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RENCONTRE DES PARTENAIRES DU SOUDAN


Une quarantaine de pays se sont rencontrés, hier, à Berlin, en vue de soutenir la Transition soudanaise qui clopine depuis sa mise en place. Placée sous la co-présidence de l’Allemagne, de l’Union européenne, des Nations unies et du Soudan, cette rencontre par vidéoconférence, Covid-19 oblige, vise à mobiliser des moyens financiers pour permettre à la Transition de pouvoir organiser des élections transparentes, équitables et inclusives dans les deux prochaines années. Et c’est peu dire que le Soudan en a besoin. Car, ce n’est un secret pour personne qu’un an après la chute du dictateur Omar el-Béchir, le pays est à bout de souffle. Cela est d’autant plus vrai que l’économie est en chute libre. A cela, s’ajoutent une inflation de plus de 100%, une pénurie de produits de première nécessité comme le pain, l’essence, etc. C’est pour éviter donc que ce grand malade en quête de remède ne meure par asphyxie économique, que la quarantaine d’Etats a décidé d’accourir à son chevet. C’est dire si la conférence de Berlin est un espoir pour le peuple soudanais dont la joie de voir le régime dictatorial d’Omar el-Béchir s’effondrer, n’aura été que de courte durée puisqu’il se retrouve, à moins d’un an, confronté aux dures réalités du changement. Pourtant, il est loin de regretter Omar el-Béchir car, sous le règne de ce dernier, le peuple n’avait ni pain en abondance, ni démocratie encore moins la liberté. Cela dit, on est fondé à croire que si plus de quarante pays en viennent aujourd’hui à se pencher sur l’avenir de cet Etat qui a connu les pires atrocités avec le conflit du Darfour qui aura fait plus de 300 000 morts et mis sur le chemin de l’exil, plus de 2 700 000 personnes selon l’ONU, c’est sans nul doute parce qu’il y a eu un changement de régime. Comme le dit un adage populaire, tout changement suscite de l’espoir. C’est dire si les autorités de la Transition n’ont pas droit à l’erreur.

Il ne faut pas tomber dans un optimisme béat

Elles doivent mettre un point d’honneur à relancer l’économie et à réformer l’Etat afin de lui donner un visage plus démocratique et plus respectueux des droits humains. Et plus tôt elles hâteront le pas, mieux cela vaudra. Car, tout laisse croire que le peuple qui a payé le prix le plus fort en déboulonnant le régime d’Omar el-Béchir, pourrait se lasser d’attendre. Et Dieu seul sait ce qui pourrait advenir. Car, comme le dit un autre adage, « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Autant dire que les autorités soudanaises gagneraient à mettre vite en marche un plan de sortie de crise. Certes, leur seule volonté ne saurait suffire. Il faudrait et cela est un impératif, que les partenaires, pour leur part, acceptent de délier et au plus vite, les cordons de la bourse. Et on ose espérer que cette rencontre qui suscite tant d’espoirs du côté de Khartoum, n’accouchera pas d’une souris après que 1,8 milliards de dollars ont été promis au pays. Mais on le sait, en matière de promesse, les Occidentaux sont en passe de devenir maîtres dans l’art de ne pas tenir leurs engagements. Et ce n’est pas les pays du G5 Sahel qui diront le contraire ; eux qui, depuis des mois voire des années, trépignent d’impatience de recevoir l’aide promise par des partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. C’est dire s’il ne faut pas tomber dans un optimisme béat.

Dabadi ZOUMBARA


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