HomeA la uneAN I DU MPP : « Le Burkina doit être fier d’avoir sécrété Roch, Salif et Simon », dixit le député Bindi Ouoba

AN I DU MPP : « Le Burkina doit être fier d’avoir sécrété Roch, Salif et Simon », dixit le député Bindi Ouoba


De profession, il est pharmacien spécialisé en industrie pharmaceutique. Député à l’Assemblée nationale,   président de la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger,  Bindi Ouoba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est membre du bureau exécutif national du Mouvement du peuple pour le progrès  (MPP) chargé de la santé et des questions de populations. Ancien député à l’Assemblée nationale et ancien conseiller régional de l’Est sous l’ère Compaoré,  le député Bindi Ouoba a également été conseiller municipal de la commune de Logobou, dans la province de la Tapoa ; localité qui l’a vu naître.    A l’occasion de l’an I du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, nous nous sommes entretenu avec lui, le 19 décembre 2016, dans son bureau sis au quartier Zogona, à Ouagadougou, sur la situation nationale. Du volet sécuritaire aux revendications sociales en passant par la Justice, le député Bindi Ouoba a répondu à toutes nos questions, sans langue de bois. Lisez !

 

 

Le Pays : D’aucuns estiment qu’après l’arrivée du président Roch Marc Christian Kaboré  au pouvoir, tous les signaux sont au rouge. Que leur répondez-vous ?

Bindi Ouoba : C’est inexact ! Pour évaluer une situation, il faut savoir d’où on vient et où on va. Si immédiatement après la Transition, on avait fait un inventaire du Burkina depuis son indépendance, je crois que les gens allaient mieux apprécier les acquis et l’orientation actuels du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré.               Je peux vous citer quelques cas très simples : de nos jours, pour quitter Ouagadougou et se rendre à Fada N’Gourma, on met plus de 6 heures de route. D’où vient cet héritage? C’est une réalité sociale que nous avons héritée. A l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo, la première année de médecine compte près de 1 400 étudiants. C’est aussi un héritage. Mais, la réalité est qu’on ne peut pas bien former une promotion de 1 400 étudiants en médecine. C’est pour qu’ils deviennent quoi ? Même les infirmiers ne sont pas formés à la pelle. Pour connaître un microbe ou un parasite en 1re  année de médecine, il faut des travaux pratiques. Mais est-ce que cela est possible ? Pourtant, un médecin ne peut pas passer sa 1re  année sans regarder un microbe ou un parasite. Voilà l’héritage post-Blaise Compaoré dont nous avons bénéficié.   Quand vous constatez qu’il n’y a pas d’eau ou qu’il y a des écoles mal construites en province, à qui la faute ? En campagne, il n’y a pas de pistes rurales, encore moins d’écoles et de centres sanitaires. Cela date de quand ? C’est depuis les indépendances dont 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré. Donc, si l’on fait un inventaire de nos jours, l’on ne peut que se féliciter de l’orientation du régime Roch Marc Christian Kaboré. A mon avis, l’orientation que s’est fixée le régime actuel, est celle qu’il nous faut pour corriger  toutes ces erreurs. Ce que le Président Roch Marc Christian Kaboré propose à ses concitoyens burkinabè pour développer le pays, est ce qu’il y a de mieux. Pour cela, le président Roch Marc Christian Kaboré a déjà réussi son mandat, car chez nous, il y a un adage qui dit ceci : « Pour apprécier la fête du samedi, elle s’évalue le vendredi soir ». Pour moi, le président Roch Marc Christian Kaboré a réussi pour plusieurs raisons. D’abord, il y a le Plan national de développement économique et social (PNDES). C’est un référentiel de développement qui a été élaboré en collaboration avec toutes les couches sociales. Elles s’en ont approprié et ont même fait des suggestions.  Les bailleurs de fonds, dans leur ensemble, ont apprécié non seulement la démarche qui a conduit à la mise en place de ce plan, mais aussi sa profondeur. Mieux, ce plan a permis de mobiliser plus de 18 mille milliards de F CFA. C’est une grande réussite, parce que le Burkina Faso n’a jamais mobilisé une  telle somme pour son développement. Mais comme on aime à le dire, vous ne pouvez pas empêcher ceux qui souhaitent voir le train arriver en retard de le voir en retard. C’est cela la réalité !

En tant que membre du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), comment réagissez-vous aux violences survenues à l’arrondissement 8 de Ouagadougou ?

Aujourd’hui, le Burkina  doit faire face à plusieurs défis. Le premier, c’est celui de la sécurité. Ceux qui ont été chassés du pouvoir ne veulent pas laisser le Burkina en paix. Ils ont échoué et ils veulent tout faire pour que les autres échouent, d’où les différentes attaques que le pays a subies. Il faut que nous, les Burkinabè, soyons vigilants car, ceux que nous avons chassés ne veulent pas que le Burkina réussisse. Ils ne veulent pas non plus que le MPP réussisse. Le deuxième défi est ce que j’appellerai le symbole post-Gorbatchev, du nom de cet ancien président de l’Union soviétique. Voilà un  monsieur qui avait vu que le monde bipolaire tel qu’il était, pouvait mal se terminer pour l’humanité. Il s’est nourri d’ambitions pour changer les choses, mais  il a été le premier à être victime de sa propre vision. Ce qui s’est passé à l’arrondissement 8 de Ouagadougou traduit une fois de plus que le Burkinabè pense de nos jours qu’il peut tout se permettre. Il pense qu’il n’a pas de devoirs. Il croit qu’il n’a que des droits, si fait que l’incivisme s’est installé et a pris des proportions inquiétantes.  C’est ce qui s’est passé en Union soviétique. Lorsque Gorbatchev a libéré le peuple, celui-ci est allé plus loin que sa vision et a détruit l’Union soviétique. C’est ce qu’il faut craindre pour le Burkina. Il y a des indices qui ne sont pas bien pour le futur de ce pays. Pour imager la situation, je dirai que le Burkina ressemble à un enfant qu’on retrouve sur la piste de danse. Il danse et les gens l’applaudissent. Et à un moment donné, il se perd et commence maintenant à mal exécuter ses pas de danse. Les gens nous ont admirés et continuent de le faire. Cependant, il faut que nous donnions le bon exemple dans nos différents actes.

L’affaire des tablettes offertes aux députés a fait grand bruit. Comment y réagissez-vous ?

(Rire). Personnellement, j’ai été étonné que les gens aient pensé que la société Huawei voulait nous corrompre. Huawei  est une grande firme qui a un  budget financier mille fois mieux que celui du Burkina. Donc, ceux qui ont pensé que l’entreprise  a voulu   nous corrompre en nous donnant ces tablettes, se trompent. D’ailleurs, les gens lient ces tablettes à un marché que Huawei  a eu avec le Burkina.  Mais cela n’a rien à voir. Huawei n’a pas besoin d’un marché public burkinabè pour prospérer davantage. Donc, croire que cette société a voulu nous corrompre, c’est manquer de  modestie et d’humilité. La valeur des tablettes en question est très minime à celle de HUAWEI. Il ne faut pas se prendre trop au sérieux pour prouver qu’on est sérieux. Nous avons chassé Blaise Compaoré et avons tenu des élections libres et transparentes pour donner le bon exemple de démocratie. Mais nous ne sommes pas là pour faire la morale aux autres. 

En un an d’exercice du pouvoir, le régime  actuel fait face à de nombreuses revendications sociales. Ne s’agit-il pas là, d’une incapacité des gouvernants à faire de l’anticipation ?

C’est ce que j’ai dit plus haut. Nous vivons le syndrome post-Gorbatchev. Aujourd’hui, le champ est ouvert à chacun de revendiquer et c’est normal que les gens aient des revendications.  C’est normal aussi qu’ils veuillent améliorer leurs conditions de vie et de travail, puisque le cadre actuel le permet.

« Ceux qui nous attaquent aujourd’hui sont ceux-là que l’ex-président Blaise Compaoré entretenait dans des hôtels »

Mais, ils doivent aussi savoir que tant que le pays n’a rien créé comme ressources ou richesses, c’est très difficile. Donc, vouloir qu’on partage ce qui n’existe pas, c’est un manque d’esprit de discernement. Que les Burkinabè prennent leur mal en patience, car le régime actuel nous réserve des lendemains meilleurs. Donc, que l’ensemble des Burkinabè croient au programme du président Roch Marc Christian Kaboré.

En un an, le Burkina a enregistré beaucoup d’attaques terroristes. Peut-on dire que le défi sécuritaire est loin d’être relevé ?

Tout d’abord, je m’incline devant la mémoire de tous les soldats tombés.  Je m’incline aussi devant tous nos compatriotes tombés dans les différentes attaques terroristes. Que leurs âmes reposent en paix ! Cela dit, pour moi, le défi sécuritaire est loin d’être relevé. Il faut que les Burkinabè sachent que si nous dormons, le pire reste à venir. Car ceux que nous avons chassés du pouvoir ne veulent pas voir le pays se développer. C’est ce qui explique les différentes attaques que le pays a subies. Ceux qui nous attaquent aujourd’hui sont ceux-là que l’ex-président Blaise Compaoré entretenait dans des hôtels à Ouagadougou, avec les ressources du pays. Ce sont ses amis. Et comme il n’est plus là, ceux-ci pensent qu’il faut détruire le pays. Sinon, quand Blaise était au pouvoir, ils n’attaquaient pas le pays. On entendait parler moins d’eux au Burkina. Il faut que nous soyons davantage solidaires. Les Forces de défense et de sécurité ont besoin de notre collaboration pour mieux lutter contre ces monstres.

D’aucuns estiment que depuis l’arrivée de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, le dossier Norbert Zongo n’a pas bougé d’un iota. Ils estiment que certains dignitaires de ce régime y sont pour quelque chose. Qu’en dites-vous ?

A ce niveau, il ne faut pas lier les choses. Ce n’est pas parce que nous avons géré le pouvoir avec Blaise Compaoré que nous sommes Blaise Compaoré. Autrement dit, ce n’est pas parce que nous avons géré le pouvoir avec Blaise Compaoré que nous avons toujours cautionné ce qu’il voulait ou ce qu’il faisait. C’est trop simpliste. Si Roch, Salif et Simon ont claqué la porte du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), c’est parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec la politique dudit parti. Pour revenir au dossier Norbert Zongo, je dirai que c’est maintenant que les lignes bougent. C’est maintenant que la Justice arrive à disposer des hommes qu’elle peut interroger. Dans ce sens, vous savez que les procédures judiciaires sont longues. Car, après avoir interpellé un suspect, il faut l’interroger pour avoir suffisamment d’informations. Lesquelles informations peuvent vous amener sur d’autres pistes et ainsi de suite.   Avant, il n’y avait rien. Il n’y avait aucun témoin et le dossier a même été rangé dans les tiroirs.

Est-ce à dire qu’il n’y a pas de dignitaires de ce régime impliqués ?

Le Burkina est comme un désert. Tout se sait et rien n’est caché. S’il y a des gens qui sont impliqués dans le dossier Norbert Zongo, ceux-ci répondront au moment opportun. Personne ne peut arrêter le cours de la justice. Le système est tel que c’est difficile et il ne faut pas que les gens s’en inquiètent.

Certains dignitaires du régime Blaise Compaoré disent être victimes d’acharnement et de marginalisation de la part des bonzes du MPP. Quelle est votre réaction ?

Je trouve qu’ils (NDLR : les dignitaires du régime Blaise Compaoré) ne sont pas honnêtes. Malgré ce qu’ils ont fait, les Burkinabè ne leur en tiennent pas rigueur. Bien qu’ils aient failli brûler ce pays, les Burkinabè ne leur en veulent pas trop.   Alors, il faut qu’ils s’en félicitent. Le comportement dont ils font montre, ressemble à celui d’un enfant qui commet une faute loin de sa maison. Les gens le frappent pour le corriger et quand il approche sa maison, il commence à insulter ces derniers. Mais, c’est peut-être parce qu’il n’a pas été bien corrigé. Les gens du CDP savent qu’ils ne risquent plus rien, c’est pour cela qu’ils disent tout ce qu’ils veulent. Mais ils ont oublié ce qu’ils ont fait. Ils appellent à la réconciliation nationale. Mais de quelle réconciliation nationale parlent-ils ? Ne sont-ils pas à l’Assemblée nationale ? Ne sont-ils pas intégrés dans le bureau de l’Assemblée nationale ? Ne sont-ils pas intégrés dans les responsabilités à l’Assemblée nationale ? Veulent-ils qu’on oublie ce qui s’est passé dans ce pays ? On ne peut pas oublier les fautes qu’ils ont commises. Il faut qu’il y ait justice parce qu’il y a eu des morts. On veut savoir qui en est responsable et les parents des victimes ont besoin de le savoir. Car, nous ne voulons plus revivre cette situation. Donc, il faut situer les responsabilités, afin que cela puisse servir de leçon.  Comment des gens qui ont participé au coup d’Etat du Général Diendéré veulent-ils  qu’on leur pardonne alors qu’ils ont provoqués des morts ? Il faut qu’on les juge selon le droit, parce que des jeunes innocents sont tombés.

Les procès sur les dossiers du putsch vont démarrer le 5 janvier prochain,   avec  celui des soldats qui envisageaient d’attaquer la Maison d’arrêt et de correction de l’armée pour libérer les présumés putschistes. En tant que citoyen, qu’attendez-vous de ces procès ?

Je salue la tenue de ces procès qui, pour certains, n’avaient que trop tardé. C’est la procédure normale, car nous sommes dans un Etat de droit. Cela dit, il ne faut pas précipiter les choses et faire des procès bâclés, qui vont nous retomber dessus dans les jours à venir. La justice fait partie des valeurs que notre pays doit mettre en œuvre à tout moment. Un Etat de droit est basé sur trois pouvoirs fondamentaux. Il s’agit du Législatif,  de l’Exécutif et du Judiciaire. C’est important que ces trois pouvoirs fonctionnement normalement et en toute indépendance. D’ailleurs, c’est pour cela que, contrairement à certaines opinions, je n’ai pas trouvé d’inconvénient à ce qu’on ait  augmenté les émoluments des magistrats. C’est normal, ce d’autant plus que la Justice est une institution. Si les juges estiment qu’en tant qu’acteurs institutionnels, ils ne sont pas pris au sérieux, il faut qu’ils posent leurs problèmes. Ce sont les juges qui créent la force de ce pays, tout comme ceux du Législatif et de l’Exécutif. S’ils sont des canards boîteux, en conséquence, l’Etat burkinabè sera boîteux.

« Roch, Salif et Simon ne sont pas là pour leurs propres intérêts »

La Justice en tant qu’institution, doit avoir les moyens pour bien fonctionner. Quand les autres veulent se comparer aux juges au point de vouloir être traités comme eux, je dis non, parce que les magistrats constituent un des piliers de l’Etat. Donc, ils ne doivent pas être moins traités, puisque nous avons besoin de la Justice pour bien fonctionner. Sans Justice, le Burkina ne peut être considéré comme un Etat de droit.

Donc pour vous, le gouvernement n’a pas eu tort d’augmenter les émoluments des magistrats ?

Je dirai non. Le gouvernement n’a pas eu tort de le faire. C’est un gouvernement social-démocrate.  C’est un gouvernement fondé sur les valeurs de la démocratie, de la  Justice et de la solidarité.  S’il n’y  a pas de justice, il n’y a pas d’Etat. Donc, c’est normal que l’institution judiciaire soit mise à la place qu’il faut pour permettre à l’Etat de mieux fonctionner.

Certains estiment que les choses ne vont plus très bien  entre le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. Vous qui êtes très proche d’eux, confirmez-vous cela ?

Le Burkina doit être fier d’avoir sécrété Roch, Salif et Simon. Ce sont des gens qui ont toujours été là lorsque le pays a eu des problèmes.  Ce sont des hommes de courage. Ce sont des hommes d’une très grande détermination. Ce sont des patriotes qui dirigent ce pays sans intérêt et avec amour. Ils dirigent ce pays sans calcul. Mais, nous sommes dans un pays où les gens ne savent pas mettre en valeur les hommes.  Pour moi, le Burkina a la chance d’avoir ces trois personnalités. Si  Roch, Salif et Simon  se sont entendus pour créer le MPP, croyez-vous qu’il puisse y avoir quelque chose entre eux au point de les diviser ?

Les intérêts personnels par exemple ?

 

En tant que présidA quels intérêts personnels faites-vous allusion ? Ce sont quels intérêts qui ne se sont pas manifestés depuis qu’ils sont ensemble depuis 27 ans et qui vont maintenant se manifester au point de les séparer ? Ceux qui pensent qu’il y a un problème entre eux, souhaitent que les choses soient ainsi, parce qu’ils ont intérêt à les voir séparés. D’ailleurs, pourquoi les gens veulent-ils qu’ils s’entendent tout le temps ? Ce ne sont pas des robots. Chacun d’eux a des sensibilités. Donc, c’est normal qu’ils aient parfois des divergences sur certains points. Ce sont des humains. Qu’à cela ne tienne, ce que je peux dire, c’est que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, et le ministre d’Etat, Simon Compaoré sont des hommes responsables qui savent ce qu’ils font et veulent pour le pays. Ils ne sont pas là pour leurs propres intérêts. Donc, ils ne peuvent pas détruire ce qu’ils ont construit ensemble. ent de la Commission des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’étranger, pouvez-vous nous dire à quel niveau se trouve la question du vote des Burkinabè de l’extérieur ?

Le vote n’est pas le seul défi que nous avons vis-à-vis des  Burkinabè de  l’extérieur. Il y a beaucoup de défis à relever avec nos compatriotes vivant à l’extérieur. Nous avons beaucoup de ressources humaines extérieures qui veulent participer au développement de ce pays. Il y a des gens qui veulent apporter leur contribution au développement socio-économique du pays. Il y a des gens qui ont des capitaux et qu’ils veulent investir au Burkina. Il faut qu’on mette en place des mécanismes pour leur faciliter la tâche. Il faut qu’on crée des conditions pour que ces gens puissent réaliser leur rêve dans leur pays d’origine. De la même manière, il faut qu’on leur donne la possibilité de participer aux choix politiques qui vont s’opérer dans ce pays. Ce n’est pas leur vote seulement qui nous intéresse.  C’est l’ensemble de leur vie qui nous intéresse et nous nous y attelons.

La gratuité des soins pour les bébés et les femmes enceintes est en vigueur depuis le 1er avril 2016. Mais  sur le terrain, on constate que la disponibilité des produits pose problème. Quel est votre commentaire ?

C’est vrai qu’il y a souvent des ruptures de médicaments, mais les ruptures de stock, que ce soit à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG)  ou dans d’autres structures, sont des choses courantes qu’on ne peut pas éviter ; surtout que la politique mise en place a entraîné un engouement, c’est-à-dire une forte demande qui n’était pas prévue. C’est ce qui pourrait expliquer ces ruptures. Mais le ministère de la Santé a su toujours anticiper, pour que  ces ruptures ne puissent pas annihiler l’essence de la politique mise en place. Aussi, lorsque vous mettez en place un système ou une politique, il faut du temps pour que la mayonnaise  prenne.  La santé n’est pas seulement gérée par des professionnels de la santé. La société civile doit y participer, afin d’aider les professionnels à réussir le système sanitaire. C’est en cela qu’on parle de santé communautaire.

Interview réalisée par Mamouda TANKOANO

 


Comments
  • Mon cher député, Vous avez aussi été comptable des 27 années de règne de Blaise Compaoré. Vous etes comptable de l’état dans lequel se trouve votre région natale Vous n’avez pas honte

    3 janvier 2017

Leave A Comment