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PRESIDENTIELLE 2015 : Les Burkinabè d’Allemagne pour le report du vote de la diaspora


Les Burkinabè vivant en Allemagne viennent, à travers une déclaration, de donner leur position sur la participation de nos compatriotes à la présidentielle de 2015. Quoique faisant partie des premiers à revendiquer ce droit, ils reconnaissent qu’au regard du contexte actuel, il y a lieu d’ajourner le vote de nos compatriotes de l’étranger afin d’éviter tout couac, parce que, disent-ils, le défunt régime avait tout mis en œuvre pour remporter ces élections à travers l’implication des consulats et ambassades.

 

« Depuis un certain temps, un sujet passionne et fait des gorges chaudes au Burkina. Il s´agit du vote des Burkinabè de l´extérieur. Aussi, ayant été depuis 2011 les tout premiers à réclamer ce droit, voilà notre position là-dessus.

S´il est vrai que nous nous sommes battus afin que les Burkinabè de l´extérieur puissent exercer leur droit civique, force est de reconnaître qu´aujourd´hui, il serait utopique de réaliser ce vœu.

Certaines raisons, entre autres, expliquent cela :

Premièrement, l´ancien régime, qui n´était pas une vertu de la transparence, avait laissé le soin aux différentes ambassades d´établir les cartes consulaires qui devaient servir de documents de vote.

Il se trouve que si le régime s´est finalement plié à la volonté populaire d´organiser le scrutin des Burkinabè de l´étranger, il comptait sur certaines représentations diplomatiques pour organiser une fraude massive.

L´Ambassade du Burkina en Côte d´Ivoire, qui abrite le plus de ressortissants Burkinabè (dont personne ne connait l´estimation exacte) mais qui s´élèverait à plus de quatre millions, était la pierre angulaire de ce plan machiavélique.

Il est connu de tous, les problèmes qu´ont eus nos ressortissants en Côte d´Ivoire pour entrer en possession de leurs cartes consulaires dont les prix étaient à dessein très élevés.

En outre, quand on sait que Monsieur Justin Koutaba, l´Ambassadeur du Burkina en Côte d´Ivoire, défendait dans sa représentation diplomatique, plus l´intérêt du Président Blaise Compaoré et de sa famille que celui du Burkina, on se rend compte que les dés étaient à l´avance pipés.

Aujourd´hui, même avec la nouvelle donne, les conditions n´ont pas véritablement changé dans ce pays ami et frère pour garantir une transparence dans les élections à venir.

La seconde raison est que le gouvernement de transition ne dispose que de dix mois pour organiser les élections. Ce laps de temps ne permet pas d´organiser sereinement des élections équitables, en prenant en compte tous les Burkinabè de l´étranger qu´il faut au préalable recenser.

La proposition la plus censée serait de se donner du temps, de jeter les bases d´une élection future apaisée, que pourra organiser le prochain gouvernement issu des élections de 2015.

Le Burkina Faso revient de loin, nous avons été, à travers notre insurrection, un exemple pour l´ Afrique et le monde ; nous devons travailler à consolider nos acquis et non à les gâcher dans la précipitation.

Un autre vestige du régime Compaoré est le Conseil supérieur des Burkinabè de l´étranger (CSBE), qui n´est autre qu´un CDP ou FEDAP/BC bis. Il doit être purement et simplement dissous, car inutile et grand diviseur des Burkinabè de l´étranger. Il conviendrait de remplacer cette structure par un ministère des Burkinabè de l´étranger.

Dans la même lancée, nous demandons aussi au gouvernement de transition, en plus d´avoir suspendu le passeport diplomatique de Monsieur Jean René Guion, de geler ses avoirs au Burkina et d´engager des poursuites à son encontre, afin de dissuader d´autres sorciers blancs, bonimenteurs et escrocs de haut vol qui hantent les palais de nos chefs d´Etat africains pour leur chuchoter ce qu´ils aiment entendre.

Burkinabè, le monde entier nous regarde, nous devons rentrer dans l´histoire par notre maturité et notre sens du sacrifice.

L´insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 est à marquer d´une pierre blanche, et cette transition sera celle que l´ensemble des Burkinabè veut qu´elle soit.

Alors, soutenons les organes de la transition par des attitudes républicaines, tout en n´omettant pas de jouer notre rôle de gardien de notre démocratie ; c´est ensemble et en ayant pour objectif l´intérêt supérieur de la nation, que nous y arriverons.

Fait à Hambourg, le 14 janvier 2015

Ont signé :

Pour le représentant de l’Allemagne de l’Est : Bara Boukaré

Pour le représentant de l’Allemagne du Nord: Roger Tarnagda

Pour le représentant de l’Allemagne du Sud : Hamado Dipama

Pour le représentant de l’Allemagne de l’Ouest: Passam Tiendrébéogo

 

Pour le représentant de l´Allemagne du Sud-Ouest : Souly N. Stéphane


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