HomeOmbre et lumièreRETARD DANS L’EXECUTION DES MARCHES PUBLICS : Sévir contre leurs auteurs :

RETARD DANS L’EXECUTION DES MARCHES PUBLICS : Sévir contre leurs auteurs :


L’axe Mangodara-Banfora est aujourd’hui dans un piteux état, si fait que les usagers de cette voie sont soumis à un véritable parcours du combattant. Bien sûr, des routes de ce genre, on en dénombre beaucoup au Burkina. Mais si l’on s’est arrêté sur le cas de Banfora-Mangodara, c’est que sur le papier, celui-ci a été l’objet d’un marché public, annoncé en conseil de ministres. Seulement, plusieurs mois après l’attribution du marché à un entrepreneur, celui-ci n’a pas encore daigné se présenter sur le chantier, encore moins y déposer le moindre objet en relation avec la réhabilitation de la dite route. Et ce n’est pas faute d’avoir été interpellé. Sur les antennes de la télévision nationale, le maire de Mangodara, monsieur Famoro Ouattara, a déclaré l’avoir fait à plusieurs reprises mais sans résultat. Selon toujours l’édile de Mangodara, l’entrepreneur indélicat est pratiquement porté disparu, puisque son téléphone portable reste désespérément fermé. Pendant ce temps, le calvaire des populations continue. Avec l’installation de la saison des pluies, la situation est allée de mal en pis. A en croire le médecin chef de district de la localité, c’est dans ces conditions que ses services évacuent sur Banfora les patients qui sont dans un état grave et les femmes enceintes qui présentent des difficultés d’accouchement. Franchement, la situation est gravissime. Et tous ceux qui ont vu en image à la télévision, l’état de la route et qui n’ont pas une pierre à la place du cœur, ne peuvent qu’éprouver de l’empathie pour les usagers de cette voie. Mieux, ils ont l’obligation morale et citoyenne d’aider à la réparation de la faute. Il n’est pas exagéré d’aller au delà de la faute pour parler de crime. Et le cas de la route Banfora-Mangodara n’est pas isolé. Bien d’autres chantiers connaissent le même sort. Après obtention du marché, ils sont nombreux les entrepreneurs qui ne sentent pas liés par les délais d’exécution. Et pendant que ces derniers se la coulent douce à Ouagadougou, ce sont les malheureuses populations qui paient le prix fort. In fine, c’est le développement du Burkina qui en prend un sérieux coup. Et face à la situation, qui n’a que trop duré, l’on peut avoir l’impression qu’aucune mesure de nature dissuasive n’est prise par les autorités compétentes pour remonter les bretelles aux entrepreneurs indélicats. A ce rythme, le risque est grand que le PNDES (Programme national pour le développement économique et sociale), dans son volet désenclavement et infrastructures), soit voué à l’échec. C’est le lieu également de s’inquiéter pour le PPP (partenariat public privé). Déjà, ils sont nombreux, les détracteurs de cette formule. Et l’un des arguments avancés est que le PPP a des fortes chances de s’apparenter à un instrument concocté par le pouvoir pour retourner l’ascenseur à des entrepreneurs qui ont délié le cordon de la bourse pour financer le parti au pouvoir. Le meilleur démenti que le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré puisse apporter à cela, c’est d’avoir la main lourde contre tous les entrepreneurs qui ont la chance d’être attributaire de marchés publics et qui les exécutent de manière calamiteuse. Dans ce registre, l’on peut ranger entre autres les retards dans l’exécution des marchés (cas du pont du Nazinon et de la route Banfora-Mangodara) et la mauvaise qualité des travaux. Pour réduire de manière significative les mauvaises pratiques dans l’exécution des marchés publics, le gouvernement gagnerait à associer les populations concernées et les organisations de la société civile qui méritent encore cette appellation, au suivi des travaux. L’assemblée nationale, dont une des attributions est le contrôle des actions de l’exécutif, doit fortement donner de la voix, à chaque fois qu’un entrepreneur s’illustrerait négativement dans l’exécution d’un marché public. Le tout donc n’est pas d’attribuer des marchés publics à des entrepreneurs en Conseil de ministres. Il est impératif ensuite de se donner les moyens de suivi et de contrôle de leur bonne exécution. A bon entendeur salut !

 

SIDZABDA


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