HomeA la une27e  ANNIVERSAIRE DE  L’ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA :  Les Sankaristes s’engagent pour l’unité et l’alternance

27e  ANNIVERSAIRE DE  L’ASSASSINAT DE THOMAS SANKARA :  Les Sankaristes s’engagent pour l’unité et l’alternance


Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et 12 de ses compagnons ont péri et ont été enterrés au cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou. La traditionnelle cérémonie de dépôt de gerbes sur les tombes des disparus s’est tenue le 15 octobre 2014 au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, lors de la 27e commémoration de ce triste anniversaire placée sous le thème : « L’idéal sankariste : une conception endogène du développement »

 

 

Le 27e anniversaire de la mort de Thomas Sankara est commémoré sous le signe de l’unité retrouvée des Sankaristes mais aussi et surtout sous l’engagement qu’ils prennent de se battre aux côtés des démocrates et patriotes du Burkina pour réaliser le changement tant attendu. C’est ce qu’a affirmé Me Bénéwendé Sankara, au nom des partis politiques sankaristes, lors de la commémoration du 27e anniversaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara. Rappelant que le 15 octobre passé, ils avaient pris l’engagement de taire les divergences et mesquineries entre partis sankaristes pour travailler à une vraie unité d’actions qui est la seule condition d’un changement alternatif véritable.

A l’en croire, la création du Front progressiste sankariste traduit la volonté réelle et effective des camarades sankaristes, de faire désormais un bloc, afin de créer les conditions d’une alternance. Et de réitérer l’appel à l’unité sincère et combattante de tous les Sankaristes qui doivent, plus que jamais, fédérer leurs efforts pour mener la lutte du peuple qui aspire au changement pour une société de paix, de justice, de progrès et d’intégrité. « C’est, en effet, par un Burkina libéré du joug de Blaise Compaoré et de son régime qu’on aura une Justice libre et indépendante, capable de dire le droit et de rendre justice à la famille Sankara et au peuple entier qui attend depuis 27 ans », a affirmé Me Sankara. « 27 ans, c’est trop ; et trop, c’est trop », a-t-il conclu.

« Nous sommes venus rendre hommage à des dignes fils du Burkina », a lancé, pour sa part, le président du Comité national d’organisation, Athanase Boudo, après avoir cité les noms et fonctions de ceux que la cérémonie honore.

« 27 ans, c’est trop ; et trop, c’est trop »

Pour lui,  le thème de la commémoration de ce 27e anniversaire vient rappeler comment la Révolution démocratique et populaire, sous la direction du président Sankara, a pu, en peu de temps, écrire des pages glorieuses du développement du Burkina. Et d’ajouter que l’actualité politique nationale demande, de la part du peuple burkinabè et de tous les progressistes, une mobilisation et une détermination plus fortes, mais surtout une vigilance, car plus que jamais, les conditions d’un changement, voire d’une alternance, sont réunies au Burkina Faso. Rappelant que l’une des activités principales de la commémoration de ce 27e anniversaire a été la création du Front progressiste sankariste, Athanase Boudo a annoncé le ralliement prochain de trois autres partis sankaristes que sont l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR), la Convergence de l’espoir et l’Union pour la renaissance démocratique/ Mouvement sankariste (URD /MS).  « Ainsi donc, l’unité des Sankaristes n’est plus qu’une question de semaines, voire de jours », a conclu Athanase Boudo.

Pour sa part, Mariam Sankara, veuve du capitaine Thomas Sankara, a confié que 27 ans après l’assassinat du président Sankara, les libertés fondamentales des burkinabè sont bafouées et que le peuple ne se fait plus d’illusion sur les politiques qui mettent en péril le développement et la réputation du Burkina Faso. Elle a donc invité le peuple à rester vigilant tout en préparant le changement. Notre priorité aujourd’hui est la paix, la vraie démocratie et le développement pour un Burkina prospère. Elle a conclu en appelant au rassemblement des Sankaristes et de toutes les forces progressistes qui aspirent au changement pour le mieux-être des Burkinabè.

Thierry Sami SOU

 


Comments
  • c’est bien de constaté que même la femme de Sankara attire l’attention des sankariste sur la necessité de s’unir. alors il est vraiment grand temps que les uns et les autres mettent de coté leur ego qui n’a fait que trop duré, pour la conquête du pouvoir en 2015. car pour ma part, cette union peut d’ore et deja influer sur la balance des forces politiques en presence. les ssankaristes unis, feront trembler plus d”un.

    16 octobre 2014
    • Félicitation mariam sankara il fallait les faire entendre raison depuis longtemps mais il n’est pas tard pour eux les sankariste de se mettre debout pour de bon

      16 octobre 2014
  • https://www.youtube.com/watch?v=xzxgzuCZU-g
    le point sur l’affaire Sankara et sa commémoration
    Merci

    27 octobre 2014
  • CIJS
    Campagne Internationale Justice pour Sankara

    Les membres de la CIJS (Campagne Internationale Justice pour Sankara) saluent la mémoire des martyrs de la révolution de l’automne 2014 au Burkina, l’avènement de la charte de la transition ainsi que l’investiture de l’exécutif qui a été désigné. Ils reconnaissent avoir été sceptiques, conscients que les deux ténors de l’exécutif sont liés au dispositif géopolitique qui enserre la sous région. Cependant, tous deux, malgré leur cumul de pouvoirs, ont pour l’instant traduit patriotiquement les aspirations issues de l’insurrection populaire qui a débarrassé le pays de son régime honni. La CIJS respecte le choix du collège de désignation et fait aussi sien l’esprit de tolérance et de vigilance essentiels à cette période de transition d’un an.
    Profitant de ce régime d’exception, le Président intérimaire Kafando a déclaré lors de son investiture :
    «Au nom de la réconciliation, j’ai aussi décidé, par le fait du Prince, que les investigations pour identifier les restes du président Sankara ne seront plus assujettis à une décision de justice mais seront du ressort du gouvernement, aujourd’hui même, à cet instant même cette autorisation est accordée».

    Tout en se félicitant d’une telle déclaration, la CIJS estime que ces investigations doivent se réaliser dans le respect des procédures légistes et légales et ne doivent pas se limiter à la simple identification des restes du Président Sankara, mais également aux circonstances de son assassinat et celle de ses camarades, afin que la page de l’impunité soit définitivement tournée et la réconciliation scellée. En somme, identifier la tombe du président rime avec l’identification et la poursuite de ses assassins.

    Pour rappel, entamée en 1997, la Campagne internationale a épuisé tous les recours juridiques au Burkina et a été déboutée honteusement en Cour Suprême par une magistrature instrumentalisée par le régime Compaoré. Le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, saisi ensuite par la CIJS, avait considéré que ‘’suite à l’arrêt No 46 de la Cour Suprême du Faso du 19 juin 2001, rendant définitif l’arrêt N° 14 de la Cour d’Appel, déclarant les juridictions de droit commun incompétentes, les autorités du Burkina Faso ont refusé de renvoyer la cause aux juridictions du Ministre de la Défense afin que des poursuites judiciaires soient engagées devant les tribunaux militaires, tel que prévu à l’article 71(1) et (3) du code de justice militaire» et que le procureur avait arrêté à tort la procédure que nous avions engagée. Le comité avait donc statué :
    « La famille de Thomas SANKARA a le droit de connaître les circonstances de sa mort (…) Le Comité considère que le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas SANKARA, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille, et la non rectification de l’acte de décès constituent un traitement inhumain à l’égard de Mme SANKARA et ses fils, contraire à l’article 7 du Pacte».
    « En vertu du paragraphe 3 a) de l’article 2 du Pacte, l’Etat partie est tenu d’assurer un recours utile et effectif à Mme SANKARA et ses fils consistant notamment en une reconnaissance officielle du lieu de sépulture de Thomas SANKARA, et une indemnisation pour l’angoisse que la famille a subie ».
    « L’Etat partie n’a pu expliquer les retards en question et sur ce point, le Comité considère que, contrairement aux arguments de L’État partie, aucune prescription ne saurait rendre caduque l’action devant le juge militaire, et dès lors la non-dénonciation de l’affaire auprès du Ministre de la défense revient au Procureur, seul habilité à le faire. «… »

    Le régime Compaoré a proposé différents recours non contentieux; du Collège des sages; de la Commission de réconciliation nationale; du Fonds d’indemnisation des victimes de la violence en politique ; du Médiateur du Faso. Or ces recours n’étaient pas des recours utiles. Ayant par la suite, par la complaisance de certains experts de l’ONU, échappé malgré tout à la justice le régime Compaoré s’est de nouveau retrouvé confronté à la détermination de nos avocats. Ils ont requis la désignation d’un expert ou un laboratoire indépendant notoirement reconnu, habilité à procéder à l’identification des empreintes génétiques et un calendrier de procédure a été établi le 09 février 2011. Le 11 mars 2011, l’Etat Burkinabè a soulevé l’incompétence du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, et l’irrecevabilité de la demande. Puis la tombe présumée de Thomas Sankara a été vandalisée le 28 juillet 2011. Le régime de Blaise Compaoré, affirmant que c’était le fait d’un déséquilibré mental, annonça le déploiement d’une unité de police afin d’assurer la sécurité de la ‘’présumée’’ tombe jouxtant toujours des immondices de la décharge voisine. Seulement 2 ans et 4 mois après, la tombe présumée a été de nouveau profanée, malgré les policiers de faction devant la porte principale du cimetière. Par jugement en date du 30 avril 2014, la demande de la CIJS d’identification des empreintes génétiques a été rejetée, ledit tribunal se déclarant incompétent.

    Blaise Compaoré était aussi Président du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). La magistrature a été tellement gangrenée par l’impunité qu’elle a été volontairement exclue du processus de la transition. Seule une magistrature assainie pourrait veiller à ce que la lutte contre l’impunité soit effective, avec des cours et des tribunaux intègres et impartiaux et soucieux des libertés individuelles et collectives. Une assemblée constituante corrigerait les manquements graves occasionnés par la soumission du corps judiciaire à l’exécutif, mais aussi veillerait à la réforme de l’armée. Nonobstant cette exigence, et prenant acte de la position courageuse d’autoriser l’investigation sur l’identification du corps du président Thomas Sankara, nos avocats recommandent que celle-ci soit effectuée dans les règles du droit assortie de toutes les garanties d’impartialités afin que le fardeau des preuves ne soit d’aucune façon entaché d’irrégularités.

    La CIJS escompte que le pouvoir de transition saura démocratiquement trouver le cadre juridique de probité et d’impartialité, pour que ses avocats achèvent leur travail de 18 ans et que la vérité et la justice adviennent. La CIJS réitère ses demandes pour que les sociétés civiles de France, des États Unis et de Côte d’Ivoire aident à y faire divulguer les responsabilités dans l’assassinat de Thomas Sankara. Elle remercie le peuple du Burkina de son soutien, l’enjoins de jouer son rôle de veille et d’encadrer plus que jamais cette lutte contre l’impunité.
    -30-

    25 novembre 2014

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