MARTYRS DES 30 ET 31 OCTOBRE DERNIERS : La journée d’hommage reportée

Les médias étaient conviés le lundi 8 décembre 2014, à un point de presse du gouvernement, dont l’ordre du jour principal portait sur la commémoration de la journée d’hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre derniers. Prévue pour le 13 décembre prochain, la commémoration de ladite journée a été reportée à une date ultérieure, a annoncé le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Auguste Denise Barry.

 

Annoncée pour être commémorée le 13 décembre prochain, la journée d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers est reportée à une date ultérieure. C’est ce qu’on peut retenir du point de presse du gouvernement animé le 8 décembre dernier par le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS), Auguste Denise Barry. Ce report, affirme-t-il, fait suite à la polémique engagée sur le choix de la date, parce qu’il n’est pas de l’intention du gouvernement, relève le ministre Auguste Denise Barry, de troubler les commémorations traditionnelles de cette journée, organisées par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP). A travers cette décision, il s’agit aussi, pour les autorités du pays, de préserver la cohésion sociale et de sauvegarder l’élan patriotique et l’unité d’actions de tous les acteurs du processus de réconciliation enclenché. Auparavant, le premier responsable du MATDS a fait savoir que la date du 13 décembre a été retenue en Conseil des ministres pour rendre un hommage mérité aux martyrs de l’insurrection populaire, et que ce choix était également guidé par la volonté de rendre un hommage appuyé à Norbert Zongo, le journaliste assassiné le 13 décembre 1998 dans des circonstances, dit-il, connues de tous. Parlant de Norbert Zongo, il soutient que tout le peuple burkinabè est unanime sur le courage et l’abnégation de ce grand homme. Plus loin, Auguste Denise Barry souligne que s’il y a un martyr qu’il faut honorer au cours de ces quinze dernières années, c’est bien Norbert Zongo. Le sacrifice de ce journaliste, note-t-il, a ouvert la voie à la jeunesse vaillante du Burkina, jadis apathique. Selon le ministre, il n’y avait pas meilleure date plus indiquée que celle-ci pour lui rendre un hommage mérité, en association avec l’ensemble des martyrs, parce qu’il a joué un rôle important dans la lutte pour la liberté et la démocratie au Burkina. Et pour toujours expliquer le choix de la date, le ministre Auguste Denise Barry indique que le 13 décembre n’est pas commémoré comme il se doit, et que les deux dernières années, la journée n’a pas enregistré une grande mobilisation, tout en affirmant que des membres du gouvernement vont se joindre à la célébration du 13 décembre prochain. Par rapport à la réouverture du dossier Norbert Zongo, il a fait savoir que cela devait se faire selon l’orthodoxie de la Justice.

Ce qui s’apparente à l’anarchie va bientôt prendre fin

Au sujet du refus des autorités de l’Armée d’accorder la Place de la nation au CODMPP, le ministre Barry a expliqué que le collectif a adressé une demande à l’Etat-major général des armées, pour l’obtention de la Place de la nation. L’Etat-major, en retour, a constaté que la demande était incomplète, parce que ne comportant pas l’autorisation de manifester de la mairie. Et l’Etat-major en a fait cas au collectif qui s’est d’ailleurs exécuté et a été reçu par le chef d’Etat-major général des armées qui, confie le ministre Auguste Denise Barry, leur a expliqué l’esprit dans lequel le gouvernement avait décidé de commémorer la journée d’hommage. S’il y avait une mauvaise foi, les autorités, dit-il, avait la possibilité de rejeter le dossier, ajoutant qu’il n’en a jamais été question, puisque l’autorisation a été accordée en bonne et due forme au collectif. Selon lui, il était prévu que dans la matinée, les gens commémorent à la Place de la nation la journée d’hommage à Norbert Zongo et l’après-midi au Mémorial aux héros, l’hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre. Le ministre Auguste Denise Barry a saisi l’opportunité pour signifier que lorsqu’il a hérité de la présidence du Comité d’organisation des festivités du 11-Décembre, la question des décorations s’est posée et il a fait savoir qu’une commission a été mise en place à ce sujet pour toiletter les décrets qui avaient été pris. Ce toilettage, dit-il, a permis d’annuler certains décrets, tout en reconnaissant que la commission peut omettre d’extirper des noms de complaisance qui ont été proposés. Il a abordé un autre sujet en relation avec les manifestations de contestation ou de remise en cause de situations qui prévalaient jusque-là, à tort ou à raison. Pour le gouvernement, cela ne saurait continuer à se faire dans le désordre, a souligné Auguste Denise Barry. Et les gens ne doivent pas penser que c’est une faiblesse des autorités qui, d’ailleurs, vont se donner les moyens pour mettre fin à tout cela. Ainsi, toute contestation qui ne s’inscrit pas dans le sens de la légalité sera traitée comme il se doit, déclare le premier responsable du MATDS pour qui, il y a un temps pour toute chose. Selon ses dires, il y a des gens qui font de la récupération de situations, qui s’apparente à l’anarchie. Il relève cependant que les forces de sécurité les connaissent, les suivent et sauront, en temps opportun, mettre fin à leurs actions.

Antoine BATTIONO