ait organisé. Si seulement, le ridicule tuait ! En tout cas, s’il reste un minimum de conscience aux bonzes du parti au pouvoir au Congo, ils devraient être aujourd’hui dans leurs petits souliers. Et le président Hollande qui s’est fait l’avocat d’un tripatouilleur de Constitution, ne devrait pas non plus avoir de quoi être fier. Car, le peuple congolais, par son refus de se mobiliser massivement dans les bureaux de vote, envoie un signal fort au président français. En refusant de prendre d’assaut les bureaux de vote, le peuple aura montré à Hollande qu’il sait où se trouve ses intérêts et qu’il n’a pas de leçon à recevoir de ceux qui louvoient et pactisent avec les dictateurs du continent au gré de leurs intérêts et au mépris des règles élémentaires de la démocratie, dont le principe de l’alternance au pouvoir. Le peuple congolais aura ainsi donné une réponse humiliante au président français. Comme pour lui dire de revoir sa compréhension de la liberté du peuple. Le peuple congolais aura rappelé au locataire de l’Elysée qu’il est de son devoir de défendre la démocratie, les populations faibles contre la férule des dirigeants oppresseurs et que, au total,  le Congo ne saurait s’accommoder d’une démocratie au rabais.

Il est certain que le roi Sassou a vécu le peu d’enthousiasme des électeurs comme un crime de lèse-majesté

Pour prendre la juste mesure de la leçon politique à lui administrée par le peuple congolais, le président français serait bien inspiré de ramener la question à l’échelle de son propre pays. Quelles auraient pu être les conséquences d’un tel manque d’engouement électoral lors d’un référendum en France ? Ses organisateurs et leurs partisans auraient vécu cela comme une véritable fessée. Ils auraient certainement eu le moral dans les chaussettes. A François Hollande donc de retenir la leçon et de se ressaisir. Il ne devrait y avoir aucune compromission possible avec un dictateur. Ce, d’autant plus que par ces temps qui courent, à l’exemple du peuple burkinabè, les peuples veillent au grain. Et c’est pourquoi le satrape de Brazzaville aurait tort de se réjouir très tôt. Certes, il ne manquera pas de sortir des chiffres à son avantage concernant ce référendum. Du reste, il n’a que faire d’une élection transparente. Comme le dit en substance une sagesse de chez nous, « celui qui croque une tête ne s’embarrasse pas du sort des yeux ». Le président qui est prêt à tout pour rester au pouvoir, n’a que faire des bouderies de son peuple. Denis Sassou Nguesso, en bon dictateur, n’écoutera que ses courtisans ; ceux qui ne lui disent que ce qu’il veut entendre. Il faudra même craindre des représailles contre ses opposants à l’issue de sa très probable « victoire ». Car il est certain que le roi Sassou a vécu ce peu d’enthousiasme comme un affront, un crime de lèse-majesté. Il pourrait, de ce fait, sévir contre ceux qui ont osé critiquer son rêve de pouvoir à vie. Mais, faut-il le rappeler, le dernier mot revient au peuple congolais. Il lui appartient de maintenir la pression. Son refus d’être complice de cette consultation électorale indigne du 21e siècle, sera la preuve de sa maturité. Il faudra maintenant faire en sorte que Sassou comprenne, une fois pour toute, que la démocratie doit prendre le pas sur sa dictature. Le fait que ce soit seulement une portion congrue de personnes, tant au plan national qu’à l’échelle internationale, qui approuvent ce référendum, est un bon signe. Tout laisse espérer qu’on se dirige lentement, mais sûrement, vers la fin des pouvoirs à vie en Afrique. Et avec un peu de persévérance des peuples, l’Afrique centrale, tout comme tant d’autres parties du continent africain, ne sera plus longtemps cette terre de prédilection des dictateurs. On peut en effet estimer, avec le réveil des peuples et la formation citoyenne d’une opinion publique africaine de plus en plus opposée aux potentats, que c’est le crépuscule des règnes à vie qui s’annonce. Ces dirigeants qui ne pensent qu’à eux-mêmes, à leurs proches et à leurs privilèges d’une ampleur à donner le vertige, ne pourront pas freiner la roue de l’histoire dans son implacable mouvement vers la liberté des peuples.

« Le Pays »


Comments
  • Ce n’est que le commencement : Il faut toujours passé par les petits poissons pour attraper les gros poissons. Tout ce que je demande aux responsables du CDP, c’est pour une fois dans leur vie, de dire la vérité au peuple qui pardonne mais n’oublie pas, afin que la justice puisse faire son travail. Depuis le coup d’état a la maternelle de Diendéré Gilbert, dont vous aviez participé, a chacune de vos sortis, vous mentez au peuple. Pourtant le lendemain du coup d’état vous confirmez ceux-ci devant les journaux du monde entier ‘’’’’’’A travers cette déclaration, treize partis, réunis au sein de la Coalition pour la République (CPR), réaffirment leur total soutien et leur entière solidarité au Conseil national pour la démocratie (CND) qui a mis fin aux dérives anti démocratiques et sectaires du processus de la transition. En ces heures graves pour le destin du Burkina Faso, nos partis tiennent à réaffirmer leur total soutien et leur entière solidarité au Conseil National pour la Démocratie (CND) , qui a mis fin aux dérives anti démocratiques et sectaires du processus de la transition, telle qu’elle était conduite par le régime intérimaire qui a été mis en place au lendemain du soulèvement populaire des 30 et 31 Octobre 2014. Partis signataires : Le CDP. Le Regroupement PAP (8 partis). L’UBN.’’’’’’’’ A présent vous bernez le peuple avec vos salades. Je crois qu’il est temps de demander la dissolution totale du CDP comme son RSP, surtout mettre au frais ses responsables au frais pour crime contre le peuple.

    26 octobre 2015
  • Bravo au peuple Congolais. Je vous avais sous- estimé. Je pensais que vous vous entendiez mieux à danser la rumba qu’à vous rendre libre. Je me suis trompée sur votre compte.Maintenant ne vous laissez pas berner par les chiffres que le roi Sassou va faire sortir des urnes. Après avoir consulté l’homme au scooter de l’Elysée, il va sortir ce lapin de son chapeau de magicien: taux de participation, 97,80% Oui: 99,45%, Non:0,55% Mais vous savez tous que c’est faux, que Hollande et ELF/TOTAL n’en veut qu’à votre pétrole et que le roi Sassou est le coxer qui négocie votre pétrole contre son pouvoir à vie. Attendez-le au tournant en 2016 quand il va finir son dernier mandat et chassez-le comme un malpropre. Les Hollanderies, Sassoufit!

    27 octobre 2015

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