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SITUATION NATIONALE :Ce qui devait arriver est arrivé


Le Burkina Faso va-t-il vivre sa deuxième révolution? Comme le Peuple de Paris pour La Bastille, le peuple Burkinabè a pris possession de Sa maison ce jeudi 30 Octobre 2014. De justesse, le palais de Kosyam,   a échappé à la vindicte populaire.   L’armée nationale, l’opposition politique et des leaders coutumiers, tentent de ramener le calme dans les esprits. Mais, parviendra-t-on à éviter les règlements de comptes ? Ainsi donc le peuple en colère, a fini par faire fuir les députés et occuper l’Assemblée Nationale. Diverses sources font cas de nombreuses victimes, suite aux affrontements de la journée. En vain, certains auront espéré que divinement inspiré, Blaise Compaoré finirait par comprendre qu’il devait céder aux pressions du peuple burkinabè. Longtemps endormi, celui-ci est pourtant demeuré très déterminé. Comme on le voit, cela n’a rive pas qu’aux autres.   

En tout cas, on aura tenté en vain  de convaincre Blaise Compaoré de ne pas dépasser les bornes que lui fixe la constitution. Lui, se contentait de bouder  les sages conseils des uns et des autres, préférant plutôt ceux des courtisans et du clan.

Très prémonitoires, nos éditoriaux ont longtemps soutenu que le peuple est toujours le plus fort, et que sa colère se contient difficilement.

Où se trouvent donc les partisans de Blaise Compaoré et les thuriféraires du régime? Où se terre la fameuse majorité présidentielle qui n’a osé défendre ni les symboles de la République, ni ses propres privilèges, ni ses propres convictions ? Le peuple a copieusement refusé de les suivre dans leurs errements. Certains d’entre eux, auraient même subi à travers le pays, la colère des foules déchaînées. Exfiltrés par la sécurité ou terrés quelque part, nombre de dignitaires du régime, doivent à présent méditer sur la suite des événements.  

Le peuple burkinabè est reconnu pour sa grande patience, son ouverture d’esprit, sa magnanimité, sa disponibilité, son amour de la patrie, son sens élevé de l’honneur et du travail bien fait. Lent à se mettre en colère, il peut devenir, tel un tigre, subitement féroce. En s’attaquant à l’Assemblée nationale, le peuple révolté a tout simplement voulu reprendre son bien. Il récidivera si on n’y prend garde. Le peuple n’est prisonnier de personne.   Les faits confirment depuis toujours qu’il ne faut jamais croire que les peuples sont des serviteurs dociles. Pour l’histoire, on retiendra que dès qu’une partie du peuple se révolte, il faut prendre conscience que «ça commence à se gâter» !

Les conséquences pour le Burkina? Plus rien ne sera comme avant. L’armée nationale, a solidarisé en  refusant d’exterminer son peuple en colère. Elle mérite respect et considération. Mais, il faut identifier et punir ceux qui ont osé tirer sur les manifestants. Notre expérience démocratique a aussi besoin d’être revue et corrigée, avec le concours de gens crédibles, pour éviter les impaires du passé. Il faut absolument rendre justice au peuple, redonner espoir aux jeunes, en mettant fin à l’impunité, au clanisme et en barrant la route aux cupides et aux médiocres.  

Par leur détermination, les Burkinabè auront réussi à imposer la volonté populaire. Nul doute que ces événements du Faso, vont impacter positivement les autres situations en Afrique.     Les Burkinabè ont mis en garde les autres pouvoirs à vie du continent et invité les jeunes d’ailleurs, à les prendre  pour exemple.

Hier on a vu les hommes en uniforme trinquer avec le peuple en colère. Mais la Grande Muette aurait tort de chercher à s’installer  durablement à la tête de ce pays. Les Burkinabè savent ce qu’apportent les longs règnes.  Par le passé, nous avions souligné dans ces mêmes colonnes, que les Burkinabè attendent depuis déjà trop longtemps, un pouvoir civil composé de démocrates intègres. Notre armée a suffisamment fait sa part de chemin, et elle a aussi souffert des dérives auxquelles le peuple a mis fin hier seulement.

Finalement, ce qui devait arriver est donc arrivé.

C’était prévisible !   Notre démocratie sera forte, si le Burkina Faso sort  honorablement de cette crise. Des dispositions doivent être prises dans ce sens. Il nous faut des textes idoines, dont seul le respect strict, permettra de préserver la paix, la cohésion sociale et l’intérêt général.

 

« Le Pays»


Comments
  • On peut tromper une partie du peuple tout le temps. Est-ce vraiment attendons de voir avec les médiations à venir. Ce qui est sûr avec autant de vies ôtées Blaise npeut-il demeurer le Chef de l’Etat de ce pays? Maurice Yaméogo a fait de plus d’élégance que lui en refusant de faire tirer sur son peuple.

    30 octobre 2014
  • Morale : l’article 168 de notre Constitution qui proscrit toute idée de pouvoir personnel ainsi que l’oppression d’une partie du peuple par une autre, s’est enfin fait entendre. Il n’y a pas d’homme suffisamment fort pour résister à la colère du peuple.

    30 octobre 2014
  • La détermination d’un peuple
    Ce qui est arrivé au Burkina Faso depuis le mercredi 29 octobre montre bien la capacité d’un peuple et des forces politiques organisées pour dire non à une manoeuvre d’un dirigeant, qui se voulait au-dessus des lois et de la volonté populaire. Ce dernier représentant de la vieille Francafrique s’est trompé d’époque.
    Mais il ne faut pas oublier la responsabilité des responsables de l’armée et des forces de l’ordre, qui n’ont pas soutenu le dirigeant autoritaire. Ils auraient tiré sur la foule et auraient provoqué un carnage. Un président dictatorial s’appuie toujours sur une garde républicaine (ou garde mortelle) et une armée loyale, formée à réprimer toute opposition à sa folle volonté.
    Les personnes qui ont manifesté sur tout le territoire rappellent ce qui s’est pas au Sénégal lors de la présentation des candidatures aux élections présidentielles de mars 2012 : un mouvement des jeunes Y’en a marre, qui a montré son opposition à la candidature de celui que certains avaient appelé le canard, le vieux président Abdoulaye Wade. Ils ont crée une certaine conscience dans la société sénégalaise : contester les manigances d’un homme politique, qui ignore la volonté populaire. Une chercheuse Italienne citait comme exemple de participation citoyenne face à l’anomie d’une société comme l’italienne, qui souffre du Berlusconi. Pour une fois, l’Afrique était une référence pour d’autres pays, ceux qui se donnent le pouvoir de donner de la morale aux dirigeants des pays du Sud.
    La seule chose qu’on peut regretter des manifestations dans les grandes villes du Burkina, et surtout de Ouaga et Bobo Dialloso, c’est la destruction des édifices publics comme l’Assemblée Nationale. Le lieu est symbolique, et sa destruction est une manifestation du pouvoir de la population; elle a imposé son pouvoir au dictateur pour éviter de voter une réforme constitutionnelle. Sans la destruction arriverait-elle à son but : éviter la suppression de l’art. 37 de la constitution? Au lieu de le détruire, pourrait-elle occuper? L’occupation du lieu par les manifestantes/ants aurait une incidence sur la décision des partis soutenant le représentant de la Francafrique? Il n’y a aucune certitude sur les réponses à ces questions. Mais la population faisait face à une incertitude : la réaction de l’armée et des forces de l’ordre. Et c’est à ce moment incertain que surgissent des personnages, qui pensent plus à la collectivité qu’à eux. Même s’ils travaillent avec le dictateur, ils ont assez des dérives d’un régime autoritaire, qui nie la justice et le respect des droits minimum aux habitants du pays.
    Après le mouvement sénégalais Y’en a marre, les actions des manifestantes/manifestants Burkinabè vont-elles servir d’exemple pour d’autres population du continent et du monde? Après le printemps arabe, cette manifestation serait-elle le début d’un automne pour certains régimes africains? On peut dire qu’il y a une certaine inquiétude chez ceux qui pensent s’accrocher au pouvoir à vie. Et dans le continent africain, il y en a encore beaucoup.

    30 octobre 2014
  • Seigneur Notre Dieu, je vous remercie d’avoir fortifié le courage du peuple burkinabé pour qu’il aille jusqu’au bout. Seigneur, Veuillez recevoir les Âmes de nos frères et sœurs qui ont donné leur vie pour la victoire de notre peuple.

    Ayant participé à la marche du 28 octobre et à celle des syndicats, j’ai constaté la détermination des jeunes à se sacrifier pour la gloire de notre pays. C’est incroyable!

    LE PEUPLE BURKINABE VIENT DE PROUVER SA GRANDEUR. AMEN!!!

    30 octobre 2014
  • Peuple du Burkina, ne te laisse pas abuser. Blaise COMPAORE est en fuite ; son frère cadet est aux arrêts. Les généraux se repentiraient de trahir le Peuple et de compromettre sa victoire et seront tenus responsables d’éventuelles pertes en vies humaines.

    30 octobre 2014
  • c’est Dieu lui même qui a endurci le coeur de l’homme blaise compaoré,afin que cette loi se vérifie encore une fois,l’homme récolte toujours ce qu’il sème!!!

    31 octobre 2014
  • Il ne faut pas faire de concessions a`Blaise, il aurait dû écouter et lire les multiples cris de coeur de son peuple. Le monde a changé et c’est vrai, la jeunesse est en avance sur ses dirigeants, TIC obligent.
    Il va flatter les gens et les éliminer un à un. Il va créer la zizanie entre les opposants et il va régner au delà de 2015 si vous lui tendez une main amicale.

    31 octobre 2014
  • Blaise ne peut que s’en prendre à lui-même! Je viens comme ça de place de la révolution et j’avoue que pour la première fois ma fierté d’être Burkinabé a gonflé ma poitrine!
    Après que les ministres du peuples avaient entériné le projet funeste de Blaise, j’avais dit que j’avais honte d’être de ce pays là et que je partirais si la forfaiture passait!
    Nos ancêtres sont des gens dignes et n’ont pas accepté que la méchanceté, la lâcheté, le despotisme, le déni de démocratie, le pouvoir à vie s’installent dans ce pays.

    31 octobre 2014
  • Le pouvoir – c’est toujours la meme chose! La soif du pouvoir cause toujours le meme resultat: il n’y a qu’a voir Gbagbo en cote d’ivoire, Duvallier a Haiti, Bokassa 1er en centrafrique – des tyrans corrompus qui ignoraient leur peuple – qui un jour se reveille et en a marre. A croire que toutes les revolutions du monde ne leur servent jamais d’exemple, a commencer par la revolution francaise, comme dit a juste titre dans cet article par exemple. La volonte du peuple finit toujours par triompher. Reste a esperer qu’il sera entendu et respecte par les nouveaux dirigeants en place. Vive la liberte!!

    31 octobre 2014

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