VISITE DE BAN KI-MOON AU BURKINA : Un détour qui vaut son pesant de symboles
Après son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Mohamed Ibn Chambas qui était à Ouagadougou le 6 février dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, himself arrive à Ouagadougou dans l’après-midi du 2 mars 2016. Et cela, au cours d’un périple africain qui l’a conduit au Burundi du tristement célèbre pasteur-président Pierre Nkurunziza, en RD Congo du potentiel tripatouilleur constitutionnel Kabila fils et au Soudan du Sud de Salva Kiir. Pourquoi l’escale de Ouagadougou ? Si dans des zones chaudes comme le Soudan du Sud, le Burundi ou la RDC, Ban Ki-Moon a rendu visite aux contingents onusiens pour parler de paix et de dialogue, ce n’est pas le même cas au Pays des Hommes intègres. Effectivement, Ouagadougou, la capitale burkinabè, depuis octobre 2014 est à la fois le symbole par excellence de la lutte des peuples africains pour plus de démocratie, de liberté et de développement économique et social sur le continent. Ainsi, et pour autant que le Secrétaire général de l’ONU soit attaché à la démocratie et à la paix en Afrique, l’étape de Ouagadougou vaut son pesant de symboles. Car, faut-il le rappeler, le Burkina Faso est une expérience unique et exclusive au Sud du Sahara. Il a su mener une insurrection populaire et une Transition politique réussie. Pour toutes ces raisons, Ouagadougou vaut bien une virée de la part de Ban Ki-Moon qui, de la capitale burkinabè, peut interpeller, de la manière la plus diplomatique, non seulement les despotes du continent qui veulent régner ad vitam aeternam sur leur pays, à renoncer à leurs lubies, mais aussi les peuples qui ploient sous le fardeau de la dictature à prendre leurs responsabilités.
La visite de Ban Ki-Moon devra contribuer à replacer le Burkina Faso sur la scène internationale
Au-delà de ces considérations politiques, le Burkina Faso est l’un des grands contributeurs mondiaux en matière de déploiement de soldats dans le cadre du maintien de la paix. En effet, du Mali au Soudan en passant par la Guinée-Bissau, le pays des Hommes intègres est présent sur des théâtres d’opérations. Pour le cas malien précisément, le Burkina Faso arrive très largement en tête en matière de contribution en termes de nombre de soldats. Cela mérite d’être salué d’autant que malgré les menaces internes et externes et pour lesquelles le Burkina pouvait avoir besoin de tous ses soldats, les contingents burkinabè continuent de prêter main forte aux peuples frères en conflit. C’est donc tout indiqué que Ban Ki-Moon exprime sa reconnaissance au peuple burkinabè pour ses efforts au service de la paix et de la démocratie. Surtout qu’il arrive quelques semaines après les attaques terroristes du 15 janvier dernier qui ont fait une trentaine de morts à Ouagadougou. En tout cas, l’un dans l’autre, cette visite, après celles d’autres personnalités comme le Premier ministre français, Manuel Valls, devra contribuer à replacer le Burkina Faso sur la scène internationale et remettre en confiance l’ensemble des partenaires techniques et financiers.
Michel NANA
