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2IE : Le personnel réclame la tête du DG


 

Le personnel de l’Institut d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE), après un sit-in tenu le 14 octobre 2015 pour exiger du directeur général Hama Amadou Maïga le respect des droits des travailleurs, a durci le ton. En effet, il a débuté une grève de 72 heures le 19 octobre pour demander le départ du directeur général.

 Le droit syndical non reconnu, le refus de la mise en place des délégués du personnel légalement élus sous la bannière syndicale de la F-SYNTER et le mépris affiché de la législation du travail et des institutions officielles chargées de son application. Tels sont, entre autres, les points qui ont motivé la décision d’une partie du personnel de 2IE à abandonner les bureaux pour manifester son mécontentement ce 19 octobre à Ouagadougou. « Neuf licenciements ont été prononcés, dont 3 délégués syndicaux et quelques membres du personnel, 3 délégués sont sous la menace de sanctions dans la même période, 10 contrats à durée déterminée ont été rompus, 28 travailleurs ont démissionné ou ont été poussés à la démission. Les intimidations et les menaces sont érigées en règles de management du personnel. Mais nous tenons à informer le directeur Maïga que nous n’allons pas nous laisser faire et nous demandons son départ sans condition ». Tels sont les propos du secrétaire général de la fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), Mamadou Barro.  Pour ce dernier, le directeur de 2IE ne respecte pas les dispositions du Code du travail, car ayant licencié Frédéric Traoré, un délégué du personnel. Et bien que l’inspection du travail, conformément à l’article 388 du Code du travail, ait refusé ce licenciement, le DG a quand même tenu tête et a viré M. Traoré. Plusieurs étudiants ont été renvoyés de l’institut sous prétexte qu’ils nuisent à sa sécurité et à son bon fonctionnement. La situation des droits syndicaux étant en péril à 2IE, a-t-il poursuivi, « nous avons tenu à informer les autorités concernées que sont le ministère en charge de l’Agriculture, celui des Ressources  hydrauliques et de la sécurité alimentaire et le ministère de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, mais jusque-là, seul le ministère en charge de l’Agriculture a rencontré une délégation du bureau national avec les délégués syndicaux et du personnel ».

« La situation au sein de 2IE est préoccupante et les autorités sont invitées à prendre ce problème à bras-le-corps »

 Le SG a indiqué que la F-SYNTER, face aux attaques frontales et répétées de la direction de 2IE à l’encontre des droits des travailleurs, en particulier les droits syndicaux, prend l’opinion publique à témoin et interpelle les autorités du Burkina sur les responsabilités quant à la cessation de ces attaques ainsi que la levée sans condition de toutes les mesures anti travailleurs prises par la direction de 2IE. Pour sa part, le secrétaire général adjoint du bureau national des délégués syndicaux, Souleymane  Badiel, a signifié que la situation au sein de 2IE est préoccupante et a invité les autorités à prendre ce problème à bras-le-corps. Il trouve illégal que dans une institution, des agents soient licenciés de façon abusive sans respect des normes. « C’est parce qu’il se passe des choses louches dans l’administration de 2IE qu’ils tentent de nous cacher que le directeur ne veut pas du F-SYNTER au sein de l’institut. Nous souhaitons que les textes soient respectés afin qu’une partie du personnel ne soit pas discriminée. Nous sommes prêts à tout dialogue dans les jours à venir pour une sortie de crise », a-t-il dit. Présent à cette conférence, le président de l’Association internationale des parents d’étudiants de 2IE, Alexandre Somé, a laissé entendre qu’ils ont des craintes  quant à la situation qui prévaut à l’institut car l’avenir de leurs enfants est menacé. En mars dernier, il y avait le même problème  au sein de l’établissement et c’est grâce à l’intervention des parents d’étudiants que les choses sont rentrées dans l’ordre, notamment la reprise des cours. Cette fois-ci, s’est-il indigné, « nous avons été surpris de savoir que le DG Maïga refuse que des parents d’étudiants puissent intervenir pour la résolution de la crise quand nous avons voulu le rencontrer. Nous ne savons plus quoi dire au DG, car refusant toute rencontre avec les parents d’étudiants. Cela est désolant. En juin passé, nous lui avons adressé une correspondance qui, jusque-là, est restée lettre morte. Or, un minimum d’éducation aurait voulu qu’on ait une réponse de sa part, mais hélas ! », s’est-il indigné. Comment un DG peut-il prendre  à lui seul la responsabilité de renvoyer des étudiants qui ont des moyennes pour passer en classe supérieure et  pour lesquels des parents ont déboursé des sommes importantes pour leur scolarité, au prétexte qu’on veut lutter contre  l’insécurité et l’indiscipline au sein de l’institut ? Joint au téléphone dans la soirée du 19 octobre, le DG Hama Amadou Maïga a déclaré être surpris des propos tenus par une partie du personnel qui est en grève. Il a tout de même signifié que les choses vont dans le bon sens à l’Institut et que le personnel qui est en grève ne représente pas grand-chose. Donc son absence n’est pas remarquée dans le service. Le DG Maïga a aussi révélé que dans les jours à venir, il organisera un point de presse pour se prononcer sur cette crise.

Valérie TIANHOUN


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