HomeA la uneULTIMATUM DE NKURUNZIZA AUX REBELLES DE MUGAMBA : Vers un massacre à ciel ouvert

ULTIMATUM DE NKURUNZIZA AUX REBELLES DE MUGAMBA : Vers un massacre à ciel ouvert


Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a donné hier, 2 juin 2016, quinze jours aux rebelles de Mugamba  pour se rendre. Passé ce délai, ils seront  « écrasés » comme des cafards.  En lançant cet ultimatum, le boucher de Bujumbura a franchi un nouveau palier. Mais sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Certes, le dictateur promet une amnistie sous condition à tous ceux qui déposeront les armes dans les deux semaines, mais qu’est-ce qui prouve qu’il respectera sa parole? En vérité, cette promesse ressemble à une entourloupe. Se rendre de gré aux forces de Nkurunziza, c’est courir le risque de se faire condamner à perpétuité sinon de se faire trucider. Car, on le sait, Nkurunziza n’a aucun respect pour la vie humaine. En tout cas, il a prouvé plus d’une fois qu’il est capable du pire. Et l’on ne serait pas surpris qu’il franchisse le Rubicon en massacrant les habitants de Mugamba si les rebelles ne déposent pas les armes ; les conditions d’un pogrom sont ainsi réunies. Et l’on peut être sûr que si rien n’est fait pour  dissuader l’autocrate, il mettra à exécution ses menaces. Cet ultimatum constitue une preuve supplémentaire que Nkurunziza n’est pas prêt à aller au dialogue que prépare, tambour battant, l’ancien président tanzanien, Benjamin Mpaka. Qui arrêtera donc le psychopate Nkurunziza dans sa folie meurtrière? La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est qui devrait ramener ce sanguinaire à la raison, semble plutôt rouler pour ce dernier. Quid de l’Union africaine (UA) dont les tentatives, notamment celle d’envoyer une force au Burundi pour protéger les civils, n’auront pas prospéré? Malgré le nombre de morts qui a franchi la barre de 700, la communauté internationale continue à tergiverser face au dictateur. Et cet attentisme n’a pour effet que d’encourager Nkurunziza à continuer à massacrer son peuple dont plus de 24 000 personnes ont pris le chemin de l’exil.

La communauté internationale doit œuvrer à éviter le massacre à grande échelle que prépare Nkurunziza

Il urge que la communauté internationale vole réellement au secours des Burundais qui ne savent plus à quel saint se vouer. L’on pourrait dire que lentement mais sûrement, Nkurunziza est en train d’atteindre son objectif de pouvoir à vie, pour le plus grand malheur de son peuple. C’est une honte pour la planète tout entière. Comment peut-on continuer à caresser dans le sens du poil, un prédateur des droits humains et de la démocratie ? Nkurunziza, il faut bien le dire, est prêt à régner sur des monticules de cadavres. Et la communauté internationale ne devrait pas lui permettre cela. Elle se doit de protéger les Burundais contre ce Néron des temps modernes. En tout état de cause, si elle ne veut pas que l’histoire la juge un jour pour non assistance à peuple en danger, elle doit œuvrer à éviter ce massacre à grande échelle que prépare Nkurunziza. Si l’on peut formuler des griefs contre la communauté internationale pour sa mollesse face au dictateur, l’on ne peut non plus s’empêcher de reprocher au peuple burundais son inertie. Face aux multiples exactions dont il fait l’objet, il devrait être capable de se mobiliser comme un seul homme pour affronter le prince régnant. Car, comme le disait si bien le père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, « un esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort ». Certes, Nkurunziza dispose de tous les moyens pour exterminer son peuple, mais comme on le dit, « quand le troupeau est uni, le loup n’est pas à craindre ». Du reste, l’expérience aura prouvé qu’aucun prince n’est assez fort pour triompher durablement de  son peuple.

Dabadi ZOUMBARA


Comments
  • Que le bon DIEU aide ses eleves.Mais c’est des futur chomeurs que l’Etat prepare.

    3 juin 2016

Leave A Comment