HomeA la une8-MARS 2018 « 25% des terres aménagées par l’Etat seront octroyées aux femmes », selon le Président du Faso

8-MARS 2018 « 25% des terres aménagées par l’Etat seront octroyées aux femmes », selon le Président du Faso


 

 

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a eu des échanges directs avec les femmes du Burkina à l’occasion de la célébration de la 161e  journée internationale de la femme, le 8 mars 2018 au Palais des Sports de Ouaga 2000.  Dans un contexte national marqué par les récentes attaques terroristes qui ont endeuillé des familles, la célébration de la journée du 8-Mars a été particulièrement sobre cette année et a été organisée conjointement avec le forum national des femmes, sous le thème : « la participation de la femme à la gouvernance : état des lieux, défis et perspectives ».  Une célébration sans réjouissances festives qui a permis aux femmes venues des 13 régions du pays de soumettre leurs doléances au Chef de l’Etat, en présence du ministre de la Femme ainsi que des autres membres du gouvernement. A l’occasion, le Chef de l’Etat s’est engagé à veiller à ce que des instructions soient données immédiatement pour la satisfaction des préoccupations soulevées par les femmes.

 

Les principales préoccupations posées au Président du Faso, hier 8 mars 2018, par le ministre en charge de la femme et de la famille, Laurence Ilboudo/ Marchal, touchent les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et sont aussi d’ordre infrastructurel et entrepreneurial.  Il s’agit du renforcement de l’équipement des centres de santé, les maternités notamment, avec leur dotation en ambulances, en appareils de radiographie, d’échographie et de tables d’accouchement, sans oublier le renforcement des capacités d’accueil desdits centres de santé et des plateaux techniques des Centres hospitaliers régionaux. Ensuite, il y a le renforcement de la prise en charge des fistules obstétricales au profit des femmes et filles qui en souffrent, l’augmentation du nombre de médecins pédiatres, gynécologues, cardiologues  dans ces centres de santé. Dans le secteur de l’éducation, Laurence Ilboudo/Marchal a plaidé pour l’intensification de l’alphabétisation des femmes et des jeunes filles avec des mesures d’accompagnement, le renforcement de l’instruction civique  dans les établissements scolaires, l’octroi de bourses scolaires aux jeunes filles en difficulté, la construction et l’équipement des structures d’accueil de ces filles pour assurer leur maintien dans le système  scolaire et le continuum. Outre la formation des filles à l’utilisation des technologies solaires dont elle a souhaité la vulgarisation, la construction et l’équipement de structures d’encadrement de la petite enfance (crèches, centres d’éducation préscolaire) au sein des établissements et services, le respect du quota genre de 30% au profit des femmes aux niveaux législatif et administratif ainsi que  la prise en compte des femmes dans l’attribution des parcelles au niveau des plaines aménagées, le ministre Laurence Ilboudo/ Marchal a, entre autres, soumis au Président du Faso la nécessité de renforcer les capacités des femmes exerçant dans la collecte, la transformation et la conservation  des produits forestiers non ligneux, la création de petites unités de transformation des produits maraîchers à base d’énergie solaire pour les femmes, la création de centres de formation professionnelle au profit des filles non scolarisées et déscolarisées et la construction/réfection avec équipement de maisons de la femme et centres de promotion féminine.

Des doléances du ministre appuyées par les femmes des régions. Les représentantes des femmes des 13 régions qui se sont exprimées devant le Président du Faso, ont confirmé sinon soutenu les doléances de leur ministre de tutelle, en y ajoutant d’autres. En effet, de façon synthétique les préoccupations soulevées ont, entre autres, pour noms « augmentation des fonds alloués aux coordinations régionales des femmes, disponibilisation de microcrédits adaptés aux besoins des femmes et de technologies adaptées à la transformation des produits locaux au profit des femmes des 13 régions, création d’un ministère plein consacré à la promotion de la femme et du genre, augmentation du budget du ministère en charge de la femme, amélioration de la participation des femmes à la gouvernance économique, plaidoyers actifs auprès des leaders d’opinion tels les coutumiers ou les religieux pour la fin des pratiques culturelles néfastes aux femmes et aux filles ainsi que le maintien des filles à l’école ».

Maximisation des ressources en faveur de la femme entre 2018 et 2020

« 25% des terres aménagées par l’Etat seront octroyées aux femmes », a dit Roch Marc Christian Kaboré, après avoir écouté les doléances des femmes. Ajoutant qu’il en sera ainsi, par exemple, à Samendeni dans les Hauts- Bassins. Il a indiqué que tous les ministères sont concernés par la question de la femme et a annoncé la maximisation des ressources disponibles  en faveur de la promotion et de la protection des droits de la femme  entre 2018 et 2020. Le budget du ministère en charge de la femme sera vu à la hausse, a-t-il dit aux femmes, précisant aussi que toutes les communes seront dotées d’ambulance. Il a reconnu que la participation des femmes à la gouvernance reste le talon d’Achille du système de gouvernement, en ce sens que « le quota des 30% n’est point respecté », selon ses mots. A l’entendre, une équipe de réflexion prospective et d’anticipation sera mise en place pour trouver les solutions à l’ensemble des préoccupations ou doléances posées par les femmes, au-delà des questions matérielles. Mais en attendant, il a appelé à une prise de conscience collective, un engagement de tous pour promouvoir les droits des femmes et des filles dans tous les secteurs d’activités de la vie. « Il faut que les hommes reconnaissent les mérites des actions des femmes », a-t-il soutenu, ajoutant que « l’éducation de la femme, c’est la base du développement ; d’où, il faut mettre l’accent sur la jeune fille ». Si le Président du Faso a dit prendre bonne note de l’ensemble des doléances des femmes, il a toutefois fait observer que  « nous ne pouvons pas tout embrasser en même temps »,  assurant les femmes du « décuplement des actions en faveur des causes féminines ». Des technologies adaptées aux besoins des femmes des provinces,  la rénovation du ministère de la femme et de la solidarité nationale et de la famille avec l’augmentation de son budget,  la nécessité d’une meilleure organisation et d’une mutualisation des énergies  pour structurer le marché de l’exportation des produits locaux vers les pays voisins, la disponibilisation des fonds de garantie pour aider les femmes à mieux exercer leurs activités, l’instruction des ministères pour faire le point de l’évolution des dossiers ou préoccupations des femmes de façon périodique… sont, entre autres, les réponses ou engagements du président du Faso à l’endroit des femmes. Des ministres comme Nicolas Méda de la Santé, Rosine Sori/Coulibaly de l’Economie et des finances et Stanislas Ouaro  de l’Education  nationale et de l’alphabétisation sont intervenus pour donner des réponses à certaines préoccupations posées par les femmes en rapport avec ces départements ministériels. Le ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laurence Ilboudo Marchal,  a présenté une note de synthèse des forums des femmes tenus dans les chefs-lieux des régions entre le 12 et le 26 février 2018. Des rencontres qui avaient  pour objectifs, selon le ministre, de faire le bilan de la mise en œuvre des recommandations du forum de 2014 et de la commémoration de la Journée internationale de la femme en 2017,  faire l’état des lieux  de la participation des femmes  à la gouvernance  politique, administrative et économique et d’identifier les préoccupations majeures en vue de formuler des recommandations à soumettre au président du Faso, dans la perspective d’une meilleure représentativité des femmes dans les sphères de décisions. En sus de ces rencontres, bien d’autres activités ont été organisées en prélude à la commémoration du 8 Mars 2018, telles la rencontre avec les maires de la région du Centre, la rencontre de plaidoyer avec le Chef suprême des Mossi ainsi que la tenue d’un panel en rapport avec la Journée mondiale de la femme dont les axes forts de réflexion ont porté sur les défis de l’application de la loi sur le quota genre, les stratégies pour un meilleur accès des femmes aux postes électifs, l’autonomisation socio-économique inclusive des femmes avec les défis y afférents en lien avec la mise en œuvre du PNDES. Les présidents de délégations consulaires régionales ont été investis parrains régionaux des femmes pour la période 2018-2020  et 25 personnes physiques et morales ont été distinguées des insignes d’Officier de l’Ordre du mérite de la Santé et de l’Action sociale, agrafe action sociale ou Chevaliers de l’Ordre du Mérite de la Santé et de l’Action sociale. L’épouse du Chef de l’Etat, Sika Kaboré, a été faite « Officier de l’Ordre national ».

Lonsani SANOGO

 

 

 

 

 


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