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49E SESSION ORDINAIRE DE LA CEDEAO A DAKAR : Le non-paiement par les Etats de leurs cotisations à l’ordre du jour


MAQUETTE JPZ 31/01/2012 1Dakar, la capitale du pays de la Téranga, a accueilli, le samedi 4 juin 2016, le 49e sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et ses homologues ont échangé sur plusieurs sujets en lien avec les préoccupations  majeures de la communauté. Pour l’occasion, le nouveau président de la Commission de la CEDEAO, élu depuis le 8 avril 2016, a prêté serment tandis que la présidente du Libéria a pris la tête de la Présidence de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’institution.

 

Le King FAHD Palace, le grand hôtel dans le quartier Almadie au sud-ouest de Dakar, la capitale sénégalaise, a été le lieu choisi pour abriter les travaux de la 49e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La journée du samedi 4 juin 2016 n’a pas été de tout repos pour le Président du Faso et ses homologues vu les points inscrits à l’ordre du jour : présentation et examen du rapport intérimaire 2016 de la CEDEAO, présentation et examen du rapport de la 76e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO, présentation et examen du rapport de la 3e réunion ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité, présentation d’un rapport sur l’état d’avancement de l’Accord de partenariat économique (APE). Etaient présents à cette rencontre les chefs d’Etats des pays comme le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Cap Vert, la Guinée Conakry, le Mali, le Niger, la Sierra Léone. Ceux du Nigeria,  de la Guinée Bissau, de la Gambie et du Togo se sont fait représenter.

La cérémonie d’ouverture présidée par le président du pays hôte du sommet, Macky Sall, a été notamment marquée par la prestation de serment du nouveau président de la Commission, Marcel Alain De Souza, et le discours du chef d’Etat sénégalais.  Devant Roch Marc Christian Kaboré et ses homologues, le Béninois a pris l’engagement de travailler à relever les défis auxquels l’instance sous-régionale est confrontée. Et parmi ces défis, il y a celui de la question  de la non-application des dispositions du Protocole sur le Prélèvement communautaire qui constitue la principale source de financement des activités de la CEDEAO. Autrement dit, le non-paiement par les Etats de leurs cotisations provoque une tension au niveau de la trésorerie de l’instance communautaire.

Face à la situation, le nouveau président de la Commission a engagé un plan d’austérité aux fins de redresser la trésorerie et de rationaliser les dépenses qui prennent en compte, entre autres, la maîtrise des charges, l’amélioration des structures de gouvernance et de gestion pour créer une meilleure synergie entre les institutions de la communauté et l’amélioration nette et progressive de l’image de marque de la CEDEAO afin d’obtenir, non seulement une plus grande crédibilité, mais aussi l’adhésion des dirigeants et des populations aux projets et programmes de l’instance sous-régionale. Marcel Alain de Souza s’était déjà engagé dès sa prise de fonction : « Je m’engage à poursuivre les réformes institutionnelles afin de maîtriser les charges et d’atteindre les objectifs d’intégration, d’améliorer les structures de gouvernance et de gestion ainsi que l’image de marque de notre institution, de sortir notre communauté de la léthargie ambiante : efficacité des ressources humaines, rigueur dans la gestion financière, meilleure synergie dans l’organisation de l’administration et des conférences, restauration des règles éthiques et de procédures au niveau des bureautiques et programmation ».  A cela se sont ajoutés les défis du maintien de la paix et de la sécurité dans un contexte de terrorisme international qui menace toute la sous-région.

 

Un plaidoyer pour le Burkina Faso, Sirleaf du Libéria élue à la tête de la présidence !

 

Pour sa part, Macky Sall, le président sortant de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, a plaidé pour que les Etats membres s’acquittent de leurs obligations statutaires en versant, à temps et intégralement, leurs contributions au titre du prélèvement communautaire.  De même, il a souhaité une poursuite de la rationalisation des structures de la Commission et ses dépenses ainsi que le recentrage des objectifs stratégiques par une meilleure définition des priorités de la communauté.  Pour le chef d’Etat sénégalais, la Commission et l’ensemble des institutions de la communauté doivent dépenser moins dans le fonctionnement et plus dans le financement des projets de développement. En outre, le président sortant  a abordé les sujets de la libre circulation des personnes et des biens, la création de l’Institut monétaire et de la Banque centrale de la BECEAO dans la perspective du lancement de la monnaie unique en 2020, la lutte contre le terrorisme ou la démocratie dans les pays membres.

A l’issue des travaux à huis-clos,  la présidente de la République du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a été désignée, présidente en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Elle remplace Macky Sall à ce poste. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la CEDEAO ont félicité le Burkina Faso pour le bon déroulement des processus électoraux qui ont consacré la mise en place des institutions démocratiques. Ils ont plaidé pour que les partenaires techniques et financiers apportent leur soutien au pays des Hommes intègres aux fins de redresser l’économie. Dans le même cadre d’ailleurs, les pays de la CEDEAO demandent aux partenaires de soutenir le Burkina Faso dans la perspective de la conférence des donateurs que comptent organiser les nouvelles autorités.  Outre ces points, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont fait part de leur “vive préoccupation”, face à la persistance de la crise en Guinée-Bissau qui, selon eux, compromet la mise en œuvre des engagements des partenaires au développement, pris en mars 2015. « La conférence exprime sa vive préoccupation face à la persistance de la crise en Guinée Bissau qui compromet la mise en œuvre des engagements pris par les partenaires au développement en mars 2015 pour apporter une assistance financière de 1,5 milliards de dollars US », indique la résolution finale de la 49e session ordinaire. La conférence, ajoute le communiqué, a décidé de désigner une délégation présidentielle comprenant la Guinée, le Sénégal et la Sierra Léone pour rencontrer et échanger avec les parties prenantes de la crise politique en Guinée, afin de mieux évaluer la situation politique actuelle dans ce pays. « Le sommet a également pris la décision de proroger d’un an la mission de la CEDEAO en Guinée Bissau. Il exhorte les Forces de défense et de sécurité de Guinée-Bissau à garantir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire », indique encore la résolution finale de la rencontre. « Les chefs d’Etat et de gouvernement, souligne le texte, demandent à la Commission de la CEDEAO de prendre les dispositions nécessaires pour régler, dans les meilleurs délais, les arriérés dus aux pays contributeurs de troupes et de police ».

 

Michel NANA, de retour de Dakar

 

 

Extrait du communiqué final à propos du Burkina Faso

 

– La Conférence se félicite du succès des élections présidentielles qui se sont tenues le 29 novembre 2015 permettant le retour à la démocratie et à la stabilisation de la situation sécuritaire dans le pays.

-Le Sommet se félicite des conclusions de la dernière réunion du Groupe de Contact International du Burkina Faso (GISAT-BF) tenue le 1er avril 2016 et lance un appel à la communauté internationale pour fournir l’appui nécessaire au programme socio-économique à long terme au Burkina Faso tel qu’il est défini dans la vision stratégique du Gouvernement.

– Le Sommet demande à la Commission de travailler en étroite collaboration avec l’Union Africaine et les Nations Unies dans le cadre du nouveau Groupe de Soutien pour la Consolidation de la Démocratie et le Redressement Economique (GIS-BF) au Burkina Faso en vue de promouvoir la consolidation démocratique et le redressement économique de ce pays, et de soutenir l’organisation d’une Conférence des donateurs pour mobiliser les ressources nécessaires au développement social et économique du Burkina Faso.

 

 

 

Quelques traits du curriculum vitae du nouveau président de la Commission

 

Expérience professionnelle

2015-2016 : député à l’Assemblée nationale du Bénin

2011-2015 : ministre du Développement, de l’analyse économique et de la prospective. A ce titre, gouverneur du Bénin auprès de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) ; membre du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)

2009-2011 : conseiller spécial aux Affaires étrangères et bancaires du Président de la république du Bénin

2003-2007 : directeur des Affaires administratives au siège de la BCEAO à Dakar

1999-2003 : directeur de l’Agence principale de la BCEAO pour le Bénin

 

Formation

1992 : formation à l’Institut du Fonds monétaire international (FMI) à Washington

1980 : diplôme d’Etudes supérieures spécialisées (DESS) en Administration et banque (COFEB) à Dakar

1978 : maîtrise en Sciences économiques à l’Université de Dakar, Sénégal

 

Autres

Candidat à l’élection présidentielle de 2016 au Bénin 

Membre du Conseil d’administration de la Société de développement du coton (SODECO)

Président du Front Républicain du Bénin (FRB) depuis 2009.

 


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