JUSTIN DAMO BARRO, A PROPOS DE L’ECO
L’avènement de l’Eco, la monnaie qui se veut commune à l’espace CEDEAO, suscite le débat dans les cadres non formels et formels. Et « Investisseurs sans frontières » (ISAF) Burkina a également apporté sa pierre au débat relatif au passage du CFA à l’Eco, à travers un panel organisé le 20 février 2020 à Ouagadougou.
Justin Damo Barro, ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Inoussa Ouiminga, représentant le ministre de l’Economie et des finances, Martial Goeh-Akue, Directeur général de Orabank et Arouna Nikiéma, président de ISAF Burkina, sont les panélistes qui sont intervenus au forum organisé par « Investisseurs sans frontières », le 20 février dernier, sous le thème : « Du CFA à l’ECO, enjeux et défis pour les hommes d’affaires ». D’emblée, Justin Damo Barro a évoqué les évènements qui ont précipité l’avènement de l’Eco. A l’entendre, ce sont les alter mondialistes qui ont bousculé et les chefs d’Etat ont profité d’une superbe occasion pour faire bouger les lignes . Tout compte fait, il était temps que l’on fasse quelque chose car, à son avis, « le CFA a fait son temps, il faut que l’on s’en sépare mais pas dans le désordre ». Pour ce qui est de la mise en circulation de cette monnaie, annoncée pour 2020, M. Barro prévient : « Ça va être un peu compliqué, mais c’est aux techniciens de tout mettre en œuvre pour pouvoir respecter la volonté politique . Mais il faut qu’on puisse consommer national afin d’épargner nos devises. Pour ce faire, il faut fabriquer des produits qui sont consommés tous les jours. ». Et l’ex-gouverneur de la BCEAO appuie son argumentaire par un exemple : « L’enfant malin achète les galettes de sa maman. Encore faut-il que la maman soit en mesure de fabriquer des galettes pour que son fils les achète ». Toujours dans son développement, le panéliste déclare ceci : « On peut fabriquer l’Eco mais ce sera une monnaie de singe (…). Il vaut mieux qu’on quitte une situation de développement moins bien pour faire mieux que la situation actuelle. Si on fait l’Eco et on se retrouve à regretter après, ce n’est pas sérieux. Il faut qu’on ait une zone où les économies convergent. Sinon, nous allons faire quelque chose qui ne tiendra pas longtemps ».
« L’Eco, une opportunité pour les hommes d’affaires »
En effet, le représentant du ministère de l’Economie et des finances, Inoussa Ouiminga, a énoncé les critères nécessaires pour aller vers la convergence des économies. Ce sont, entre autres, le déficit budgétaire, le taux d’inflation, le ratio de la dette publique sur le PIB, le financement du déficit budgétaire par la Banque centrale. Le Directeur général de Orabank, Martial Goeh-Akue, n’a pas balayé ces critères du revers de la main, mais a fait remarquer qu’il n’y a pas à hésiter parce que, selon lui , « aller à l’Eco est une vision et il faut que les peuples convergent vers cette vision. L’Eco est une opportunité pour les économies. Tôt ou tard, ça va se faire et les banques sont prêtes ». Dans la même veine, Arouna Nikiéma a soutenu qu’aller à l’Eco est un challenge. En ce sens, il a trouvé que l’Eco est une opportunité pour les hommes d’affaires, bien que cela ne soit pas sans conséquences. En effet, il a fait comprendre que l’avènement de l’Eco fera naître une compétitivité entre les pays, avec ses avantages et ses inconvénients. Etant le premier responsable de ISAF, l’initiateur de ce panel, Arouna Nikiéma a souhaité que dans l’avenir, de tels cadres pour sensibiliser les populations sur l’ECO se perpétuent
Françoise DEMBELE