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ARRIVEE DES PREMIERES DOSES VACCINALES CONTRE LA COVID-19: Jusqu’à quand le reste du continent attendra-t-il ?


C’est le chef de l’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa hilmself, qui était au bas de la passerelle du Boeing 777, le Lundi 1er février dernier pour accueillir les premières doses du vaccin AstraZeneca en provenance de l’Inde. Même si l’on projette de lancer la campagne de vaccination dans deux semaines encore, l’on imagine assez aisément que ce premier arrivage constitue, pour le président de la nation arc-en-ciel, un véritable ouf de soulagement, comme du reste, il l’a laissé entendre sur son compte Twitter : « Ce jour marque une étape importante dans la lutte contre la pandémie ».  Et pour cause.

D’abord, l’Afrique du Sud est le pays le plus touché par la pandémie en Afrique. L’on estime à 1 456 309, le nombre de malades de la Covid-19, pour un total de 44 339 décès si l’on s’en tient aux derniers chiffres que l’on sait par ailleurs très évolutifs. Ensuite, la situation sud-africaine est aggravée par l’apparition d’une souche virale que l’on soupçonne, même si aucune étude ne le confirme à ce jour, plus virulente que celles qui circulent ailleurs dans le monde, du point de vue de la contagiosité et de la létalité.

L’arrivée des premières doses vaccinales constitue un début de solution à la pandémie

Et c’est sans doute pour toutes ces raisons que Cyril Ramaphosa avait fait de la lutte contre la pandémie, une cause personnelle. L’on se souvient de son coup de gueule lors du récent sommet virtuel de Davos où il a fustigé le comportement des pays riches qui s’accaparent  des vaccins en acquérant « jusqu’à quatre fois ce dont leur population a besoin »,  dénonçant ainsi un « nationalisme vaccinal ».

Mais si l’on peut être d’avis avec le président Ramaphosa, que l’arrivée des premières doses vaccinales dans le pays, constitue un début de solution à la pandémie, elle ne saurait être la solution miracle pour l’Afrique du Sud qui doit s’interroger véritablement sur sa politique sanitaire et le comportement de ses populations. L’on se souvient, en effet, qu’avant qu’éclate la pandémie de la maladie à coronavirus, l’Afrique du Sud s’était taillée aussi la triste réputation d’être la nation la plus touchée par le VIH/SIDA, avec le plus grand nombre de cas. Il faut donc craindre que si rien n’est fait dans le sens d’une évolution des politiques publiques et des attitudes des Sud-africains, le pays ne soit condamné à vivre les mêmes tragédies à répétition. Du reste, l’Afrique du Sud, de par son niveau de développement, ne devrait pas être là à attendre des solutions-miracles du reste du monde. Elle a les moyens humains et logistiques pour participer à la course pour la recherche des vaccins et des traitements curatifs contre la Covid-19 et toutes les maladies émergentes. Pour preuve, le récent scandale du « docteur de la mort » montre que depuis l’époque sombre de l’apartheid, il existait déjà des laboratoires qui disposaient de technologies très avancées, avec malheureusement parfois des desseins funestes.

Cela dit, l’Afrique du Sud peut se vanter d’être un îlot de prospérité dans l’océan de misères que constitue le continent en matière d’acquisition des vaccins contre la Covid-19. Exception faite des pays du Maghreb, le reste de l’Afrique semble figé en la matière dans un immobilisme que l’on pourrait qualifier de mortifère.

L’Afrique doit sortir de sa léthargie face à la problématique des vaccins

 En effet, le continent subit de plein fouet une seconde vague avec un taux de mortalité plus élevé  que dans le reste du monde. Pourquoi cet attentisme, pourrait-on se demander ? La première explication est sans nul doute liée à la question des moyens. Au-delà des  ressources financières qui font défaut, les moyens techniques spécifiques à la conservation de certains vaccins, en circulation, sont pratiquement impossibles à réunir au regard même des conditions climatiques du continent. Le vaccin Pfizer, par exemple, doit être conservé à des conditions à la limite extrêmes de basses températures. A ces difficultés objectives, il faut ajouter des considérations plus subjectives que sont les craintes relatives à la toxicité de ces nouveaux vaccins où à la présence de molécules destinées à freiner la fécondité des populations noires voire à les éliminer pour des raisons racistes. Mais quelles que soient les raisons invoquées, l’Afrique doit sortir de sa léthargie face à la problématique des vaccins contre la Covid-19, car elle ne peut plus se payer le luxe de nouveaux confinements, comme on le voit ailleurs, pour contrer les nouvelles vagues épidémiologiques. La structure même de l’économie africaine ne l’y autorise pas. Quelles solutions faut-il alors envisager ?

D’abord, il y a la lueur d’espoir de l’initiative COVAX lancée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et qui, grâce à des accords, permettront à 190 pays  qui remplissent les conditions requises, d’obtenir des doses de vaccins pour protéger les groupes vulnérables au sein de leurs populations. Au moins 1,3 milliards de doses financées par des donateurs,  seront ainsi livrées à ces pays avec l’objectif d’atteindre une couverture de 20% de la population d’ici à la fin de l’année. Cette initiative qui n’a pas encore connu de résultats tangibles sur le terrain, vient d’enregistrer le soutien du président français, Emmanuel Macron, qui a appelé à une accessibilité des vaccins pour tous. En attendant que s’exprime cette générosité dans ce que l’on a consacré dans le vocable de  multilatéralisme vaccinal, les Africains doivent, eux-mêmes,  aussi développer des initiatives endogènes car comme dit le proverbe, «quand le caillou tombe du ciel, chacun se protège la tête »

« Le Pays »


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