DIEUDONNE NIKIEMA, SG DU BRASSARD NOIR A PROPOS DU PROCES DU PUTSCH : « Il y a de la manipulation»
L’affaire du putsch manqué de 2015, l’extradition de François Compaoré et l’affaire Auguste Denise Barry sont, entre autres, les sujets sur lesquels a porté la conférence de presse du mouvement Brassard noir, le 16 février 2018, à Ouagadougou. Sur toutes ces questions, Brassard noir invite la Justice burkinabè à travailler avec rigueur.
Face à la presse, le 16 février dernier, le mouvement Brassard noir, une organisation de la société civile, a dénoncé certains agissements au sein de l’opinion, depuis l’annonce, par le tribunal militaire, de la tenue, le 27 février prochain, du procès du putsch manqué de 2015. Depuis que le tribunal militaire a annoncé le procès, a fait savoir Dieudonné Nikiéma, secrétaire général (SG) du mouvement, il y a eu beaucoup d’excitations avec plusieurs sorties médiatiques de certains acteurs politiques et de la société civile. « Comme quoi, nous avons entendu que le jour du procès, les habitants des non-lotis vont sortir pour barrer les voies », a-t-il fait noter avant d’ajouter qu’« il y a de la manipulation ». Toute chose, à l’entendre, que lui et ses camarades ne sauraient accepter. « Nous n’allons pas accepter que des politiciens aillent manipuler les populations pour que le jugement soit empêché. Nous n’allons pas accepter cela, car, c’est tout le peuple qui est concerné par le jugement du putsch », a prévenu Dieudonné Nikiéma. Le procès, selon le mouvement, est très attendu par les Burkinabè et permettra de savoir ce qui s’est réellement passé le 15 septembre 2015. En plus de cet aspect, le Brassard noir est revenu sur le report de l’audience de la Chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel de Paris sur l’extradition de François Compaoré. « Nous prenons acte et demandons à la Justice française de bien vouloir respecter les accords judiciaires avec le Burkina Faso », a dit le SG du mouvement. Sur l’affaire Auguste Denise Barry, les membres du mouvement ont demandé à la Justice de travailler à faire la lumière et à informer le peuple sur le dossier. En outre, toujours selon le mouvement, une bande audio serait en train de circuler sur les réseaux sociaux, mettant en cause un leader d’OSC. « Dans cette bande, on entend la voix de Safiatou Lopez. Et ce qui s’y dit est dangereux. Nous demandons au procureur de se saisir de cette bande audio, car il y a des spéculations là-dessus », a laissé entendre Dieudonné Nikiéma. Par ailleurs, il faut noter que cette sortie est intervenue un jour après celle du M21 qui appelait à la réconciliation nationale. Pour le Brassard noir, on ne saurait aller à la réconciliation sans avoir vidé les dossiers de crimes économiques et de sang. « Sans justice, pas de paix. Nous sommes clairs. S’il n’y a pas de justice dans ce pays, il ne faudrait pas que l’on vienne nous parler de réconciliation », a conclu Dieudonné Nikiéma.
Adama SIGUE