HomeA la uneABLASSE OUEDRAOGO A PROPOS DE LA SITUATION NATIONALE : « Notre économie reste désespérément plombée »

ABLASSE OUEDRAOGO A PROPOS DE LA SITUATION NATIONALE : « Notre économie reste désespérément plombée »


Le pays va mal ! C’est la conviction de Ablassé Ouédraogo, président de « Le Faso Autrement ».  Il  l’a fait savoir lors d’un point de presse tenu le 4 août 2016, au Complexe de loisirs Benbao, à Ouagadougou. Une rencontre avec les Hommes de médias qui a également permis au parti « Le Faso Autrement » de faire le point sur la vie du parti et de donner sa lecture de la situation nationale.

 

« Le Burkina Faso va mal et en lieu et place du changement, c’est le remplacement que le président Roch Marc Christian Kaboré et son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), servent au peuple burkinabè ». Ces propos sont de Ablassé Ouédraogo, président du parti « Le Faso Autrement ». Et, pour lui, la situation actuelle est la continuation des 27 ans du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, mais en pire. C’était lors d’un point de presse, le 4 août dernier.  La douloureuse réalité, a indiqué Ablassé Ouédraogo, est que le président du Faso et le MPP sont incapables d’apporter le vrai changement au « pays des hommes intègres ».  « Les populations se plaignent de la morosité, voire de la « rochosité » de notre économie qui reste désespérément plombée », a dit Ablassé Ouédraogo ; et les déclarations du président du Faso ne sont pas rassurantes. En effet, celui-ci a confié le 8 avril 2016 que « si on n’aide pas le Burkina Faso, ce sera la chronique d’un échec annoncé ». Puis le 7 juin, il a ajouté que « sur le plan économique, la situation est grave et qu’aujourd’hui, nous avons un budget déficitaire  de l’ordre de 300 milliards de F CFA ». De même, le 28 juillet en Côte d’Ivoire, le président du Faso a dit qu’« il ne faut pas flatter les gens que nous sommes venus avec une solution miracle et qu’en 6 mois, le Burkina Faso va devenir un eldorado ». Pour Ablassé Ouédraogo, ces propos traduisent  un aveu d’impuissance du pouvoir en place.  La preuve, selon lui, est que  le MPP s’est bien préparé pour conquérir le pouvoir d’Etat, mais sans être préparé pour sa gestion. « Il est clair que ces opposants de la 25e heure ont pris le pouvoir beaucoup plus pour se protéger de la Justice », a lancé Ablassé Ouédraogo.

 

« Ça dépend de ce qu’il  a à m’offrir »

 

Pour Le Faso Autrement, la gouvernance développée par le président Roch Marc Christian Kaboré est faite de tâtonnements, d’hésitations et de tergiversations ; ce qui est insoutenable et inadmissible lorsqu’on a fait 27 ans d’apprentissage. Et pour couvrir leurs faiblesses et carences, a-t-il poursuivi, le gouvernement utilise la méthode des annonces de mesures populistes et surtout la méthode de la diversion du peuple en faisant de la Transition un bouc émissaire.

Afin de redresser la barre, Le Faso Autrement a suggéré au président du Faso d’organiser sans délai  une concertation et un dialogue inclusif avec tous les acteurs de la vie politique, économique et sociale du pays ; de restaurer le socle de confiance et d’œuvrer pour une véritable réconciliation nationale.

A la question de savoir s’il était disposé à composer avec le président du Faso au cas où ce dernier lui en fait la demande, Ablassé Ouédraogo n’exclut pas cette possibilité. « Ça dépend de ce qu’il a   à m’offrir. Pourquoi refuser si je peux contribuer ? », a-t-il répondu.

L’éventualité d’une nouvelle Constitution et  l’avènement d’une Ve République au Burkina Faso ont également été évoqués lors du point de presse. Pour « Le Faso Autrement », changer de Constitution et de République n’est pas une priorité, vu que les véritables préoccupations de la population sont ailleurs.

En outre, a ajouté Ablassé Ouédraogo, le Burkina Faso vit une situation différente du moment où l’idée de passer de la IVe à la Ve République avec un régime parlementaire avait été mise sur la table. « La personne pour qui la proposition avait été faite n’est plus là et la modification de l’article 37 de la Constitution a été verrouillée par le Conseil national de la Transition », a dit Ablassé Ouédraogo.

Pour lui, il serait plus judicieux d’épargner l’économie nationale du coût de l’adoption d’une nouvelle Constitution et du passage à une Ve République.

Parlant des dernières consultations électorales, « Le Faso Autrement » s’est dit satisfait de sa participation. Concernant l’élection présidentielle, le candidat du parti est arrivé 5e sur les 14 candidats. Aux législatives, « Le Faso Autrement » a obtenu un député et aux élections municipales, il a obtenu 87 conseillers. Une bonne progression, selon Ablassé Ouédraogo.

Par ailleurs, il a annoncé le ralliement prochain de « Le Faso Autrement » au Chef de file de l’opposition politique (CFOP). « Nous allons aller là où nous sommes à l’aise. Nous avons décidé, en notre âme et conscience, d’aller renforcer les rangs de l’opposition », a conclu Ablassé Ouédraogo.

 

Thierry Sami SOU

 

 

Ablassé Ouédraogo à propos de l’appel présumé de Roch Kaboré à Blaise Compaoré

 

« Il faut être sincère et honnête. L’appel en lui-même n’est pas un problème. Tout simplement parce que pour ceux qui ne le savent pas, Roch et Blaise ont des relations au-delà de leurs propres personnes. Ils ont des relations de famille. Les deux familles ont un lien de mariage. Rien que ce lien oblige les deux hommes à garder le contact. Et qu’est-ce qu’il y a de mal que deux Burkinabè se parlent au téléphone ? Mais ce qui me chagrine, c’est tout simplement la façon de faire. Si ce qui est rapporté est vrai, il n’y a pas besoin de mentir, d’être hypocrite dans le comportement.

Nous avons dit que le Burkina Faso doit aller à la réconciliation. Pensez-vous qu’on peut faire la réconciliation sans que les gens ne se parlent ? Il faut bien que Roch convainque Blaise de revenir au pays pour répondre à la Justice. Si cette conversation c’est pour rassurer le président Compaoré de revenir au pays, moi je la salue ! »


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