HomeA la uneSOMMET DE KAMPALA SUR L’INDUSTRIALISATION DE L’AFRIQUE : Un conclave de plus  

SOMMET DE KAMPALA SUR L’INDUSTRIALISATION DE L’AFRIQUE : Un conclave de plus  


L’édition 2024 de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique s’ouvre ce 25 novembre à Kampala, la capitale ougandaise, sous le thème : « Tirer parti de l’intelligence artificielle (IA) et de l’industrialisation verte pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique ». Pour la première fois depuis l’institution de la Journée de l’industrialisation du continent par l’Organisation de l’Unité africaine en 1989, qui s’est étendue sur une semaine à partir de 2018, les dirigeants africains vont réfléchir sur l’apport des technologies émergentes comme l’Intelligence artificielle (IA) qui va, si elle est utilisée à bon escient, doper la productivité et favoriser la création d’emplois tout en réduisant la pollution de l’air et de l’environnement. C’est un beau challenge et un sacré défi pour accélérer enfin la dynamique d’industrialisation du continent qui sera, in fine, bénéfique à tous, d’autant qu’elle contribuera à la croissance économique et à la création de beaucoup d’opportunités d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes notamment, dans le strict respect des normes environnementales. L’intelligence artificielle, qui est une nouvelle technologie qui permet aux machines d’imiter des aptitudes d’intelligence humaine, contribuera à ouvrir la voie à l’essor économique du continent, en optimisant l’ensemble de la chaîne de production et en réduisant considérablement les coûts d’exploitation des matières premières riches et variées dont regorge l’Afrique.

Tous les spécialistes de cette haute technologie sont, en effet, unanimes sur le fait que l’utilisation de ces « machines pensantes », augmentera la performance des usines et des entreprises, notamment en termes de coût, de qualité et de temps, puisqu’elle automatisera les contrôles de qualité et des défauts de fabrication. Et créera aussi des conditions de travail sécurisées et sereines pour l’ensemble des équipes opérationnelles, en déchargeant, par exemple, les travailleurs des tâches chronophages afin de leur permettre de s’occuper uniquement de celles à forte valeur ajoutée pour leurs entreprises. Sur le plan de la protection de l’environnement et de l’entretien des équipements de travail, ce sera également tout bénef, puisque l’utilisation des outils de l’Intelligence artificielle facilitera, semble-t-il, la gestion des déchets et réduira la consommation énergétique, tout en générant concomitamment et…paradoxalement une hausse de la productivité des entreprises. Au total, on peut dire a priori que les conclusions et recommandations qui sortiront de ce sommet de Kampala, dégageront les pistes pour une industrialisation à grande échelle et à moindre frais, des pays africains, qui ne trouveront pas de la peine à écouler les produits manufacturés. Surtout si la Zone de libre-échange continentale africaine, qui est un projet de vaste et unique marché régional, venait à voir effectivement le jour. Seulement voilà, une chose est d’avoir des idées et des intentions lumineuses pour l’industrialisation de l’Afrique, une autre chose, plus difficile, est de pouvoir réunir les moyens financiers, techniques et technologiques pour réaliser ce rêve vieux de plusieurs décennies. On est tous conscients que le développement industriel est la pierre angulaire de la croissance économique, qu’avec sa main-d’œuvre jeune, ses abondantes ressources naturelles et ses marchés intérieurs en pleine croissance, l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour être l’un des continents les plus développés. Mais combien de pays africains ont, à ce jour, les moyens ou la volonté politique de fabriquer une simple aiguille, à plus forte raison de faire appel à la robotique de pointe ou à l’Intelligence artificielle pour booster son essor industriel ? Quasiment aucun, et c’est pour cela que beaucoup d’observateurs estiment que le sommet de Kampala est un conclave de plus, qui sera assorti d’un catalogue de vœux pieux qui ne serviront qu’à justifier les frais de prise en charge de chaque participant présent dans la capitale ougandaise, davantage pour remplir ses poches que pour « tirer parti de l’intelligence artificielle (IA) et de l’industrialisation verte pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique ».

Hamadou GADIAGA


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