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LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS


Depuis quelque temps, plusieurs mesures ont été édictées par le président du Faso dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Une équipe du journal « Le pays » a fait un tour dans certains cabarets, le 31 mars 2020 à Ouagadougou, pour constater l’application des consignes édictées. Voici le constat !

Dans la matinée du 31 mars dernier aux environs de 10 heures 30 minutes, la première escale de l’équipe du journal a été le cabaret chez Tanie Whysky, « la joie du peuple » situé au quartier Senyiri dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou. Nous y avons trouvé quelques clients avec la vendeuse, mais pas de grande affluence. On pouvait trouver un petit dispositif de lavage des mains à l’entrée du cabaret, permettant à chaque client de se désinfecter les mains avant de prendre place. Pour Odilon Nakoulma dit Jonathan Goodluck, que nous avons rencontré chez Tantie Whysky, ce sont de mauvaises manipulations des Occidentaux qui ont occasionné la maladie du coronavirus. Il estime que ce n’est pas une maladie créée par Dieu. Si nous sommes assis là ce matin, c’est parce que par le biais du coronavirus, toutes les activités tournent au ralenti, a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Je n’ai même pas d’argent pour me payer une calebassée de dolo si ce ne sont pas mes amis qui m’offrent à boire. Depuis le matin, je n’ai pas encore mangé », a indiqué Odilon Nakoulma. Pour lui, à l’allure où va le monde, les Occidentaux vont faire périr l’humanité. Concernant les mesures prises par le président du Faso dans le cadre de la lutte contre la propagation de la maladie du coronavirus, les populations se doivent de les respecter scrupuleusement parce que dans un pays, l’autorité est reconnue au président. « Depuis le temps de nos ancêtres, si un chef prend une décision, elle s’applique impérativement à tous les habitants de son ressort », a insisté l’homme surnommé Jonathan Goodluck. Embouchant la même trompette, Noaga Dondassé, livreur de dolo à plusieurs cabarets et appelant le Covid-19 « virus colonel », a dit être d’accord avec le président du Faso quand il a déclaré le couvre-feu et édicté les mesures d’hygiène afin que le coronavirus ne se propage pas au sein des populations. Cependant, il y ajoute un bémol qui est de penser surtout aux pauvres à travers des mesures d’accompagnement à leur endroit. Prenant exemple sur lui-même, Noaga Dondassé a confié que s’il ne sort pas pour faire son travail, sa famille manquera de quoi subvenir à ses besoins et donc, mourra de faim. « Depuis l’avènement du coronavirus, chaque matin, avant de commencer le travail, nous nous désinfectons les mains avec de l’eau de javel, du savon et du gel hydroalcoolique disponible chez notre patronne », a laissé entendre le livreur de dolo. Et d’ajouter : « A Rayongo où je suis allé livrer le dolo ce matin avec un taxi-moto, la vendeuse a effectivement désinfecté ses mains avant de vider le dolo ».

« Nous respectons les mesures édictées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 »

Non loin de chez Tantie Whysky, dans un autre cabaret, nous avons arraché quelques mots à Maurice Nakelcé. Ce dernier estime que les mesures édictées sont globalement respectées par les populations. Cependant, la mesure concernant la distance à observer entre les personnes, est difficile à respecter, surtout dans un cabaret bondé de clients, en témoigne la distance séparant certains clients de ce cabaret qui ne vaut pas un mètre. Pour agrémenter les rencontres des consommateurs de dolo, Philipe Monia a installé une grillade à proximité du cabaret. Il dit n’avoir pas de dispositif de lavage des mains, mais il promet de le disponibiliser incessamment pour sa clientèle, pour contribuer à réduire la propagation du coronavirus. Après le quartier Senyiri, l’équipe s’est déportée au quartier Dagnoen, chez la dolotière Collette Compaoré. Là, l’équipe a failli provoquer une débandade. Cela se justifie par le fait que la police municipale y avait déjà fait une descente, le 26 mars dernier. Selon les dires de la vendeuse, Rosalie Sam, la police est venue lui interdire de recevoir les clients dans son hangar. Elle doit donc servir pour emporter. « Nous respectons les mesures édictées dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 », foi de Rosalie Sam. On n’y a pas trouvé de forte affluence, mais surtout des clients qui viennent payer avec leurs récipients pour emporter.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO


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