L’ONCLE AU NEVEU
Cher neveu,
Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons, a effectivement repris le 25 octobre dernier après une suspension de deux semaines. Déjà, on retient que trois des accusés sont passés à la barre et tous ont évoqué le nom de Hyacinthe Kafando comme étant le commando qui a exécuté le père de la Révolution burkinabè. Dommage que ce dernier ne soit pas présent à ce procès pour se défendre, tout comme l’ex-président Blaise Compaoré. Qu’à cela ne tienne, le procès se poursuit normalement pour l’instant et nous espérons que les Burkinabè et partant, le monde entier, saura ce qui s’est réellement passé le 15 octobre 1987.
Cher neveu, outre les familles de Thomas Sankara et des 12 autres qui attendent que justice soit enfin rendue, il y a celles des victimes de l’insurrection populaire et du putsch manqué de 2015. Elles étaient, le 31 octobre dernier, à la Place du Monument aux héros nationaux, pour assister à la cérémonie d’hommage dédiée à leurs défunts parents. Comme à l’accoutumée, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a rendu un vibrant hommage à ces fils et filles tombés pour la Patrie. Le lendemain, 1er novembre, à l’occasion du 61e anniversaire des Forces armées nationales, il a traduit la reconnaissance de la Nation à tous ces hommes et femmes qui ont fait le choix du métier des armes pour la Patrie. Tout en s’inclinant devant la mémoire de tous les combattants tombés sur le champ d’honneur dans la guerre contre le terrorisme, le président du Faso a, une fois de plus, invité ses compatriotes à faire corps avec l’armée, pour bâtir ensemble, une Nation forte, résiliente et pacifiée. Au cours de cette cérémonie sobre mais très solennelle, 60 militaires, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été décorés de la médaille de la Croix du Combattant. Pendant que ces éléments de l’armée recevaient la reconnaissance de la Nation, des hommes armés non identifiés semaient la terreur à Dambam, village situé à une dizaine de km de Markoye (Nord), dans la province de l’Oudalan.
Des partis sankaristes créent l’UNIR/MPS
En effet, ils ont attaqué des villageois dudit village, qui se rendaient au marché hebdomadaire de Markoye, prévu chaque lundi. Dix personnes ont été tuées par ces hommes armés qui ont enlevé 4 autres personnes et emporté du bétail. A Korizéna, localité située à 25 km de Gorom-Gorom, dans la province de l’Oudalan, c’est le corps sans vie d’un professeur stagiaire porté disparu depuis le 30 octobre, qui a été retrouvé. Selon les informations, le défunt était un professeur de mathématiques en formation à Koudougou et qui devait débuter un stage en janvier prochain. Bien avant cette date, précisément le 31 octobre, c’est le commissariat de police de Di, dans le Sourou, qui a été la cible d’une attaque. Cinq policiers ont été tués et 15 terroristes ont été neutralisés au cours de cette attaque.
Cher neveu, l’actualité, c’est aussi le retrait du Parti pour le développement et le changement (PDC) de Saran Sérémé, de la majorité présidentielle. Dans une note en date du 26 octobre 2021, le président Fadel Abdel Aziz Sérémé a annoncé qu’il retirait son soutien au président Roch Kaboré au profit de l’opposition politique. La fondatrice du parti, Saran Sérémé, actuellement présidente d’honneur, avait démissionné de son poste de Médiateur du Faso quelques semaines plus tôt pour convenance personnelle.
Cher neveu, les partis sankaristes, eux, ont décidé de s’unir pour être plus forts. Cinq partis, à savoir l’UNIR/PS, le MPS, l’URD/MS, la CPP/FB, le PJD et deux Organisations de la société civile dont Faso Kooz et la Jeunesse sankariste unie, ont fusionné pour donner naissance à l’Union pour la Renaissance/ Mouvement patriotique sankariste (UNIR/MPS). Et c’est Me Bénéwendé Sankara qui a été porté à la tête de ce nouveau parti, à l’issue du congrès de fusion tenu du 30 octobre au 1er novembre. Bon vent au nouveau parti.
C’est sur cette note que je te dis au revoir et à bientôt!
Ton oncle