HomeA la uneELIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLEAIRES DANS LE MONDE : C’est la volonté qui manque le plus

ELIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLEAIRES DANS LE MONDE : C’est la volonté qui manque le plus


La Résolution 68/32 adoptée en 2013 à New-York, par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), a proclamé la date du 26 septembre, « Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ». Le rêve d’un monde débarrassé de la menace nucléaire est né sans doute des horreurs du bombardement atomique de Hiroshima et de Nagasaki au Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’équilibre de la terreur pendant la guerre froide entre les deux super-grands, en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique (USA) et l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS) qui ont entraîné, dans la même mouvance, leurs alliés respectifs dans une folle course aux armements. Mais force est de constater que ce rêve demeure, encore aujourd’hui, une chimère malgré les déclarations de bonne volonté et tout le dispositif mis en place par la communauté internationale pour sa matérialisation. Pire, l’on est même tenté de croire que la menace s’est, aujourd’hui, accrue en raison des tensions qui atteignent de nouveaux sommets à cause des divisions géopolitiques et de la méfiance croissantes.

 

Renouer le dialogue et user de la diplomatie pour mettre un terme à la menace nucléaire

 

Les diatribes tissées en toile de fond de menaces à peine dissimulées entre la Russie et les pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sur fond de la guerre en Ukraine, le rappellent chaque jour. L’on comprend donc toute la pertinence de l’appel du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, qui, en cette dixième journée commémorative, a eu ses mots bien à propos : « Les Etats dotés d’armes nucléaires doivent montrer la voie en honorant leurs obligations en matière de désarmement et en s’engageant à ne jamais utiliser de telles armes, quelles que soient les circonstances, ou menacer de les utiliser…Notre avenir est en jeu… ». Mais l’homme chargé de veiller à la paix mondiale, ne prêche-t-il pas dans le désert ? L’on est tenté de le croire. Et pour cause. Les tensions qui font planer la menace nucléaire sur l’humanité, sont alimentées par les intérêts géostratégiques et économiques des grandes puissances qui se sont toujours cachées derrière le prétexte de la dissuasion nucléaire pour freiner leur désarmement. La conséquence en est qu’à ce jour, il existe plus de 12 000 armes nucléaires dans le monde et les pays qui possèdent de tels armements, au lieu de les détruire, continuent, bien au contraire, de financer des plans à long terme pour les moderniser. Pire, des puissances émergentes, frustrées par l’attitudes des puissances nucléaires à garder le monopole de l’arme nucléaire et à la faire planer comme l’épée de Damoclès sur leurs têtes, tentent par tous les moyens d’en posséder aussi.  C’est le cas de l’Iran et de la Corée du Nord et sans nul doute, de nombreux autres Etats du monde qui revendiquent tout bas ce que ces deux nations réclament haut et fort : leur droit à disposer de l’arme atomique et à figurer sur la liste des puissances nucléaires.

 

L’absence des armes nucléaires en Afrique, ne met pas le continent à l’abri des tensions nucléaires

 

L’on assiste donc au retour d’une nouvelle course aux armements nucléaires et au retour des démonstrations de force comme tactiques de coercition. La question que l’on peut alors se poser est la suivante : Comment arrêter cette course folle à l’abîme ? La réponse à cette question, selon le Secrétaire général de l’ONU, est de renouer le dialogue et d’user de la diplomatie pour mettre un terme à la menace nucléaire. « Nous devons mettre fin à cette folie avant qu’il ne soit trop tard. En ce jour important, le monde doit délivrer d’une seule voix, un message clair : le seul moyen d’éliminer la menace nucléaire est d’éliminer les armes nucléaires ». Et l’Afrique dans tout cela ? Pourrait-on se demander. Les armes nucléaires, pour l’instant, ne sont pas une préoccupation pour les Etats africains et c’est tant mieux pourrait-on dire. Et pour cause. D’une part, on élimine ainsi le risque qu’un tyran d’Afrique ne vienne à l’utiliser dans un moment de folie. D’autre part, cela permet de préserver les maigres ressources financières du continent qui ne finiront pas ainsi dans le tonneau des Danaïdes que constitue le financement du développement de l’arme nucléaire. Toutefois, l’absence des armes nucléaires en Afrique, ne met pas le continent à l’abri des tensions nucléaires. En effet, certains pays africains sont des réservoirs à uranium et cette richesse les installe dans l’œil de cyclone des rivalités entre les grandes puissances mondiales. L’appétit des puissances nucléaires en uranium n’est malheureusement pas sans conséquences pour la stabilité de ces pays dont les populations sont, par ailleurs, exposées aux effets néfastes de l’exploitation des gisements miniers. Par ailleurs, il n’est pas exclu que l’utilisation de la bombe atomique dans une quelconque partie du monde, ait des effets sur le continent africain qui est d’ailleurs technologiquement mal préparé pour faire face à ce genre de péril. C’est en raison de tous ces risques donc que l’Afrique ne devrait pas se mettre en marge de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires dans le monde. Elle devrait plutôt donner de la voix pour ne pas compter parmi les victimes innocentes de la folie de domination du monde par les grandes puissances et faire surtout pression pour un transfert de technologie pour l’utilisation du nucléaire civil afin de répondre aux besoins de développement des populations, notamment dans le domaine de l’énergie et de la santé.

 

« Le Pays »

 


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