LUTTE CONTRE LE SIDA : Attention à ne pas baisser la garde !
Comme chaque année, et ce, depuis 1988, le monde entier a célébré, le 1er décembre dernier, la Journée mondiale de lutte contre le Sida qui ne cesse d’allonger sa longue et macabre liste de victimes à travers le monde. On le sait, depuis 2019, 38 millions de personnes vivent avec le VIH, dont 2/3 résident en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus alarmant, si rien n’est fait pour sonner le réveil des consciences face à la dramatique situation qui doit pourtant appeler à une lutte sans relâche, l’humanité en général, et l’Afrique en particulier, court le risque de compter encore des millions de morts surtout avec les conflits armés en cours où l’on assiste à des viols répétés et autres exactions. On comprend, dès lors, pourquoi l’édition de cette année, est placée sous le signe du respect des droits. Pour un thème en phase avec l’actualité, c’en est un au regard, par exemple, des drames qui se jouent au Soudan et dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Et ce n’est pas tout. Car, tout se passe comme si le Sida relevait désormais des maladies négligées. A preuve, moins préoccupés par le VIH-Sida qui ne constitue plus véritablement une menace pour leurs populations disposant des médicaments de dernières générations, les pays du Nord donnent l’impression d’avoir l’esprit ailleurs, engagés qu’ils sont dans des guerres de domination à l’instar de ce qui se passe en Ukraine et à Gaza. Leurs priorités sont désormais ailleurs.
L’Afrique a tout intérêt à avoir une vision prospective
Autant dire que ces pays ont quasiment déserté le front de la lutte contre le Sida en Afrique, si l’on en juge, du reste, par la baisse des financements internationaux consacrés à la lutte contre « le mal du siècle » sur le continent noir. C’est pourquoi il faut espérer que l’exemple gabonais ou encore celui de l’Afrique du sud qui produit déjà ses propres médicaments anti-Sida, fasse des émules à travers le continent. Car, face à des pays du Nord empêtrés dans leurs multiples problèmes d’où ils ne savent plus où donner de la tête, l’Afrique a tout intérêt, face au Sida, à développer ses propres initiatives et à avoir une vision prospective pour que demain, il ne soit trop tard. Elle le doit d’autant que ses populations sont plus jeunes et sexuellement plus actives, et donc plus exposées. De toute évidence, une chose est sûre : il est, de plus en plus, clair que l’objectif ambitieux d’éradication du Sida à l’horizon 2030, risque de ne pas être atteint face aux inégalités économiques, sociales, culturelles et juridiques qui entravent la lutte contre le VIH.
« Le Pays »