2IE : Expulsés, des étudiants tchadiens manifestent leur mécontentement
Réunis au sein de leur association, les étudiants tchadiens de l’« Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement » (2iE) ont animé une conférence de presse le 9 mars 2016 à l’« Education ouvrière » de Ouagadougou. Objectif : inviter leur pays d’origine, le Tchad, à payer rapidement leurs frais de scolarité des années académiques 2013-2014, 2014-2015, 2015-2016, et le versement de leur bourse. Ils entendent rejoindre leur ambassade si rien n’est fait.
Les étudiants tchadiens de l’« Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement » (2iE)) au Burkina Faso étaient face à la presse le 9 mars 2016 à Ouagadougou. Ils exigent le payement de leurs frais de scolarité des années académiques 2013-2014, 2014-2015, 2015-2016, et le versement de leur bourse. A cause du non-paiement de ces frais de scolarité, disent-ils, les étudiants tchadiens n’ont plus accès au campus, encore moins à leurs chambres. «Nous sommes à 7 mois de l’année en cours. Aucun étudiant tchadien n’a mis pied en classe pour suivre les cours», précise Charles Dagou, leur délégué général. Pire, tout document ou papier pouvant leur permettre d’avoir un stage leur est refusé par 2iE. Vu la situation, plusieurs démarches ont été entreprises, mais rien n’est fait par le Tchad. «Comme nous sommes abandonnés à notre triste sort, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons entrepris des démarches auprès des ministères de tutelle. Mais ces démarches sont restées sans suite », dit-il. Si rien n’est fait pour améliorer leur situation, ils iront tous habiter à l’ambassade du Tchad au Burkina. « Nous, étudiants tchadiens ici réunis ce soir, nous sommes en train d’envisager d’emménager à l’ambassade du Tchad au Burkina. Là-bas au moins, on a une portion de terre qui appartient au Tchad. Là, personne ne pourra nous perturber », confie Mobrouka Mahamat, un des animateurs de la conférence. Même si les étudiants tchadiens au Burkina exigent le règlement rapide de leur problème, ils ne veulent pas le faire à n’importe quel prix. Ils mettent en garde tous ceux qui tenteraient de récupérer leur lutte sur le plan politique, surtout en cette période électorale au Tchad. « Ils peuvent se servir de nos propos pour défendre notre cause à des fins politiques. Nous disons que nous ne sommes pas réunis à des fins politiques. Nous sommes en train de revendiquer une cause qui nous est noble. Nous mettons en garde les personnes qui vont exploiter à des fins politiques ce que nous avons dit ici », prévient Ali Idriss. Ils ont aussi demandé à 2iE de ne pas se servir des étudiants pour revendiquer ce que l’Etat tchadien lui doit.
Issa SIGUIRE