AUDITION DE DADIS CAMARA PAR DES JUGES GUINEENS : Pourquoi maintenant ?
Depuis que le capitaine Moussa Dadis Camara a annoncé sa candidature à la future élection présidentielle et a officialisé son alliance avec Celou Dalein Diallo, la Guinée Conakry se réveille, hantée par les fantômes des 157 personnes massacrées le 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Ou du moins, on peut se demander s’il y a un lien de causalité entre la volonté de l’ex-chef de la junte guinéenne de retourner au pays pour prendre part aux futures élections et le déplacement d’une mission d’experts des Nations unies. Ou encore celui de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, dans la même période, à Conakry. Et ce n’est pas tout. Car l’ex-chef de la junte guinéenne a été auditionné à Ouagadougou par deux juges guinéens, quelques jours seulement après la visite de la procureure de la CPI. En tout cas, il est fort important de constater que Fatou Bensouda, en particulier, s’est rendue du 2 au 3 juillet 2015 dans une Guinée où le contexte politique reste très tendu. Sur l’objet de sa visite, elle a estimé qu’il s’agissait de « faire le point sur l’enquête judiciaire concernant les crimes du 28 septembre (2009), menée par les autorités guinéennes, conformément à leur obligation première de poursuivre et de juger les auteurs des crimes relevant de la compétence de la CPI ». L’objectif étant de s’assurer que les élections vont bien se dérouler et que les parties prenantes s’abstiendront de violences.
La mission de Fatou Bensouda était donc simple : faire l’état des lieux du dossier du massacre et attirer l’attention des autorités guinéennes, des partis politiques et des divers protagonistes politiques sur l’impérieuse nécessité de proscrire la violence qui a pignon sur rue au pays de Sékou Touré. En effet, depuis le décès de Lansana Conté, la politique reste un vecteur de violences extrêmes en Guinée. Que la CPI rappelle à chacun des acteurs, ses obligations et responsabilités, est donc une très bonne chose. Et ce, d’autant plus que le calendrier électoral divise toujours le pouvoir et l’opposition en Guinée. En rappel, l’opposition conteste le calendrier électoral prévoyant une présidentielle en octobre et des locales en mars 2016. Elle est plutôt pour que les locales précèdent la présidentielle. Cette contestation a été marquée depuis avril dernier par des manifestations qui se sont soldées par plusieurs morts et des dizaines de blessés.
La CPI pourrait renforcer le pouvoir de Condé
Cela dit, entre 2009 et 2015, six ans se sont écoulés. Ni la justice internationale, ni la justice guinéenne n’ont pu faire la lumière sur les évènements du 28 septembre à Conakry. C’est dire que la visite de la procureure Bensouda en Guinée et le déplacement des juges guinéens à Ouagadougou pourraient donner lieu à bien des interprétations par les parties. Car elle intervient quelques jours seulement après l’annonce de la candidature de Dadis Camara. Le pouvoir du Pr Alpha Condé est-il à la manœuvre ; lui qui s’est dit satisfait de la visite de Bensouda ? En tout cas, une telle visite est pour le moins pain bénit pour le Pr Condé. De fait, la CPI pourrait renforcer le pouvoir de Condé, en cassant le tandem Dadis/Diallo qui s’annonce comme une coalition de taille à même de faire trembler le président Condé. Depuis son arrivée au pouvoir, on a le sentiment que le Pr Condé a tout fait pour ne pas importuner Dadis Camara, aux fins de ne pas se mettre à dos une grande partie de la Guinée forestière. Pour contrer l’alliance Dadis-Diallo, il cherchera certainement des noises à l’ex-chef de la junte militaire. Bref, l’évolution du dossier du 28 septembre 2009 vient rappeler au capitaine Dadis Camara que son retour en Guinée Conakry ne sera pas aussi simple qu’il le pensait. Et que pour continuer à nourrir des ambitions présidentielles, il lui faudra d’abord répondre de ses actes devant la justice de son pays.
Michel NANA
Abraham
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” En tout cas, une telle visite est pour le moins pain béni pour Alpha Condé. De fait, la CPI pourrait renforcer le pouvoir de Condé, en cassant le tandem Dadis/Diallo qui s’annonce comme une coalition de taille à même de faire trembler le président Condé.”
Aidez moi à comprendre la logique de ce paragraphe. On inculpe un leader, quelle serait la réaction de ses militants face à celui, Alpha Condé, qui semble responsable du malheur de leur leader? Se rallier au dictateur ou s’opposer fermement surtout qu’il avait promis l’impunité?
9 juillet 2015Pour rappel, des femmes et des jeunes avaient manifesté à N’Zérékoré pour dire que sans le retour de leur Dadis, pas d’élections dans leur zone. A méditer!
“Le Pays” de Ouaga n’y est pas du tout! C’est une alliance entre deux partis politiques et non entre deux hommes, même s’ils en sont les leaders ! Cette manœuvre vise à rapprocher deux électorats. C’est pourtant clair!
Anonyme
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Le banditisme du pouvoir en vaut la chandelle,alpha cde a perdu la popularité qu’il avait en 2010 .on accuse dadis de la tuerie du 28 septembre avec 157 morts mais de 2010 à nos jours alpha conde en a tué 650 morts ,a savoir : la tuerie de:zogota ,galapaye, saoro ,koulé,et n’zerekore,oh!le demon alpha qui rentre dans la mosquée en marche arrière.
9 juillet 2015