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TENKODOGO:Remontée, la population saccage le siège des Koglwéogo


La loi des Koglwéogo prévoit que tout membre du groupe ayant commis des fautes doit être sanctionné à la hauteur de son forfait. Elle précise par ailleurs que les fautifs doivent être punis dans un siège Koglwéogo autre que le leur. C’est l’application de cette disposition qui n’a pas plu aux populations de Tenkodogo qui s’en sont prises au siège des Koglwéogo, le mardi 14 août 2018. Elles exigeaient que trois Koglwéogo accusés de vol de deux chèvres soient jugés en public dans leur siège. Bilan, trois motos et tout le matériel du siège incendiés.

 

Les habitants de la commune de Tenkodogo, qui ne comptent que sur les Koglwéogo pour passer des nuits paisibles, ont du souci à se faire depuis la soirée du 14 août 2018. Le siège de ce groupe d’auto-défense situé au secteur 3 a été entièrement saccagé aux environs de 16h par une foule nombreuse en furie. Plus de seccos, plus de hangar, plus de lieu d’interrogatoire. Dans ce sanctuaire Koglwéogo, tout est parti en fumée, y compris les trois motos des Koglwéogo qui avaient été envoyés en mission dans un village. La cause de cette furie, trois Koglwéogo auraient volé, égorgé et vendu deux chèvres qui étaient en fourrière au siège. Ceux qui ont juré de protéger les populations contre les vols ont-ils en leur sein des voleurs ? Si oui, ne doivent-ils pas être interrogés et punis en public comme ils le font avec les voleurs qu’ils arrêtent ? Pour ceux qui ont mis le feu au siège, les réponses à ces questions sont positives. Revenant aux faits, le Secrétaire général (SG) des Koglwéogo de Tenkodogo, Moumouni Ouédraogo, a affirmé que c’est dans la nuit du 13 au 14 août 2018 que ceux-ci ont égorgé et vendu deux chèvres qu’ils gardaient en fourrière au siège. Le propriétaire des animaux les ayant reconnus à l’abattoir, l’affaire est portée au siège des Koglwéogo, le mardi 14 août aux environs de 10h. Interrogé, le boucher a déclaré les avoir achetés avec les trois Koglwéogo. Ces derniers ont reconnu les faits tout en précisant que lesdits animaux tués et vendus, étaient mourants. A l’issue des concertations, Moumouni Ouédraogo a précisé que ses collègues ont trouvé ce comportement douteux, non conforme au règlement et est considéré comme du vol. Ils ont agi sans avoir  informé la hiérarchie de la situation. Pour réparer ce préjudice, le propriétaire des chèvres a été dédommagé dans la même matinée par les responsables à hauteur de 60 000 F CFA. Conformément au règlement, deux des coupables ont été amenés au siège Koglwéogo de Bittou et le troisième dans un village à quelques kilomètres de Tenkodogo, pour être sanctionnés.  Les bouchers et la foule qui se sont rendus au siège dans la soirée, n’ont pas voulu l’entendre de cette oreille car ils exigeaient que la correction des Koglwéogo fautifs soit faite publiquement, au siège de Tenkodogo. Selon le SG, si malentendu avec la population il y a, c’est le refus des responsables Koglwéogo d’appliquer cette loi correctionnelle au siège qui en est la cause. Alors que pour lui, l’objectif est d’éviter tout subjectivisme dans l’application des sanctions. N’ayant pas eu satisfaction de leur exigence, la population qui s’est déplacée au siège s’est déchaînée en saccageant le hangar et en incendiant des engins personnels des Koglwéogo partis en mission. Si le SG Moumouni Ouédraogo y voit également la main des anciens camarades déchus et des voleurs ayant subi leur loi, il demeure perplexe face à cette incompréhension. Pour redorer le blason des Koglwéogo, Moumouni Ouédraogo dit s’en remettre à la décision qui sera prise à l’issue d’une assemblée générale qui sera tenue dans les jours à venir.

Mahamadi NONKANE

(Correspondant)

 


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